par Henri LAFFORGUE | Août 8, 2012 | Actualité
Sept personnes ont été tuées dans un temple sikh, dans le Wisconsin, par un fanatique. Cette nouvelle fusillade soulève plusieurs questions.
J’ai bondi, tout d’abord, en entendant un sikh interrogé, dire qu’il y aurait eu erreur de communauté, les sikhs étant pris souvent pour des musulmans. Quelle que soit la religion des victimes, les assassiner est crime inadmissible.
Mais je constate que – ce qui relativise ma première remarque – depuis les attentats du 11 septembre 2001, des Américains confondent les turbans et les barbes des sikhs avec ceux des terroristes qui ont effectué ces attentats, et s’en prennent aux membres de cette communauté. Dans les mois qui suivirent le 11 septembre, il y aurait eu près de 300 incidents contre des sikhs sur le sol américain, comprenant des menaces, des actes de violence, et même des morts.
L’auteur de la fusillade de ce dimanche 5 août a été tué et nous ne connaissons pas ses mobiles. Mais il est très vraisemblable qu’il s’agisse d’un membre d’une secte néonazie. C’est fou de voir la fascination que le nazisme et ses crimes peuvent encore exercer chez certains. Volonté de domination du monde par la violence. Croyance d’appartenir à une race supérieure pour la domination de laquelle les adeptes sont prêts à tuer et faire le sacrifice de leur vie.
Enfin et surtout, cette fusillade pose une nouvelle fois la question de la vente libre des armes à feu aux Etats-Unis. Chacun est libre d’acheter les armes de guerre et les munitions qu’il veut, sans la moindre limite. Les résultats de cette politique parlent d’eux-mêmes : il y aurait eu 31 500 morts en 2011 aux USA par armes à feu !!!
Mais – et ceci explique cela – le commerce des armes assurerait 180 000 emplois et donc nul n’ose s’attaquer à ce lobby !!!
par Henri LAFFORGUE | Août 7, 2012 | Actualité, Réflexions diverses
Mes fidèles lecteurs s’étonneront peut-être que je n’aie jamais parlé de la Syrie dans mes chroniques. Ce silence est loin d’être indifférence devant une guerre qui a fait plus de vingt mille mort en un peu plus d’un an, devant la barbarie sans nom d’odieux criminels qui tuent, violent, torturent hommes, femmes, enfants.
Mon silence est celui de la colère rentrée contre l’impuissance des Nations Unies à ramener la paix sur cette terre de souffrances.
Mon silence est celui d’innombrables hommes de bonne volonté à travers le monde glacés par l’horreur des crimes quotidiens au point d’en perdre la parole, et en rage de ne rien pouvoir faire pour y mettre un terme.
La vérité, c’est que tout le monde est dépassé par la situation, à l’exception des marchands d’armes qui s’enrichissent sans état d’âme, et des fanatiques qui espèrent à la faveur des événements prendre le pouvoir et remplacer une dictature par une autre, et de victimes devenir bourreaux.
La vérité, c’est qu’on ne peut ramener la paix et la démocratie en Syrie en fournissant des armes à l’ASL (Armée Syrienne Libre). Le risque est trop grand de les voir tomber entre les mains de terroristes qui s’en serviront demain contre les démocraties qui les leur auront fournies. Et on paye aujourd’hui, en Afghanistan, l’erreur d’avoir armé, hier, les Talibans contre les Russes.
Alors que faire ? Doit-on accepter d’assister impuissant au massacre d’un peuple ?
Pour le croyant, il reste la prière. Et pour celui qui ne croit pas, il reste la force de la pensée compatissante. Et pour tous, il reste l’Espérance.
Ce drame qui se déroule en direct, sous nos yeux, ne doit pas nous faire désespérer de l’Homme. Les nazis, dans la haine et la barbarie de leurs camps « Nuit et brouillard », n’ont pas réussi à étouffer les flammes de la Résistance, de la Liberté et de l’Amour. C’est toujours elles qui l’emportent et l’emporteront. Mais au prix de combien de sang ? De combien de souffrances ?
Quoi qu’il arrive, la victime reste et restera toujours supérieure au bourreau.
Je voudrais dire, pour finir, toute mon admiration pour ces journalistes – hommes et femmes – qui risquent chaque jour leur vie – et parfois la laissent – pour témoigner des tragédies que vivent les victimes de la guerre. Leur témoignage est précieux. Grâce à eux, nous ne pourrons pas dire le jour où cette guerre prendra fin : « Nous ne savions pas », comme le monde, en 1945, en découvrant les camps de concentration et les chambres à gaz.