par Henri LAFFORGUE | Mai 30, 2016 | Actualité
Mes lecteurs s’étonneront peut-être de mon silence sur les grèves que connaît actuellement la France. La raison en est simple. Tout a été dit sur le droit de grève et sur la liberté de travailler.
Le droit de grève est inscrit dans notre Constitution et je le respecte. Mais la grève est pour moi la marque d’un échec. L’échec de la concertation et de la négociation, qui devraient primer sur l’épreuve de force, entre personnes responsables.
Il conviendrait, pour la marche d’une entreprise, qu’entrepreneurs, actionnaires, ouvriers, aient les mêmes intérêts. Tel n’est hélas pas toujours le cas, j’en ai conscience, et souvent s’établit une compétition entre tous les acteurs pour faire le plus de bénéfices possibles ou pour gagner le plus d’argent possible… On ne peut refaire le monde et donc arrive, parfois, un point où la grève est le seul moyen pour des ouvriers, des employés et salariés de défendre leurs droits.
Mais en même temps, a-t-on le droit de paralyser tout un pays, d’empêcher une foule de personnes de travailler, pour des revendications sectorielles, et lorsqu’on ne représente qu’une minorité de travailleurs, comme le fait la CGT actuellement ?
A-t-on le droit de menacer d’interdire les transports dans les villes où se déroulera la coupe européenne de foot, comme le fait FO ?
Ma réponse est clairement NON ! Il s’agit là d’attitudes totalement irresponsables, qui ruinent notre économie, qui mettent en difficultés – voire en faillites – un très grand nombre de petites entreprises, d’artisans, de commerçants, etc., et qui plongent dans l’embarras d’innombrables Français.
Et tout cela contre un texte de loi que bien peu de syndicalistes ont lu intégralement…
Le drame, dans ces mouvements de grèves, c’est qu’ils conduisent aux pires affrontements, aux pires excès. Des automobilistes excédés forcent des barrages ; près du Havre, le 18 mai, un routier a provoqué un accident mortel, en prenant une rocade à contresens pour éviter un barrage…
Qu’en est-il, d’autre part, des manifestations dont les médias nous entretenus longuement et quotidiennement pendant plus d’un mois ? Qu’en est-il de ce mouvement « Nuit debout » et de ces casseurs qui ont fait tant de dégâts – avec l’aval des pouvoirs publics – et dont les contribuables que nous sommes, devrons payer la note ? Bizarrement, depuis une semaine, silence radio ou presque !…
Ainsi on constate une nouvelle fois la façon dont les médias formatent l’opinion, insistant sur tel ou tel événement, le montant en épingle, puis le passant sous silence…
Tout cela est d’une profonde tristesse ! Sommes-nous les citoyens d’une même France, attachés à son développement, à sa grandeur ?… Notre belle devise « Liberté. Egalité. Fraternité. » ne serait-elle donc qu’un rêve ?…
par Henri LAFFORGUE | Oct 18, 2010 | Actualité
Comme je l’ai mis en exergue de ce blog, je ne prétends pas détenir la Vérité. Et j’avoue, actuellement, à propos de la réforme des retraites, ne pas arriver à savoir où est la Vérité.
S’il y a parmi les grévistes et les manifestants, un certain nombre de personnes qui se soucient peu des retraites et dont le seul but est de mettre en difficulté le gouvernement pour des raisons partisanes et idéologiques, il y a aussi des personnes de bonne foi qui protestent contre une loi qu’elles croient de circonstance et qu’elles estiment profondément injuste. Il faut savoir écouter les écouter.
Pour elles, Nicolas Sarkozy voudrait à tout prix faire passer cette réforme – non pas dans l’intérêt des futurs retraités – mais par pour la seule raison de maintenir la France sur une certaine ligne de cotation qui lui permettrait d’obtenir des prêts avantageux au niveau de l’Europe.
Eric Woerth ayant menti à propos de l’affaire Liliane Bettencourt, n’aurait aucune leçon à donner à personne. Il s’est discrédité et n’est pas habilité à faire cette réforme.
Le gouvernement prétend que s’il ne fait pas maintenant cette réforme, ce sera la catastrophe plus tard. Cet argument doit être pris avec réserve. Les opposants à la cinquième semaine de congés payés prétendaient que ce serait la ruine de la France, or la France s’en est très bien remise…
Suivent d’autres arguments que je n’ai pas retenus, mais qui m’ont semblés très pertinents.
Que penser de tout cela ?
Personnellement, je suis un partisan indéfectible du dialogue et je déteste les manifestations et les grèves. Les discussions doivent se faire autour d’une table, en recherchant les solutions les plus justes, les plus équitables possibles, et non de force en paralysant la vie sociale et économique d’un pays et en pénalisant des millions de personnes.
Enfin, je suis pour le respect de la démocratie et des lois. Nicolas Sarkozy a été légitimement porté au pouvoir, avec 52% des suffrages exprimés, et avait mis dans son programme cette réforme ; les députés ont été légitiment élus, de même que les sénateurs.
Si nous désapprouvons les lois qui sont votées, il nous appartiendra de le dire lors de prochaines échéances électorales (présidentielles et législatives en 2012). En attendant, il y a d’autres moyens que les grèves et les manifestations de masse pour se faire entendre. Une pétition nationale par exemple.
La grève fait partie des droits de notre démocratie. C’est un fait. Mais, quand on empêche d’aller travailler ceux qui ne veulent pas faire grève, on ne respecte plus la loi. D’autre part, même si les grévistes et les manifestants sont très nombreux, je ne suis pas sûr qu’ils représentent la majorité de la population…
Enfin, je trouve totalement déplacé que des lycéens – manipulés – bloquent les collèges et les lycées. Légalement ils n’ont pas le droit de grève. Et ils n’ont pas à empêcher de travailler l’immense majorité des lycéens qui le souhaitent. Je ne suis pas certain, là encore, qu’ils soient vraiment préoccupés de leur avenir. A mon avis, ils voient surtout un jeu dans ses manifestations, un moyen de sécher les cours…