Macron, la langue de bois et les « infox »*

Macron, pour ceux qui ne s’en seraient pas aperçus, est un spécialiste de langue de bois. Alors qu’il était encore ministre des finances, il déclarait : « Moi, je suis socialiste et je l’assume, et être socialiste aujourd’hui me paraît une nécessité de bâtisseur. »

Mais quelques mois plus tard, au Puy du Fou, il disait exactement le contraire : « L’honnêteté m’oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste. » Et ailleurs : « Je vais vous le dire de la manière la plus claire : je ne suis pas au parti socialiste… » Ou encore à propos d’En Marche : « C’est un mouvement politique qui ne sera pas à droite, pas à gauche. »

Bien malin celui qui peut s’y retrouver. Et sa technique du « en même temps », permet de faire plaisir à tous, sans se « mouiller »…

Ce n’est pas la première fois dans l’histoire qu’un candidat dit tout et son contraire et qu’une fois élu renie ses promesses de campagne.

Mais deux choses m’inquiètent :

*- Le Parlement vient de voter une loi qui, à ma connaissance, permettrait à un juge d’interdire, pendant les trois mois qui précèdent une élection, la diffusion de telle ou telle information qualifiée d’infox.

Le Sénat avait rejeté deux fois ce texte liberticide et qui n’est qu’une forme de censure, et seuls les députés de la majorité l’ont adopté. La loi de 1881 sur la liberté de la presse encadrait très précisément la diffusion des fausses nouvelles – l’auteur d’un article calomnieux pouvait être poursuivi pour diffamation – et il n’y avait pas besoin, me semble-t-il d’une nouvelle loi.

Cette loi viserait principalement à protéger les hommes politiques contre les fausses nouvelles venues de l’étranger et diffusées par les géants du web, notamment par les GAFA (Google-Apple-Facebook-Amazon). Mais comment un juge pourra-t-il vérifier en 48 heures l’exactitude de telle ou telle information ?…

*- Pour finir, il est un point que je voudrais fermement dénoncer : c’est la loi sur la protection des sources. Je trouve absolument scandaleux qu’une personne soumise au secret professionnel, trahisse ce secret ; et qu’il soit diffusé impunément ensuite dans les médias. Aussi il me semble que ceux diffusent de telles informations issues d’indiscrétions coupables, devraient avoir l’obligation de citer leurs sources. Ainsi ceux qui ne savent pas tenir leur langue  – et qui vendent sans doute à prix d’or des informations confidentielles – y regarderaient peut-être à deux fois, s’ils risquaient d’être poursuivis par la justice…

* « infox » = traduction française de « fake news », « fausses nouvelles ».