Hommage aux reporters de guerre

Je voudrais dire deux mots sur l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.

J’éprouve bien sûr, comme tous, un sentiment de profonde tristesse et je partage la peine de tous leurs proches.

Mais je voudrais aussi profiter de cette occasion pour rendre hommage à tous les journalistes de guerre qui risquent chaque jour leur vie pour informer le monde de toutes ces violences, de toute cette barbarie qui déchirent certains pays.

Oh ! je sais, certains vont dire qu’ils prennent des risquent inconsidérés, qu’ils n’ont pas à aller là où ils vont.

Mais qui nous informera, si plus personne ne couvre les territoires en guerre, les zones à risques ?!… Ce sera encore plus de liberté pour tous les dictateurs et va-t-en guerre de la planète, dont la condamnation par l’opinion internationale peut sinon juguler complètement la violence et la folie, du moins les infléchir.

Les forces françaises avaient averti du danger Ghislaine Dupont et Claude Verlon, et avaient refusé de les transporter à Kidal. Ils y sont donc partis avec un convoi de la Minusa, la force de l’ONU organisée autour de l’armée malienne.

Je me garderai bien de leur reprocher. De l’avis de tous ceux qui les connaissaient, c’étaient deux journalistes chevronnés, connaissant leur métier, travaillant sur le terrain, loin des plateaux médiatiques de la télévision, et qui racontaient la guerre pour en montrer l’absurdité et pour inciter les peuples à la paix .

Je veux rendre ici un hommage à leur courage. Leurs familles et tous leurs proches peuvent être fiers d’eux.

La France doit-elle accueillir tous les réfugiés tunisiens ?…

« Il n’est pas normal qu’on ne rassure pas les Français sur toutes ces populations qui viennent de la Méditerranée. Après tout, remettons-les dans les bateaux… Marine Le Pen n’a aucune solution. C’est vrai que nous on a des solutions. Mais il faut avoir le courage de les faire »

Ces propos de l’ancienne porte-parole de l’UMP, Chantal Brunel, scandalisent tous les bien pensants. Et pourtant…

Certes, il y a chez cette députée, le désir de rependre des voix au Front national et donc une manœuvre démagogique. Mais…

Mais, si je souhaite que la France soit et reste une terre d’accueil et d’hospitalité pour le plus grand nombre, il faut aussi garder les pieds sur terre. Sommes-nous prêts, quand plus de trois millions de personnes n’ont pas de logement ou ont un logement insalubre, quand la France compte plus de 4 millions de chômeurs, quand on ne cesse de nous parler du trou béant de notre Sécurité sociale, etc., sommes-nous prêts à accueillir des milliers d’étrangers supplémentaires ?…

A ma connaissance, les Tunisiens qui viennent frapper à notre porte, ne risquent plus leur vie et nous pouvons difficilement accepter qu’ils accentuent davantage nos difficultés.

Je suis loin de me désintéresser de leur sort. Mais c’est dans leur pays que la France, que l’Europe, que les pays les plus riches doivent les aider. En leur fournissant des aides alimentaires pour assurer leur vie et des aides financières pour les aider à rebâtir leur économie et leur tissu social.

Combien, parmi tous ces bien pensants souvent hypocrites qui se scandalisent des propos de Françoise Brunel, seraient prêts à partager leur logement et leurs économies avec tous ces réfugiés ? Tant qu’il s’agit des ressources communes de la nation, les hommes et les femmes de cœur ne se comptent pas. Mais, dès qu’il s’agit d’ouvrir son propre portefeuille, alors ils sont plus rares…

Il est bien évident que les propos que je tiens sur les Tunisiens demandeurs d’asile, ne concernent que les réfugiés économiques. La France doit et devra toujours accueillir sans réserve tous ceux dont la vie est menacée dans leur pays. Tel ne semble pas être le cas avec les actuels réfugiés tunisiens.

J’ajoute que je vois avec la plus grande peine, la communauté internationale tergiverser sans fin pour une intervention en Libye. Pendant ce temps, les Libyens qui rêvent de liberté et de démocratie, se font massacrer par les troupes d’un dictateur que l’Occident a encensé !… Plutôt que de s’indigner sur le renvoi des Tunisiens dans leur pays, ne ferait-on pas mieux d’aider les insurgés libyens avant qu’il ne soit trop tard ?…