La crise et la fuite en avant

Toutes les civilisations ont connu des crises. Beaucoup en sont mortes. De nouvelles en sont nées.

La crise que connaît le monde aujourd’hui n’a donc rien de nouveau.

Malheureusement les seuls remèdes cherchés sont des solutions matérielles, et on oublie trop souvent, comme je ne cesse de le répéter, la dimension spirituelle de l’homme.

Il ne faut bien évidemment pas condamner les biens matériels, quand tant d’individus dans le monde sont privés du minimum, mais il faut s’interroger avant tout sur le sens de la vie.

D’où venons-nous ?… Où allons-nous ?… Que voulons-nous ?… Nous ne pouvons faire l’économie de ces questions fondamentales et tant que nous continuerons à refuser de nous les poser, que nous continuerons à fuir en avant, nous ne pourrons trouver ce bonheur et cet équilibre auxquels nous aspirons tous.

Je ne puis croire au Hasard et je pense que – que nous soyons croyants ou non croyants – les religions ont beaucoup à nous apporter, et notamment les sagesses orientales…

Il faut les interroger avec intelligence et avec cœur. Prendre en elles ce qu’elles ont de meilleur, ce qui nous rassemble, ce qui nous élève. Il faut que chaque génération en réinvente les rites, se les réapproprie.

L’humanité est en marche. Or, elle ne peut avancer sans ses racines héritées du passé, sans les acquis des générations qui nous ont précédées.

Malheureusement les hommes qui nous dirigent ne voient guère plus loin que le bout de leur nez. Un exemple parmi des centaines d’autres : tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut diminuer le nombre des automobiles. Non seulement elles polluent la planète, mais encore elles nous étouffent par leur nombre pléthorique. Il devient de plus en plus difficile de circuler dans nos villes. Eh bien, malgré ce constat par tous partagé, que font nos hommes politiques pour lutter contre le chômage ? Ils font tout pour relancer la production automobile !…

On a là un des nombreux paradoxes de nos hommes politiques, de nos économistes et de nos financiers qui, pour lutter contre un mal, choisissent un mal plus grand !…

Il est urgent de retrouver un sens à la vie. Il est urgent de redonner un sens à nos actions. C’est à ce prix, et à ce prix seulement, que le monde pourra envisager un avenir meilleur.

DSK : la descente aux enfers…

L’infidélité conjugale appartient au domaine de la sphère privée et la Justice et les médias n’ont pas à s’en mêler. Mais il en est tout autrement du viol.

Si Dominique Strauss-Kahn a réellement tenté de violer cette femme de chambre – et tout porte à le croire – la Justice doit faire son travail et il doit être démis de ses fonctions.

Je sais que la culture américaine diffère beaucoup de la culture française dans le domaine des médias, et que les photos humiliantes de Dominique Strauss-kahn menotté qui nous choquent, n’ont rien de choquant outre-Atlantique. J’avoue cependant qu’elles me révoltent.

Je suis révolté aussi qu’on ait refusé la remise en liberté sous caution de Dominique Strauss-Kahn et surtout qu’on l’ait incarcéré dans la prison la plus violente et la plus dure des USA. Etait-ce nécessaire ?…

Hélas, les USA ont beaucoup à apprendre dans le domaine de la Justice. Je n’oublierai jamais le sort des prisonniers de Guantanamo, privés de tout jugement et soumis pendant des mois et des années aux tortures les plus barbares, indignes d’un peuple qui se veut le champion de la Démocratie.

Si je suis révolté par la façon dont est traité Dominique Strauss-Kahn, il est bien évident que je n’oublie pas la victime, cette femme de chambre traumatisée et qui portera peut-être à jamais les séquelles de cette folle agression. Il est juste que son agresseur soit poursuivi. Mais doit-on le condamner à soixante-dix ans de prison comme on menace de le faire ?…

Dominique Strauss-Kahn est sans doute un brillant économiste, mais c’est aussi un malade sexuel. Son cas relève avant tout de la médecine… Et quoi qu’il en soit, il reste un homme ce que les juges américains semblent avoir complètement oublié.