Sécurité routière – radars – Gouvernement…

Un pas en avant. Deux pas en arrière. Le Gouvernement agit à propos des radars avec le même désordre que bien souvent depuis quatre ans.

Il s’inquiète moins d’épargner des vies humaines, que d’engranger la manne financière que lui rapportent ces radars, et cherche avant tout à ménager ses électeurs pour les prochaines présidentielles. Les députés ont le même souci…

Soyons clairs. Quel devrait être le but des radars ? Il me semble que leur mission première est d’inciter les automobilistes à respecter le code de la route, et donc de réduire le nombre d’accidents.

Il conviendrait donc que tous les endroits où une limitation de vitesse s’impose – virage ou carrefour dangereux, passages de piétons, traversée d’agglomérations, etc. – soient signalés et bien signalés ! par des panneaux visibles par tous.

Il n’y pas lieu d’informer en plus les automobilistes de la présence ou non de radars dans ces zones à vitesse réduite. Ils sauront qu’ils doivent réduire leur vitesse. S’ils ne respectent pas le code de la route, ils sauront à quoi ils s’exposent. Inutile donc de rajouter des radars « pédagogiques ».

Le malheur pour les automobilistes, c’est qu’ils ne savent pas toujours quand ils doivent réduire leur vitesse. Je pense aux autoroutes où les limitations passent soudain – et sans qu’on sache pourquoi !– de 130 à 110, ou à 90 kilomètres heure, ou pareillement aux routes où les limitations passent de 90 à 70, ou 50 kilomètres heure sans raison apparente. La signalisation est alors très souvent déficiente. Il n’y a souvent qu’un panneau et si l’on dépasse un camion on ne le voit pas. Et les panneaux de rappel – quand il y en a ! – sont souvent espacés de très nombreux kilomètres.

Aussi, avant de mettre des radars-pièges en de tels lieux, l’Etat devrait renforcer la signalisation environnante pour que nul ne soit pris au dépourvu. Il n’a pas à signaler la présence de radars éventuels mais à indiquer de façon ostensible que la vitesse est limitée. Si des automobilistes ne respectent pas ces limitations et s’ils se font « flasher » c’est alors tant pis pour eux. Ils auront été avertis…

Malheureusement le gouvernement s’intéresse plus au « fric » et à la répression, qu’à la prévention et à la pédagogie. Et à l’approche d’élections la démagogie bat son plein…

Sur la photo mise en tête de cette chronique, il n’y a pas lieu, me semble-t-il, de signaler la présence d’un radar. Le passage à niveau est bien signalé, et sa distance est précisée par trois poteaux. Enfin le panneau de limitation à 50 kilomètres heures est bien visible. Ceux qui ne respectent pas ces indications sont sinon des chauffards, du moins des conducteurs imprudents et méritent d’être sanctionnés.

Drame de Joué-lès-Tours : l’homme face à la fatalité…

Ce lundi 30 mai, sur un rond-point, à Joué-lès-Tours, une camionnette de gendarmerie a percuté un groupe d’une vingtaine d’enfants de 9 à 10 ans, en sortie scolaire. Le conducteur, un père de famille de 34 ans, était seul.

Une fillette a été tuée. Plusieurs enfants ont été plus ou moins blessés et, le lendemain du drame, un écolier était dans un état critique.

Ce terrible drame nous rappelle que nul n’est à l’abri d’un accident et que le risque zéro n’existe pas.

Il peut arriver à tout conducteur, pour une raison ou pour une autre, de faire une faute de conduite, sans être pour autant un « chauffard ».

Ce gendarme dit avoir perdu le contrôle de son véhicule alors qu’il roulait à 40 kms/heure et avoir été déporté après avoir heurté la bordure du trottoir avec une roue arrière. L’enquête précisera les circonstances de cet accident.

Je partage la souffrance des victimes et de leurs familles. Je pense aux deux personnes qui encadraient ce groupe d’enfant.

Je pense aussi à ce gendarme effondré, père d’un enfant de 4 ans, et qui n’a pas voulu un tel drame.

Enfin, je trouve ridicules les excuses de la gendarmerie présentées par Claude Guéant, le Ministre de l’Intérieur, aux familles des victimes. Ce n’est là que du vent. Des paroles qui ne coûtent rien et n’apaisent pas les larmes.

Nous avons tous une part de responsabilité dans notre Destin, mais nous n’en sommes pas totalement les maîtres. Nous devons prendre toutes les précautions pour éviter les accidents, mais il est un moment où nous ne sommes plus maîtres de notre Destin, où il nous échappe.

Ainsi, il était peut-être dans le Destin de ce gendarme de renverser ce jour-là cette vingtaine d’enfants, et dans le Destin de ces enfants, malgré les précautions de leur encadrement, d’être renversés, de trouver la mort ou d’être grièvement blessés.

Acceptons avec humilité ces défaillances fatales qui viennent des faiblesses de notre humanité ! Refusons la colère et les condamnations à l’emporte-pièce ! Laissons nos larmes dire notre tristesse !