Doit-on lancer un débat sur le nucléaire en France ?…
Je l’avoue, j’étais jusqu’à présent favorable aux centrales nucléaires. Pour la bonne raison qu’elles me semblaient fournir une énergie propre et capable de répondre aux immenses besoins énergétiques du monde moderne. Elles ne rejettent pas de CO2 dans l’atmosphère, comme les centrales thermiques, leur combustible, l’uranium, présente encore d’importantes réserves et ne risque pas de manquer dans un proche avenir comme le pétrole.
L’enchaînement de catastrophes sur des réacteurs au Japon – quels que soient les premiers messages rassurants mais mensongers des politiques – me pousse à revoir mes certitudes.
Si l’on peut se prémunir contre certains risques, il apparaît clairement qu’on ne peut se prémunir contre les cumuls de risques. Les Japonais avaient prévu les secousses sismiques de forte intensité et leurs centrales semblent avoir bien résisté à l’épreuve, bien que les secousses du 11 mars fussent – à ma connaissance – supérieures à l’intensité maximale prévue.
Mais, ils n’avaient pas prévu l’inondation provoquée par le tsunami et ses conséquences catastrophiques sur les réacteurs.
Daniel Cohn-Bendit veut lancer un débat d’un an sur le nucléaire en France, suivi d’un référendum. Je crois qu’il a raison.
Il importe, à la lumière de ces dramatiques événements dont on ne connaît pas encore l’issue et toutes les conséquences – des milliers de gens risquent d’être contaminés par la radioactivité, de souffrir de cancers, et de voir leurs descendants victimes de malformations génétiques – il importe de réfléchir sur l’opportunité de poursuivre la politique nucléaire actuelle de la France.
Ce débat, auquel tous pourront participer, devra être encadré par des scientifiques et la grande question sera de savoir comment pourra-t-on remplacer l’énergie nucléaire en France quand elle fournit 80% de notre consommation en électricité …