Mort de sept innocents…

ll n’y a pas mots pour qualifier les tueries de Montauban et de Toulouse, et dire l’horreur de ces actes.

Trois jeunes parachutistes et quatre juifs (un père de famille de 30 ans et ses deux fils 5 et 4 ans, et une fillette de 7 ans) sont morts au petit matin de la vie.

Pourquoi ? Pour se venger de l’engagement de notre armée en Afghanistan et parce qu’ils étaient juifs ?…

Comme à la suite de tout drame apparaissent des polémiques. Le tueur était connu des services de police et de renseignement, et aurait donc dû être arrêté avant ces crimes. Le RAID aurait dû procéder autrement pour arrêter le tueur vivant.

Je ne prendrai pas part à ces polémiques et dirai simplement qu’il y en France et dans le monde des milliers de tueurs potentiels et qu’on ne peut pas arrêter systématiquement des personnes qui présentent un danger virtuel. Et il est trop facile, après un drame, de refaire l’histoire.

Je dirai, sans être fataliste, qu’il y a dans ce drame une part de fatalité qui nous échappe.

Je mesure la peine immense des familles, des amis, et des proches des victimes.

Je ne puis croire que la vie de ces innocents s’arrête à jamais en cette veille d’un nouveau printemps. Pour les croyants, elle se poursuit d’une façon qui nous échappe dans le bonheur et la joie, loin des peines de ce monde.

Que dire du « tueur » ? Un terroriste, un fanatique, un fondamentaliste, un djihadiste, un fou de de Dieu, ou un fou tout cout ?

Un peu tout cela, sans doute. Je ne sais quel mot employer, mais je refuse de le qualifier de « monstre » ! Ce tueur, hélas, est un homme. Un homme qui a basculé dans le mal le plus profond. Un homme qui incarne la face la plus sombre de l’homme.

Après avoir semé la mort, il a choisi la mort, privant les familles des victimes du face à face d’un procès qui leur aurait peut-être permis de comprendre les raisons d’une telle haine, d’une violence…

Dans un monde déchiré par les guerres, par la violence, par la haine, on ne saurait répondre par les mêmes armes à de tels actes. On ne saurait stigmatiser les musulmans qui, dans leur très grande majorité, n’aspirent qu’à la paix.

Ceux qui viennent de nous quitter si tragiquement en laissant des familles éplorées ne nous demandent pas de les venger.

Ils nous rappellent simplement peut-être, que la source de tous nos maux est un manque de dialogue, un manque de communication, un manque d’amour.

A l’heure où l’on parle tant de communication, il semble que nous soyons de plus en plus sourds, que nous vivions presque en autistes, qu’imbus de nos vérités, nous n’écoutons plus l’autre et nous soyons de plus en plus intolérants.

Je n’ai pas à prendre la défense de Mohamed Merah, dont les crimes sont horribles et dépassent l’entendement. Mais, d’après le peu que je sais, il semble avoir une enfance très perturbée et chaotique qui peut expliquer – sans justifier – sa dérive.

Que de choses se forgent dans la petite enfance qui contribuent à faire d’un enfant aujourd’hui un criminel demain !… Et la prison loin de remettre les égarés sur la bonne voie, est trop souvent un lieu de perdition…

Il n’y a qu’une réponse pour éviter que le petit de l’homme ne sombre dans la violence, l’écoute, le dialogue et l’Amour. Ils n’empêcheront jamais, hélas, tous les crimes dus à notre liberté, mais en éviteront beaucoup.

Mes pensées au terme de ces quelques réflexions, vont pour les familles de ces sept victimes. Je partage leur peine, leur souffrance. Je comprends leurs sentiments peut-être de révolte. Je leur souhaite de trouver l’apaisement dont elles ont besoin grâce à leur foi, et grâce à l’aide, à la solidarité de leurs proches.