par Henri LAFFORGUE | Oct 26, 2024 | Actualité
Chacun est libre de penser ce qu’il veut de l’Eglise et de ses dogmes – Eglise à laquelle on peut reprocher de s’être enfermée dans une morale culpabilisante -, mais la vérité est qu’elle n’a pas été fondé par Jésus-Christ mais par les hommes.
Pendant les trois ans de sa vie publique, Jésus a partagé sa vie dans la JOIE, avec ses disciples et tous ceux qu’il rencontrait – les pauvres, les pécheurs, les prostituées, les riches -, ne jugeant et ne condamnant personne, témoignant d’un cœur ouvert à tous. Et il nous a transmis un message d’Amour, de tolérance et de pardon, valable pour tous les temps.
Ses paraboles avec leur clarté et leur justesse, étaient comprises par tous. Mais en prétendant tenir ses pouvoirs de Dieu, son Père et, crime suprême, en remettant les péchés, il s’attira la haine des Grands prêtres, qui décidèrent de le faire périr. Après qu’il eut été condamné à mort et crucifié, ses disciples, Saint-Paul, d’innombrables convertis, etc., ont affirmé qu’il était ressuscité au petit matin de Pâques. Cette Résurrection est un Mystère qui échappe à la raison et appartient au domaine de la foi.
Les lois juives comportaient des kyrielles de prescriptions et d’interdits, cependant Jésus ne les condamna pas. Dans le Discours sur la Montagne, il déclara : « Je ne suis pas venu abolir la Loi ou les Prophètes ; je ne suis pas venu abolir, mais accomplir »Matthieu 5, 17 et tout au long de sa vie publique il montra que l’Esprit passait avant la lettre. Que l’Amour transcendait tout.
Quant à nous, nous avons le devoir de mettre nos pas dans les siens, de suivre son exemple et les valeurs de générosité, de dévouement, de partage, de don de soi, qu’il nous a transmises. Là se trouvent les sources de la JOIE et du bonheur les plus profonds.
Quant à la France et à l’Europe, elles sont profondément judéo-chrétiennes : pas une ville – grande ou petite – pas le moindre village qui n’aient son église, son abbaye, son monastère élevés par la foi sans limite de bâtisseurs portant dans leurs rêves, des édifices qu’ils ne verraient jamais achevés.
Alors oui ! revenons au christianisme des origines, la plus belle des religions, qui nous invite à retrouver notre âme d’enfant, qui nous a transmis des valeurs éternelles, et dont les paraboles de Jésus, illuminent à jamais notre monde des splendeurs divines de l’Amour.
Faisons nôtre le plus beau commandement donné par Jésus : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Ayez de l’amour les uns pour les autres. Alors tout le monde saura que vous êtes mes disciples. » (Jean 13, 34-35)
Enfin, comme l’écrivait Pierre Bockel, aumônier de la Brigade Alsace-Lorraine, commandée par le colonel Berger – alias André Malraux : « Le propre de la foi n’est-il pas de croire possible l’impossible et de tout tenter jusqu’au don de la vie pour faire arriver l’invraisemblable ? »[1]
[1] Cf : L’enfant du rire -Pierre Bockel – Grasset – Les cahiers rouges.
par Henri LAFFORGUE | Juil 19, 2022 | Actualité
Que Dieu soit une invention des hommes ou non, un constat s’impose : depuis des siècles et des millénaires, il ne cesse de les diviser !
Que de crimes, que de massacres, en effet, pour le simple nom de Dieu !
On pense, bien sûr, aux terroristes islamistes qui, aujourd’hui, au nom d’Allah n’hésitent pas à perpétrer les pires attentats, mais l’Eglise, dans le passé, n’a pas été en reste : les Croisades, l’Inquisition, la conquête du Nouveau Monde, etc., etc.
Et pourtant, si l’on voulait bien réfléchir…
Qu’entend-on par Dieu ? Ce n’est peut-être qu’un nom sous lequel les hommes – attirés par la transcendance mais incapables de la définir – désignent ce qui les dépasse et les dépassera toujours. Sans nier son existence, les hommes rangent sous ce nom des concepts différents, se tuent et s’entretuent depuis des siècles, alors qu’ils devraient se rassembler et mettre commun, dans une même tolérance et dans une même humilité, ce que l’intelligence et le cœur de chacun les invitent à imaginer.
