par Henri LAFFORGUE | Fév 17, 2013 | Actualité, Réflexions diverses
La conférence de consensus sur la prévention de la récidive qui a commencé ce 14 février, m’inspire les lignes suivantes.
Nous le savons, la prison n’est pas la panacée contre le crime et la délinquance. Pire, c’est souvent une école du crime pour les petits délinquants.
Cependant la Justice veut que toute faute soit sanctionnée. Que le coupable soit exclu de la société – pour un temps dont la durée dépendra de la gravité de sa faute. Non pas par vengeance, mais par égard pour sa victime, et pour payer sa faute.
Mais il importe aussi que, le temps d’expiation accompli, le coupable puisse réintégrer la société dont il s’est exclu et puisse mener une vie droite.
La réalité nous montre hélas que cet objectif est loin d’être atteint et que la récidive est fréquente.
Doit-on pour autant baisser les bras et sombrer dans le laxisme ? Non.
Je sais : un grand nombre de détenus ont été victimes dans leur enfance de lourdes épreuves capables d’expliquer leur plongeon dans la délinquance et le crime. Mais chacun a une part de responsabilité dans son destin, et l’injustice dont on a été victime ne saurait justifier celle que l’on commet.
Cependant une justice froide, aveugle, sans âme et sans amour, n’est pas la Justice. Et seule une justice rigoureuse mais humaine pourra être en mesure de freiner la récidive.
Enfin, il importe au plus au point également de discerner, parmi les détenus, ceux dont l’état relève de la psychiatrie. Là encore, le passé de chacun explique pour beaucoup la l’altération du psychisme, et des soins sérieux – une aide médicamenteuse accompagnée d’une thérapie de la parole libératrice – peuvent remettre sur le bon chemin un grand nombre d’accidentés de la vie.
Non ! la récidive n’est pas une fatalité. Mais encore faut-il savoir marier la fermeté et l’humanité ! En tout cas on ne peut appeler humain l’entassement de délinquants et de criminels, dans la plus grande promiscuité et dans les conditions sanitaires les plus détestables de nos prisons actuelles. Ces conditions inacceptables ne peuvent que pousser à la haine et à violence ceux qui les vivent, et ne peuvent qu’être sources de récidive !
par Henri LAFFORGUE | Fév 26, 2012 | Actualité
Je prie mes fidèles ou occasionnels lecteurs de m’excuser de mon silence.
Ce ne sont pas les idées qui me manquent pour écrire. De nombreux événements m’interpellent dans l’actualité.
Mon indignation en voyant Maurice Boisart, le maire de Coursolre, condamné par la Justice pour avoir giflé un adolescent qui le provoquait. Je lui ai adressé un mail de sympathie dont je mets la copie ci-dessous.
Ma révolte en voyant des soldats américains brûler des Corans. Je comprends que des soldats afghans musulmans trahissent les alliés.
Ma profonde tristesse en voyant les massacres de Syrie, contre lesquels nous nous montrons impuissants.
Mon admiration pour ces journalistes qui, pour informer les monde, pour l’alerter des injustices intolérables, bravent tous les dangers, risquent et parfois donnent leur vie. Ce sont les Résistants modernes qui, hier, dans la nuit de l’Occupation et dans la clandestinité sont morts pour nous redonner la Liberté. Il faut saluer leur courage.
Bien d’autres questions m’interpellent. Notamment cette crise mondiale d’une ampleur jamais connue et dont, à mon sens, peu perçoivent la véritable origine.
Un emploi du temps bien chargé – surtout en cette période de vacances scolaires où les grands-parents sont souvent sollicités pour garder leurs petits-enfants – ralentit ma production. Mais je vais la reprendre prochainement…
C O P I E
le 17 février 2012
Monsieur Maurice Boisart
Maire de Coursolre
Monsieur le Maire,
Je suis absolument consterné en apprenant la peine à laquelle vous venez d’être condamné pour avoir donné une simple gifle à un adolescent indiscipliné, irrespectueux des lois et de votre personne.
Ce geste est sans doute regrettable – et vous le regrettez – mais vous traduire en justice et vous condamner pour cela, montre à quel point notre pays marche sur la tête.
J’imagine la jubilation de cet adolescent en apprenant votre condamnation. Il se vante sans doute déjà auprès de ses tristes et insolents compères de sa victoire.
Qu’on ne s’étonne plus maintenant, du manque de respect, des incivilités et de la délinquance de tant de jeunes ! La justice les encourage et leur ouvre une route toute tracée.
Je suis vraiment atterré par cette décision et vous apporte tout mon soutien dans ce jugement inique.
