par Henri LAFFORGUE | Nov 14, 2011 | Actualité, Histoire
Une assistance nombreuse se pressait ce 11 novembre au monument pour la Paix à Rillieux. Voici le discours lu par le vice-président du Souvenir Français de Rillieux, lors de cette cérémonie. N’oublions pas nos morts tombés pour la France !
Le 11 novembre 1918, à onze heures, les cloches de toutes les églises de France ont sonné, pour annoncer la fin de la guerre.
Ce furent un peu partout des larmes de joie et des larmes de tristesse.
Larmes de joie, pour célébrer la fin d’un enfer qui avait duré quatre ans.
Et larmes de tristesse dans d’innombrables foyers marqués par un deuil cruel.
Tout a été dit sur terrible guerre : 1,5 million de morts pour la France, 4 millions de blessés, 700 000 veuves et 650 000 orphelins.
Tout a été dit sur cette Première Guerre mondiale et ses 20 millions de morts et 21 millions de blessés !
Tout a été dit, enfin, sur cet Armistice malheureux qui portait en germe la Deuxième Guerre mondiale.
Le maréchal Foch eut cette parole prophétique, après le Traité de Versailles : « Ce n’est pas une paix, c’est un armistice de vingt ans. »
Oui, tout a été dit sur cette guerre meurtrière. Et pourtant, il ne faut pas craindre de se répéter.
Il faut se souvenir de tous ces hommes qui sont devenus des héros sans l’avoir voulu. Il faut se souvenir de leur sacrifice et perpétuer leur mémoire.
Mais ce regard vers le passé doit être aussi tourné vers l’avenir et nous donner la force, le courage, l’audace dont nous avons tant besoin pour construire ce monde fraternel que nos aînés n’ont pas réussi à construire.
Ce n’est pas pour rien que Verdun avec ses 306 000 morts et ses 400 000 blessés, est devenue capitale mondiale de la Paix.
Il dépend de nous, de chacun de nous, que le sang versé hier devienne une source de Paix.
Notre monde est déchiré par d’innombrables conflits devant lesquels nous pouvons nous croire impuissants.
Que de morts et de blessés, chaque jour, en Afghanistan, en Syrie, en Irak, en Libye et dans combien de pays du monde ! Que pouvons-nous faire pour éviter toutes ces souffrances qui appellent sans cesse à la haine et à la vengeance ?…
Devenons accepter cet engrenage de la violence comme une fatalité contre laquelle nous ne pourrions rien ?…
La guerre est contagieuse. Nous la savons. Mais souvenons-nous que la Paix est tout aussi contagieuse.
Nos poilus d’hier nous disent : « Faites la paix dans vos foyers, dans vos familles, avec vos amis, avec vos proches, avec toutes celles et tous ceux que vous rencontrez chaque jour. »
Si nous savons faire la Paix dans notre entourage, alors elle se répandra de proche en proche et inondera le monde.
Enfin, dans un monde touché par la désespérance, nos poilus nous répètent : « Ne désespérez pas ! »
Le monde connaît la plus grave crise économique et financière qu’il n’ait jamais connue. Veillons à ce que cette crise n’engendre pas des replis sur soi égoïstes et frileux, mais qu’elle soit l’occasion de fortifier notre générosité, notre solidarité et notre sens de la justice.
Voilà la leçon que nous donnent nos morts de 14-18. Le Souvenir Français nous invite à la suivre fidèlement. Alors nos morts pourront dormir en paix. Alors leur sang n’aura pas coulé en vain. Alors ils seront fiers de nous.
par Henri LAFFORGUE | Juil 15, 2011 | Actualité
Je sais la complexité des phénomènes économiques et l’impuissance du simple bon sens à les résoudre. Mais quand même ! Sachons regarder les choses en face et classer les problèmes par ordre d’importance.
Quand les bourses mondiales s’effondrent, que la Grèce, l’Italie, le Portugal sont au bord de la faillite, et que les Etats-Unis – la première économie du monde – croulent sous la dette – c’est aussi le pays le plus endetté du monde – dans le même temps, dans la Corne de l’Afrique, une sécheresse persistante et catastrophique déplace des millions de personnes et en tue des centaines, des milliers ?
517 000 réfugiés somaliens ont fui leur pays et s’entassent dans des camps de fortune au Kenya et en Ethiopie !
Pouvons-nous accepter un tel drame ?
Pour rétablir nos économies, il nous faut de la confiance, de la générosité et de la solidarité. Il faudra tôt ou tard que les créanciers et les boursiers de tout poil soient moins gourmands, et acceptent de remettre leurs créances ou d’en différer le remboursement. Sinon, nous courons à la catastrophe.
Et il convient de se rappeler que lorsque les prix augmentent en Occident, dans les pays en voie de développement c’est le prix de la farine ou du blé qui augmente, c’est pour des millions de gens le minimum vital qui est amputé…
Le bateau prend l’eau de toutes parts et si les puissants de ce monde ne font pas preuve d’intelligence, nous coulerons tous avec lui. Les riches comme les pauvres.
par Henri LAFFORGUE | Jan 16, 2011 | Actualité
Les hommes politiques, les journalistes, tous ceux qui peuvent influencer l’opinion, ont le devoir de mesurer leurs propos. Tout n’est pas à dire et avant de parler ils devraient s’assurer que ce qu’ils vont dire est vrai et utile pour notre pays.
Cela dit, il convient aussi de respecter la liberté d’expression et de refuser le monde de la pensée unique propre aux régimes totalitaires.
La frontière entre les deux est étroite. Mais il faut veiller à la maintenir.
J’ignore quels propos a exactement tenus Eric Zemmour et dans quel contexte il les a prononcés. Sont-ils vrais ? Dire que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, est peut-être vrai. Il suffit de regarder les statistiques de la population carcérale. Est-ce utile de le rappeler ? Ne risque-t-on pas d’attiser la haine raciale en le disant ? C’est une autre affaire…
Je ne connais pas assez cette affaire pour prendre partie et dire s’il convenait de citer Eric Zemmour en justice. Mais, je trouve que trois jours de procès, avec tous les frais que cela entraîne, c’est peut-être excessif…
J’ajoute cependant que, s’il est peut-être exact qu’il y a beaucoup de Noirs et d’Arabes en prison, il faudrait chercher pourquoi. Ce sont des personnes qui ont droit au respect comme toute personne. Et il serait bon de voir quel a été leur passé. Quelle éducation elles ont reçue ? Quelle a été leur famille ? Quelle a été leur scolarité ? Dans quel environnement elles ont grandi ? N’ont-elles pas été rejetées systématiquement par la société qui les condamne aujourd’hui ?…
Certes, les injustices dont on a été victime, ne justifient pas celles dont on se rend coupable. Mais, elles les expliquent.
Et peut-être que ces Noirs et ces Arabes qui sont dans nos prisons, s’ils avaient rencontré sur leur route un peu plus de générosité, un peu plus d’amour, n’en seraient pas là. Et ce n’est pas en les livrant à la vindicte populaire, comme le fait Eric Zemmour ou d’autres personnalités médiatiques, qu’on les aidera à se remettre sur le droit chemin.