Le drame c’est que chacun prétend détenir La Vérité et veut l’imposer de force aux autres !
Dans sa pièce « Ajax », Sophocle, voici plus de 2400 ans, faisait dire à Ulysse : « Je vois bien que nous ne sommes, nous tous qui vivons ici, rien de plus que des fantômes ou que des ombres légères. » -Ajax v. 125-126
Quelles que soient nos croyances, que nous soyons juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, hindouistes, animistes, athées ou autres, nous ne pouvons échapper aux questions existentielles : d’où venons-nous ? Où allons-nous ? Y a-t-il une Vie après la vie ?
Et il faut reconnaître que personne ne peut prétendre répondre à ces questions inéluctables. Il faut donc faire preuve de la plus grande humilité.
On ne saurait faire l’impasse de « Dieu » mais il faut reconnaître qu’on range sous ce mot – d’une façon souvent sectaire – tout ce que l’on veut : les notions de Bien, de Mal, de vie éternelle, de libre arbitre, etc. Ce sectarisme est très regrettable. Les hommes devraient être capables de discuter sereinement et sans haine, de toutes ces questions. Ce n’est malheureusement pas le cas.
Un mot pour finir, à propos de la Foi : ce n’est pas, selon moi, un catalogue de dogmes à croire ou à ne pas croire, mais une confiance à toute épreuve en l’avenir et au Royaume promis par Jésus-Christ, dans les Evangiles. Royaume, « hic et nunc », « ici et maintenant », marqué par l’Amour, la Paix et la JOIE. L’avènement de ce Royaume ne dépend que de chacun de nous.
par Henri LAFFORGUE | Nov 17, 2021 | Réflexions diverses
L’écologie, quand elle n’est pas aux mains de partis sectaires et inconditionnels, qui prétendent avoir l’exclusivité de cette question, concerne tous les habitants de notre planète.
En effet, lutter contre les dérèglements climatiques – dus vraisemblablement en grande partie au réchauffement de la terre – et leurs conséquences ; lutter contre la pollution qui tue à grande vitesse toute vie sur terre ; renforcer la biodiversité qui s’amenuise d’année en année, et enfin tout faire pour laisser à nos enfants et à nos petits-enfants une planète sur laquelle les conditions physiques de vie soient les meilleures possibles, est l’affaire de tous et pas seulement de quelques partis.
Oui, nous avons tous l’impérieux devoir de protéger notre planète. Mais…
Mais – sans remettre une seconde en question ce devoir, et les efforts qu’il demande pour être accompli -, nous devons nous rappeler que nous sommes mortels et que le monde dans lequel nous vivons a eu un commencement et aura une fin.
Il est une évidence que nous ne pouvons nier : nous sommes des êtres éphémères dans un monde éphémère. Aussi, si nous ne voulons pas sombrer dans le pessimisme, l’inquiétude ou le fatalisme, dans lesquels nous plongent les médias à longueur de temps, en nous assénant des problèmes d’une telle ampleur que nous ne pourrons jamais totalement les résoudre, nous devons impérativement dépasser le matérialisme ambiant sans issue, et donner une dimension spirituelle à nos vies.
Les scientifiques s’accordent, aujourd’hui, pour dire qu’un Dieu a créé l’Univers. Ce Dieu s’intéresse-t-il au destin individuel de chacun de nous, sommes-nous promis à une vie éternelle au soir de notre séjour sur terre ? C’est à chacun de répondre.
Toujours est-il que quelle que soit notre réponse, cette affirmation de Jésus-Christ : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Mat. 24,35 ; Luc 21,33 ; Marc 13,31) est valable pour tous les temps, et nous invite à dépasser l’immédiateté et à nous inscrire dans la durée.
Certes, nous ne devons pas délaisser les soins dus notre planète, nous devons tout faire pour la protéger, mais nous réfugier dans le matérialisme et dans l’utilitarisme, ne saurait nous apporter un bonheur durable et combler nos peurs pour l’avenir.
Le spirituel et la conscience d’une indubitable transcendance, permettent peut-être d’écarter les peurs nées de la vraisemblable finitude de l’Univers, et de notre apparente finitude. Pour les croyants, tout cela s’inscrit dans le mystère d’une Eternité qui nous dépasse, et dans laquelle nous pourrons être tous rassemblés à la fin des temps…
par Henri LAFFORGUE | Juil 4, 2021 | Réflexions diverses
En 2004, Jacques Chirac s’est fermement opposé à ce que les racines chrétiennes de l’Europe, soient mentionnées dans le préambule de la Constitution européenne.
