Chant d’automne…

Voici l’automne
et voici le temps des morts.
Ne soyons pas tristes.
Ceux qui nous ont quittés
ne connaissent plus
ni la faim, ni la soif,
ni les mille souffrances de ce monde.

Qu’ils reposent dans la paix des cimetières
ou que leurs cendres aient été dispersées
à travers les terres ou sur les mers,
au gré des vents que rien n’arrête,
ils dorment.

Gardons précieusement
au fond de notre cœur
le souvenir des moments heureux
partagés avec ceux que nous avons aimés.
A tous, croyants ou non-croyants,
le souvenir de ces instants de bonheur
apportera un indicible apaisement.

Mais notre vie s’arrête-elle ici bas ?…
Je ne puis le croire.
Nous sommes matière et Esprit.
La matière se dissout, se décompose,
se désintègre au fil du temps
qui tout emporte,
mais l’Esprit, lui, ne meurt pas.
L’Esprit ne meurt jamais.

Et le Juste,
celui qui a essayé de vivre
une vie droite ici bas,
celui qui a essayé de donner
un peu d’affection ou d’Amour
à des proches en ce monde,
celui-là repose dans la Paix,
le Bonheur et la Joie.

Et, de l’Eternité où il nous précède,
il veille sur nous,
hôtes éphémères
d’un monde où tout passe…

Voici l’automne
et montent les prières à nos morts,
à tous ceux que nous avons aimés.
Dormez en paix,
ô chers disparus,
et donnez-nous ce Courage
dont nous avons tant besoin
pour poursuivre notre route !

Séchez nos larmes,
nées d’un deuil tout proche
et ravivez en notre cœur
la flamme de l’Espérance,
qui nous guide dans la nuit.

Dans l’hiver qui s’approche,
dans l’hiver de nos vies,
me revient cette comptine
d’une enfance lointaine :

« La feuille d’automne,
emportée par le vent,
tombe en tourbillonnant
en rondes monotones. »

Nous sommes ces feuilles
portées par les vents d’automne
et dont l’éphémère beauté
ravit nos yeux émerveillés.

Poème d’automne

« Ce soir j’ai entendu chanter le Rossignol….. ? »

Les brumes de l’Automne
ont voilé la Maison…
Plus de rires d’enfants
Plus de jouets oubliés…
Et des cœurs déchirés… !

La vie a ses saisons…
Et le bonheur aussi…
Les printemps sont finis…
Finis sont les étés !
Le silence d’hiver
s’étend sur la maison… !

Mais… nous restons ensemble…
Mais… nous sommes tous les deux… ?
Deux pour se souvenir…
Et… deux pour nous aimer !
Il faut sourire encore… !
Vois… la nuit est si belle
Le ciel est plein d’étoiles… ?
………………………………
Ce soir j’ai entendu chanter le Rossignol…

Je retrouve, au milieu de papiers jaunis,
ce poème écrit en 1970, au soir de sa vie
par une amie de mes parents, Mme Gendrel.
Elle se retrouvait seule avec son mari.
Ils n’avaient eu qu’un fils,
tué en Indochine en 1949 ou 1950.

Photo empruntée à Loïc Le Brusq