Je souhaite de tout cœur que l’Association des Maires de France se solidarise avec vous, vous apporte le soutien dont vous avez tant besoin et qu’une justice équitable et le bon sens l’emportent.
Si une pétition s’ouvre pour vous soutenir, je vous prie de me la communiquer, je la signerai des deux mains.
Je vous prie de croire, Monsieur le Maire, en toute ma solidarité et mes sentiments respectueux.
Henri Lafforgue,
Un citoyen français parmi tant d’autres,
attaché au respect des personnes et des lois.
par Henri LAFFORGUE | Nov 21, 2011 | Actualité
Le petit village du Chambon-sur-Lignon et la France tout entière sont bouleversés par le viol et l’assassinat d’Agnès Marin, cette collégienne de 13 ans. Une famille connaît un deuil cruel.
Mathieu, le meurtrier, un jeune collégien de 17 ans, avait déjà été inculpé pour un viol sur mineure en août 2010.
Ce drame soulève une nouvelle fois la question des lenteurs de la justice et du maintien liberté de certains criminels : pourquoi ce jeune, qui avait été inculpé en août 2010, n’avait-il pas encore été jugé et placé dans un centre de détention adapté ?…
Il soulève également la question de la récidive et des expertises psychiatriques. On pose aux psychiatres des questions auxquelles nul ne pourra jamais répondre : comment savoir si un criminel n’est plus dangereux, est guéri et ne recommencera pas ?…
Enfin, nous savons tous que les suivis psychiatriques imposés à certains, très souvent ne se font pas, faute de moyens.
Nos responsables politiques devront répondre à ces questions, mais je voudrais ici en poser d’autres.
Je veux parler de la violence des jeux vidéo, de nombreux films, et de la banalisation de la pornographie. Dès leur plus jeune âge, les jeunes baignent dans cette atmosphère immorale, malsaine et pernicieuse.
Au point qu’ils ne font plus la différence entre la fiction et la réalité, au point qu’ils ne sont plus retenus par la moindre barrière morale.
Les parents et les éducateurs ont une lourde responsabilité dans les crimes que nous rapportent chaque jour les journaux.
Mais plus que les parents encore, les responsables d’un grand nombre de dérives de nos adolescents, sont ceux qui commercialisent ces jeux, ces films, et tous les médias qui rapportent chaque jour des crimes et des scènes de guerre.
Nous avons deux petits-enfants de 5 et 3 ans. Ils viennent souvent chez nous. Là nous jouons avec eux au jeu de l’oie, aux petits chevaux, aux dames. Nous leur lisons ou racontons de saines histoires et, quand nous leur mettons des dessins animés, c’est pour regarder « Choupi et Doudou », la « Panthère rose », « Boule et Bill », « Tintin au Tibet » et autres.
Bref, des dessins animés dans lesquels il n’y a pas de scènes de violence, ni de viol. Pas des scènes de guerre. Pas de sang.
D’aucuns diront que nous sommes ringards. Je ne crois pas.
La personnalité du petit l’homme se forge dès ses premières années. Et c’est en baignant dès le plus jeune âge dans une atmosphère harmonieuse d’amour et de fraternité, qu’il deviendra un être droit, honnête et respectueux des autres.
Bien évidemment cela n’empêchera pas certains de sombrer dans la délinquance, la drogue et le crime. Il est, hélas, des adultes qui rejettent les valeurs apprises dans leur enfance. C’est là la rançon de la liberté.
Mais cela limitera le nombre des dérives à l’heure de l’adolescence.
Au nom de la sacro-sainte liberté, la censure est interdite et pourtant tout n’est pas bon pour les enfants. Loin de là.
Il appartient bien sûr aux parents de faire cette censure. Mais, bien souvent – trop souvent ! – pris par le temps et la fatigue, ils adoptent la solution de facilité et laissent leurs enfants jouer à la guerre sur leurs consoles ou regarder n’importe quoi à la télévision.
Et il y a de plus en plus de familles monoparentales dont le responsable n’a plus le temps de veiller aux activités de ses enfants.
Je prétends donc que les créateurs de jeux violents, les producteurs de certains films qui banalisent la cruauté et la barbarie, les médias – TV et radios – qui se repaissent de scènes morbides ou qui incitent à la débauche avec des numéros de téléphone où joindre des prostituées, ont une grande part de responsabilité dans les drames de notre triste époque !…
Pour finir, je rappellerai que les habitants de ce petit village du Chambon-sur-Lignon si cruellement marqué aujourd’hui, ont sauvé un très grand nombre de juifs pendant la dernière guerre.
C’est cette image de dévouement aux autres, avec tous les dangers qu’il comportait, que je veux garder. Et qu’il faut garder. C’est cet exemple de fraternité courageuse qu’il faut avant tout rappeler.