Il ne se passe de semaine sans je reçoive – comme beaucoup d’entre vous sans doute – des documents appelant à la haine contre les musulmans et les maghrébins.
Personnellement je refuse les jugements à l’emporte-pièce contre des masses qu’elles soient religieuses, ethniques ou autres. Je ne connais que les individus qui constituent les peuples. Or, les individus, pris chacun séparément, sont capables du meilleur et sont souvent victimes des jugements de masse.
Je veux donc féliciter et remercier ici ces deux jeunes maghrébins – il n’y aucune nuance péjorative dans ce qualificatif – qui cet après-midi, à Lyon, sont venus en aide à ma femme.
Immobilisée en pleine circulation par une roue crevée qu’elle était incapable de changer, ces deux jeunes sont venus spontanément l’aider, ont enlevé la roue à plat et ont mis la roue de secours à sa place.
Quand l’opération fut terminé, ma femme voulut leur offrir un paquet de café qu’elle venait d’acheter pour les remercier. Ils ont refusé, ne voulant aucune contrepartie et restant dans la joie du service rendu.
Il est probable que ces deux jeunes ne liront jamais cette chronique. Mais que leur générosité réconcilie ceux qui la liront avec tous ces Français issus de l’immigration et tous ces immigrés si souvent décriés et accusés de tous les maux.
J’en profite pour dire qu’il m’arrive souvent de prendre les transports en commun. Et très souvent des jeunes maghrébins – garçons ou filles – me proposent leur place assise. Preuve encore, s’il le fallait, que les individus sont capables du meilleur et qu’il faut cesser de poser des étiquettes collectives péjoratives sur eux.