Une de mes amies, internaute à ses heures, me fait suivre une chronique de Laurent Alexandre, chirurgien urologue, président de DNAVision, publiée dans le Monde daté du 18 juin.

« Conscients depuis peu de la nécessité d’un développement durable de notre Terre, nous découvrons que l’Univers lui-même est en danger de mort. »

Ce chroniqueur cite un jeune philosophe français, Clément Vidal, qui « réussit la synthèse des enjeux de cette disparition programmée dans un très beau livre, The Beginning and the End. » et pour qui « le but ultime de la science est de combattre la mort de l’Univers, par la création artificielle de nouveaux univers. »

Oui, nos réflexions sur le futur peuvent nous donner le vertige. Nous le savons aujourd’hui, notre soleil disparaîtra dans cinq milliards d’années et il est fort probable qu’il n’y aura plus de vie possible sur notre Terre dans quelque 500 millions d’années. Cela me semble une évidence indéniable qu’il nous faut accepter. Tout comme nous devons peut-être accepter la fin de l’Univers dans 100 milliards d’années.

Mais quel démesure, quel orgueil de vouloir lutter contre cette fatale évolution ! Et pourquoi cette mort annoncée de notre Planète, de notre Système solaire, de l’Univers priverait-elle de sens notre vie, nierait-elle l’existence de Dieu ?…

Se révolter contre notre condition mortelle est un péché, c’est l’hybris – la démesure – contre laquelle les Grecs anciens et leur sagesse nous ont mis en garde.

La vie et la mort sont un mystère qu’il nous faut humblement accepter, et personnellement rien ne pourra enlever le fait que j’aurai été à un moment donné de l’Espace et du Temps. Quel bonheur d’avoir été quand j’aurais pu ne jamais être !

Je laisse aux scientifiques leurs calculs et leurs prévisions sans âme. Et je dis à tous mes frères de la terre que nous pouvons donner un sens à notre vie. Il nous appartient de partager nos JOIES et nos peines, et répandre là où nous sommes, fraternellement et généreusement, la JUSTICE et la PAIX.

Le reste, l’avenir de notre Planète ou de l’Univers dans quelques centaines de millions ou milliards d’années, peu me chaud ! Mon souci, dans l’immédiat, c’est de rendre le plus heureux possible les êtres qui m’entourent. Et tant qu’un enfant mourra de malnutrition toutes les cinq secondes, cette question sera totalement déplacée.

J’ajoute enfin que je suis fasciné par le mystère et le miracle de la Vie. De la Vie faite de naissances et de morts, que nul ne pourra jamais m’expliquer.

Y a-t-il eu un début ? Y aura-t-il une fin ? Je l’ignore. Mais nul ne pourra m’expliquer la beauté d’un coucher de soleil, la chaleur bienfaisante qui remonte de la terre après un orage, le vol d’un papillon, ou le rire d’un enfant qui découvre la vie.

Face à ces merveilles, le croyant dira « Dieu » et l’athée dira « Hasard ». Personnellement je choisis de garder le silence. Un silence de contemplation et d’humilité.