Douze ans plus tard, le 17 mai 2016, dans une interview à La Croix, le Pape François, émettait des doutes sur ces racines.
Pourtant il est indéniable que le christianisme a pétri l’Europe tout entière. Il n’y a pas une ville, pas un village qui n’ait « son » ou « ses » clochers ! Combien de villes, combien de villages ont pour nom celui d’un saint ou d’une sainte ! Que d’artistes européens –peintres, sculpteurs, musiciens –se sont inspirés de scènes bibliques !
De l’Europe, le christianisme et ses valeurs universelles ont essaimé dans le monde entier. Sans l’Eglise en général, et sans les Eglises en particulier, le message des Evangiles ne serait peut-être pas parvenu au monde. Malheureusement les Eglises ont mis en place des barrières pour dominer ‟l’homme”, pour qu’il soit à leur merci.
Cependant, contrairement à l’islam, le christianisme dans son essence, en séparant le temporel du spirituel, est une religion d’Harmonie et de Paix, parfaitement compatible avec les régimes démocratiques.
Les valeurs de Partage, de Solidarité, de Générosité, d’Amour dont il est porteur, s’accordent parfaitement avec cet humanisme que devrait rechercher toute civilisation.
Quelles que soient leurs croyances, les Européens ne peuvent pas renier leurs racines chrétiennes et les valeurs universelles qu’ils ont transmises au monde. Le drame, peut-être, c’est que l’on est passé d’une laïcité qui respectait toutes les religions, à une laïcité sectaire et finalement à un athéisme totalement stérile, s’accompagnant du refus de toute transcendance.
Or, si chacun doit être libre de ranger sous le vocable ‟Dieu” des concepts différents, ‟la” Vie, ‟notre” vie, ne peut se passer de sens, et le christianisme est le chemin unique, le seul et le plus beau pour donner un sens à ‟notre” vie.
Il nous invite à dépasser les limites d’un matérialisme incapable de nous combler, à fondre nos yeux dans la beauté et la pureté des cimes, et à nous laisser porter par cette Espérance qui, seule, peut apporter à l’humanité ce bonheur véritable auquel elle aspire.
par Henri LAFFORGUE | Mar 16, 2013 | Actualité, Réflexions diverses
Il y a à peine quarante-huit heures que le pape François a été élu, et déjà la presse lui reproche son silence face aux violations des droits de l’homme pendant la dictature en Argentine entre 1976 et 1983.
Je m’insurge contre ces viles polémiques. J’aimerais savoir ce que ces journalistes, toujours prêts à salir et à diviser, ont fait – ou auraient fait – pendant cette période.
Il n’est pas facile de se dresser contre une dictature, et beaucoup cependant, dans l’ombre, font tout ce qu’ils peuvent pour en atténuer les dommages. Tout me porte à croire que le père Jorge Mario Bergoglio – qui n’était pas encore cardinal – fut de ceux-là.
En tout cas, je retiens la simplicité et la proximité de cet homme avec les plus pauvres. Il logeait seul dans un appartement. Il se déplaçait en bus et métro. Elu pape, il a refusé la croix en or qu’on voulait lui mettre autour du cou et a gardé celle en métal qu’il portait habituellement. Ce sont là des signes qui ne trompent pas et qui marquent la sainteté de cet homme.
D’autre part, lors de son homélie à l’occasion de sa première messe, jeudi, comme pontife, le pape François a déclaré que l’Eglise « n’est qu’une ONG pietosa» si elle ne professe pas Jésus et n’accepte pas de porter sa croix.
Cette pensée me rappelle cette phrase de Malraux ( ?) : « Sans le christianisme, la politique sociale relèverait de la Société Protectrice des Animaux ».
En s’engageant auprès des plus pauvres, en portant leur croix, les chrétiens ne font que suivre l’enseignement de leur maître Jésus-Christ. Ils n’ont aucun mérite. Ils cherchent uniquement à être fidèles à son exemple. Leur engagement a une dimension non seulement matérielle, mais aussi spirituelle qui transcende leur action.
Cela n’enlève rien à la valeur et à la nécessité des ONG, mais donne aux disciples de Jésus-Christ une force, un élan à nuls autres comparables.