par Henri LAFFORGUE | Mar 16, 2013 | Actualité, Réflexions diverses
Il y a à peine quarante-huit heures que le pape François a été élu, et déjà la presse lui reproche son silence face aux violations des droits de l’homme pendant la dictature en Argentine entre 1976 et 1983.
Je m’insurge contre ces viles polémiques. J’aimerais savoir ce que ces journalistes, toujours prêts à salir et à diviser, ont fait – ou auraient fait – pendant cette période.
Il n’est pas facile de se dresser contre une dictature, et beaucoup cependant, dans l’ombre, font tout ce qu’ils peuvent pour en atténuer les dommages. Tout me porte à croire que le père Jorge Mario Bergoglio – qui n’était pas encore cardinal – fut de ceux-là.
En tout cas, je retiens la simplicité et la proximité de cet homme avec les plus pauvres. Il logeait seul dans un appartement. Il se déplaçait en bus et métro. Elu pape, il a refusé la croix en or qu’on voulait lui mettre autour du cou et a gardé celle en métal qu’il portait habituellement. Ce sont là des signes qui ne trompent pas et qui marquent la sainteté de cet homme.
D’autre part, lors de son homélie à l’occasion de sa première messe, jeudi, comme pontife, le pape François a déclaré que l’Eglise « n’est qu’une ONG pietosa» si elle ne professe pas Jésus et n’accepte pas de porter sa croix.
Cette pensée me rappelle cette phrase de Malraux ( ?) : « Sans le christianisme, la politique sociale relèverait de la Société Protectrice des Animaux ».
En s’engageant auprès des plus pauvres, en portant leur croix, les chrétiens ne font que suivre l’enseignement de leur maître Jésus-Christ. Ils n’ont aucun mérite. Ils cherchent uniquement à être fidèles à son exemple. Leur engagement a une dimension non seulement matérielle, mais aussi spirituelle qui transcende leur action.
Cela n’enlève rien à la valeur et à la nécessité des ONG, mais donne aux disciples de Jésus-Christ une force, un élan à nuls autres comparables.
par Henri LAFFORGUE | Fév 28, 2012 | Actualité, Réflexions diverses
Le monde traverse la plus grave crise économique, financière, sociale, de l’Histoire. Nous le savons tous.
L’injustice du chômage frappe de plus en plus de familles, et personne ne se montre capable d’enrayer un mal qui semble inéluctable.
Chacun propose ses solutions mais, il faut bien le reconnaître, aucune n’est totalement satisfaisante.
La vérité, c’est que personne n’a de solution, et que chaque remède a des effets pervers parfois pires que le mal.
La vérité, c’est que le monde traverse peut-être la plus grande crise spirituelle de son histoire.
Pendant des siècles, le christianisme a été la colonne vertébrale du monde occidental. Or, Mai 68, a balayé un grand nombre de nos certitudes, et n’a rien mis à place. Il a démoli d’un revers de main et sans discernement ce que des siècles avaient construit et n’a rien rebâti.
Des ruines de Mai 68 sont sortis un monde du doute, de la désespérance. Un monde où la vie s’arrête au terme de notre séjour ici-bas et n’a plus aucun sens. Un monde où les valeurs de fidélité, de confiance, de sacrifice sont hélas rejetées par de plus en plus d’individus. Un monde où l’Honneur n’a plus sa place. Un monde où Religion se confond avec aliénation mentale. Un monde où les idéaux sont de plus en plus matériels. Un monde où l’individualisme est roi.
Or, on ne pourra résoudre cette terrible crise, sans un retour aux valeurs de la spiritualité.
Biens souvent – trop souvent – les religions sont cause de divisions et de guerres sans merci, alors qu’elles devraient rassembler.
Mais elles sont aussi porteuses de valeurs d’altruisme, de générosité, de solidarité, d’Amour et d’Espérance dont on ne peut se passer.
Je le sais, l’Amour ne redonne pas ses jambes à un cul-de-jatte, ou ses bras à un manchot. Il ne redonne pas sa famille à un orphelin dont les parents viennent d’être emportés par un un tsunami, ou un fils trop tôt disparu à ses parents brisés.
Mais l’Amour et l’Espérance sont les seuls capables de rendre plus supportables les épreuves dues de notre condition.
Comme l’a dit André Malraux, « le XXIe sera spirituel ou ne sera pas ». Le grand malheur actuellement c’est qu’on ne propose aux peuples que des aspirations matérielles qui jamais ne les combleront.
Quand un quart de l’humanité vit dans la misère totale et manque du strict nécessaire, notre devoir, bien sûr, est de l’aider à profiter des progrès matériels qui rendent moins lourd le poids des jours.
Mais les biens matériels appellent toujours d’autres biens matériels et ne sauraient combler une vie d’homme. A quoi sert d’allonger sans cesse la durée de la vie, si au moment de la quitter, on ne sait jamais interrogé sur son sens, sur sa finalité ?…
Tout cela pour dire que les remèdes proposés pour résoudre la crise que connaît le monde aujourd’hui, ne pourront se limiter à l’économique, au financier, au politique, etc., mais doivent impérativement donner leurs places aux valeurs spirituelles qui sont les marques évidentes et indispensables de notre humanité.