A propos du pape François
Il y a à peine quarante-huit heures que le pape François a été élu, et déjà la presse lui reproche son silence face aux violations des droits de l’homme pendant la dictature en Argentine entre 1976 et 1983.
Je m’insurge contre ces viles polémiques. J’aimerais savoir ce que ces journalistes, toujours prêts à salir et à diviser, ont fait – ou auraient fait – pendant cette période.
Il n’est pas facile de se dresser contre une dictature, et beaucoup cependant, dans l’ombre, font tout ce qu’ils peuvent pour en atténuer les dommages. Tout me porte à croire que le père Jorge Mario Bergoglio – qui n’était pas encore cardinal – fut de ceux-là.
En tout cas, je retiens la simplicité et la proximité de cet homme avec les plus pauvres. Il logeait seul dans un appartement. Il se déplaçait en bus et métro. Elu pape, il a refusé la croix en or qu’on voulait lui mettre autour du cou et a gardé celle en métal qu’il portait habituellement. Ce sont là des signes qui ne trompent pas et qui marquent la sainteté de cet homme.
D’autre part, lors de son homélie à l’occasion de sa première messe, jeudi, comme pontife, le pape François a déclaré que l’Eglise « n’est qu’une ONG pietosa» si elle ne professe pas Jésus et n’accepte pas de porter sa croix.
Cette pensée me rappelle cette phrase de Malraux ( ?) : « Sans le christianisme, la politique sociale relèverait de la Société Protectrice des Animaux ».
En s’engageant auprès des plus pauvres, en portant leur croix, les chrétiens ne font que suivre l’enseignement de leur maître Jésus-Christ. Ils n’ont aucun mérite. Ils cherchent uniquement à être fidèles à son exemple. Leur engagement a une dimension non seulement matérielle, mais aussi spirituelle qui transcende leur action.
Cela n’enlève rien à la valeur et à la nécessité des ONG, mais donne aux disciples de Jésus-Christ une force, un élan à nuls autres comparables.