Reportage très émouvant, ce mardi soir, 13 septembre, au JT de France 2, sur cette athlète belge paralympique de 37 ans, qui vient de remporter une médaille d’argent sur le 400 mètres en fauteuil.

Elle avait été triple championne du monde et médaillée d’or au sprint en fauteuil en 2012.

Elle est atteinte d’une maladie dégénérative depuis l’âge de 14 ans, qui entraîne une tétraplégie progressive. La maladie progresse, paralyse ses jambes, et s’attaque à tout son corps. En quelques mois, elle a perdu dix kilos de muscle.

Sa meilleure amie a emménagé chez elle et veille sur elle. Souvent, elle perd connaissance quelques secondes.

Avant Rio, elle déclarait : « Rouler coûte que coûte, c’est ma seule raison de vivre. M’entraîner. »

Elle est confrontée à un mal qui progresse, sans le moindre espoir d’amélioration, et elle endure de très importantes souffrances physiques. Aussi, en 2008, elle a pris des mesures pour pouvoir bénéficier de l’euthanasie quand elle le souhaiterait.

« L’euthanasie ne veut pas dire meurtre pour moi, déclare-t-elle, mais signifie repos. Je suis en paix et je veux encore profiter de mes amis, de ma famille. » Et elle ajoute : « Pour mes funérailles, je veux que tout le monde ait une coupe de champagne. Ce seront mes derniers jeux. »

Euthanasie !… Le mot qui dérange !… Le mot qui fait peur et qui renvoie aussitôt à un autre : Ethique !…

Dans le cas présent et devant les souffrances terribles de cette jeune femme qui se voit mourir de jour en jour, je me garderai bien de prononcer le moindre jugement sur sa décision.

N’est-elle pas libre de décider du jour et de l’heure de son départ, quand ses souffrances auront dépassé les limites du supportable et avant que sa conscience ne soit atteinte, elle aussi, par la maladie ?…

Certes, donner la mort ou la recevoir volontairement, n’est pas un acte innocent. Et le « Tu ne tueras pas » de la Bible, repris par les médecins dans le Serment d’Hippocrate, doit toujours nous guider.

Les objectifs des médecins doivent être de tout faire pour soulager les souffrances, même si les analgésiques risquent d’avancer la mort. Soulager avant tout ! Eviter l’épreuve d’une longue agonie.

Mais les médecins peuvent-ils « donner » la mort ?… La question n’est pas nouvelle. Face à un patient qui devient un « légume », qui devient incapable de correspondre avec son entourage, ne reconnaît plus ses proches, que faire ?…

Une telle décision ne peut être prise qu’après avoir eu connaissance des volontés du patient, quand il était capable de les exprimer, et dans le secret de l’intimité familiale et de l’équipe médicale.

C’est en tout cas une décision qui ne devrait être prise que dans des cas extrêmes et selon des limites bien établies. Et c’est toujours une grande souffrance, partagée entre le patient et tous ses proches qui l’accompagnent de leur amour et de leur affection.