11 novembre 2011 à Rillieux
Une assistance nombreuse se pressait ce 11 novembre au monument pour la Paix à Rillieux. Voici le discours lu par le vice-président du Souvenir Français de Rillieux, lors de cette cérémonie. N’oublions pas nos morts tombés pour la France !
Le 11 novembre 1918, à onze heures, les cloches de toutes les églises de France ont sonné, pour annoncer la fin de la guerre.
Ce furent un peu partout des larmes de joie et des larmes de tristesse.
Larmes de joie, pour célébrer la fin d’un enfer qui avait duré quatre ans.
Et larmes de tristesse dans d’innombrables foyers marqués par un deuil cruel.
Tout a été dit sur terrible guerre : 1,5 million de morts pour la France, 4 millions de blessés, 700 000 veuves et 650 000 orphelins.
Tout a été dit sur cette Première Guerre mondiale et ses 20 millions de morts et 21 millions de blessés !
Tout a été dit, enfin, sur cet Armistice malheureux qui portait en germe la Deuxième Guerre mondiale.
Le maréchal Foch eut cette parole prophétique, après le Traité de Versailles : « Ce n’est pas une paix, c’est un armistice de vingt ans. »
Oui, tout a été dit sur cette guerre meurtrière. Et pourtant, il ne faut pas craindre de se répéter.
Il faut se souvenir de tous ces hommes qui sont devenus des héros sans l’avoir voulu. Il faut se souvenir de leur sacrifice et perpétuer leur mémoire.
Mais ce regard vers le passé doit être aussi tourné vers l’avenir et nous donner la force, le courage, l’audace dont nous avons tant besoin pour construire ce monde fraternel que nos aînés n’ont pas réussi à construire.
Ce n’est pas pour rien que Verdun avec ses 306 000 morts et ses 400 000 blessés, est devenue capitale mondiale de la Paix.
Il dépend de nous, de chacun de nous, que le sang versé hier devienne une source de Paix.
Notre monde est déchiré par d’innombrables conflits devant lesquels nous pouvons nous croire impuissants.
Que de morts et de blessés, chaque jour, en Afghanistan, en Syrie, en Irak, en Libye et dans combien de pays du monde ! Que pouvons-nous faire pour éviter toutes ces souffrances qui appellent sans cesse à la haine et à la vengeance ?…
Devenons accepter cet engrenage de la violence comme une fatalité contre laquelle nous ne pourrions rien ?…
La guerre est contagieuse. Nous la savons. Mais souvenons-nous que la Paix est tout aussi contagieuse.
Nos poilus d’hier nous disent : « Faites la paix dans vos foyers, dans vos familles, avec vos amis, avec vos proches, avec toutes celles et tous ceux que vous rencontrez chaque jour. »
Si nous savons faire la Paix dans notre entourage, alors elle se répandra de proche en proche et inondera le monde.
Enfin, dans un monde touché par la désespérance, nos poilus nous répètent : « Ne désespérez pas ! »
Le monde connaît la plus grave crise économique et financière qu’il n’ait jamais connue. Veillons à ce que cette crise n’engendre pas des replis sur soi égoïstes et frileux, mais qu’elle soit l’occasion de fortifier notre générosité, notre solidarité et notre sens de la justice.
Voilà la leçon que nous donnent nos morts de 14-18. Le Souvenir Français nous invite à la suivre fidèlement. Alors nos morts pourront dormir en paix. Alors leur sang n’aura pas coulé en vain. Alors ils seront fiers de nous.