par Henri LAFFORGUE | Avr 29, 2016 | Actualité, Réflexions diverses
Cocorico des médias ce mercredi 27 avril : le chômage aurait baissé de façon perceptible en mars, et la France aurait vendu douze sous-marins à l’Australie.
J’emploie à dessein le conditionnel. Je n’accorde guère de confiance aux statistiques qui sont bien souvent obtenues en modifiant les modes de calcul, qui n’ont de valeur que si elles s’inscrivent dans la durée, et qui, dans le cas présent, visent surtout, à mon avis, à faire remonter François Hollande dans les sondages…
Quant à la vente de sous-marins à l’Australie, j’en attends la confirmation et les conditions. Nous avons connu tellement de fausses annonces dans le domaine des exportations mirobolantes ! Notamment avec la vente de nos 126 avions Rafale à l’Inde !…
A propos des exportations, je voudrais souligner ici l’absurdité et l’égoïsme de tous les systèmes économiques. Chaque pays veut, pour développer ses emplois et réduire le chômage de ses habitants, exporter le plus possible de biens et de marchandises à l’étranger. Mais ce sont là des mesures à courte vue car, en exportant nos biens et nos marchandises, nous exportons également notre chômage.
Je m’explique. Nous créons, par nos exportations, une concurrence dans les pays étrangers, qui risque d’y provoquer du chômage. C’est là, hélas, un phénomène aussi vieux que le monde, et qui montre les limites de tous les systèmes économiques qui se succèdent ou perdurent sur la planète depuis des siècles.
L’économie, au sens originel, c’est l’art de gérer sa « maison » (oika, en grec), puis son « domaine », puis, par extension, un « pays » et enfin, aujourd’hui, le « monde ».
Son but devrait être d’assurer à chacun la prise en charge des besoins fondamentaux de la vie : la nourriture, l’habillement, le logement, les accès à l’éducation, à la santé, etc. Or, de nos jours – comme dans le passé – ces besoins sont loin d’être assurés pour tous. Seule une petite minorité – à laquelle j’ai la chance d’appartenir – bénéficie de leur prise en charge.
Malheureusement, les sociétés humaines sont victimes du nombre et des rivalités immuables entre les hommes. Rivalités qui sont telles qu’aucun système économique, aussi généreux qu’il soit, ne pourra jamais assurer une vie juste à chacun. Il y aura toujours des privilégiés et laissés-pour-compte. Que ce soient le communisme, le socialisme, le capitalisme ou des systèmes hybrides, aucun système ne parviendra jamais à créer ce monde juste et égalitaire dont devrions tous rêver.
Alors, moi qui doute tant de l’existence de Dieu, je m’en remets au Jésus des Evangiles. Non pas pour créer un système économique parfait qui n’existera jamais. Mais pour essayer de mettre en pratique son message d’Amour qui transcende tous les systèmes et qui seul peut apporter aux hommes le bonheur auquel ils aspirent. Et ce bonheur ne sera jamais atteint dans la course effrénée aux biens matériels dans laquelle nous entraîne notre monde…
par Henri LAFFORGUE | Juil 20, 2013 | Actualité, Politique
La France croule sous les textes lois. Tout le monde le sait, mais cela n’arrête pas l’ardeur de nos députés. Selon certains, neuf textes de lois sur dix sont inutiles.
La France est prise dans une véritable toile d’araignée de lois, qui l’étouffe chaque jour un peu plus et l’asphyxie complètement.
Et à l’heure où il convient de dynamiser l’économie, de redonner vie à notre pays, comment oser entreprendre quand une pléthore de lois et une administration de plus en plus tatillonne, pointilleuse et formaliste brisent l’élan des plus entreprenants.
Le gouvernement se spécialise dans le montage d’usine à gaz dont les résultats sont désastreux.
Neuf mois après sa mise en place, le « crédit d’impôt compétitivité emploi » ne touche que 5 000 sociétés pour un montant total de 700 millions d’euros, alors que le gouvernement avait prévu une enveloppe de 13 milliards d’euros ! Et près de 50% des PME renonceraient à ce dispositif en raison de sa complexité et de ses délais.
Nous sommes victimes bureaucratie toujours plus envahissante et qui, au moment où la vitesse et la rapidité, ont de plus en plus d’importance, accentue les délais de tous ceux qui osent entreprendre.
Alors qu’il faut deux ans pour ouvrir une carrière en Allemagne, il faut douze ans en France ! Construire une étable ou fusionner deux exploitations agricoles, ne demande que huit semaines en Allemagne contre trois en France ! Et tutti quanti.
Je sais la complexité de tout système économique, les risques de trop grandes simplifications et la nécessité de prévoir des parades contre les éventuels fraudeurs.
Mais nos législateurs ne pourraient-ils faire appel davantage au bon sens, et se montrer plus confiants dans nos concitoyens et dans nos chefs d’entreprises qui, dans leur immense majorité, ne cherchent nullement à frauder et sont prêts à tout faire pour faire prospérer leurs entreprises et avec elles notre pays ?…
Car la crise que nous traversons est avant tout une crise de confiance. Plus personne n’a confiance dans personne. Comment retrouver la confiance si ceux qui sont à la tête de l’Etat entretiennent la méfiance et la suspicion. Sans la confiance réciproque on ne retrouvera jamais la croissance.
par Henri LAFFORGUE | Juil 15, 2011 | Actualité
Je sais la complexité des phénomènes économiques et l’impuissance du simple bon sens à les résoudre. Mais quand même ! Sachons regarder les choses en face et classer les problèmes par ordre d’importance.
Quand les bourses mondiales s’effondrent, que la Grèce, l’Italie, le Portugal sont au bord de la faillite, et que les Etats-Unis – la première économie du monde – croulent sous la dette – c’est aussi le pays le plus endetté du monde – dans le même temps, dans la Corne de l’Afrique, une sécheresse persistante et catastrophique déplace des millions de personnes et en tue des centaines, des milliers ?
517 000 réfugiés somaliens ont fui leur pays et s’entassent dans des camps de fortune au Kenya et en Ethiopie !
Pouvons-nous accepter un tel drame ?
Pour rétablir nos économies, il nous faut de la confiance, de la générosité et de la solidarité. Il faudra tôt ou tard que les créanciers et les boursiers de tout poil soient moins gourmands, et acceptent de remettre leurs créances ou d’en différer le remboursement. Sinon, nous courons à la catastrophe.
Et il convient de se rappeler que lorsque les prix augmentent en Occident, dans les pays en voie de développement c’est le prix de la farine ou du blé qui augmente, c’est pour des millions de gens le minimum vital qui est amputé…
Le bateau prend l’eau de toutes parts et si les puissants de ce monde ne font pas preuve d’intelligence, nous coulerons tous avec lui. Les riches comme les pauvres.