Le « coronavirus » : une épidémie parmi d’autres ?…

Les épidémies n’ont rien de nouveau. Elles ont – au fil des siècles – décimé des populations entières. La nouveauté avec le « coronavirus », c’est peut-être que les médias nous tiennent au courant de sa progression, heure par heure

Est-il plus dangereux que les épidémies précédentes ? Je n’en suis pas certain. Je rappelle que la grippe, l’an dernier, a fait en France, environ 10 000 morts. Ou que la grippe dite – « espagnole » et venue en fait de Chine – a fait, en 1918-1919, entre 50 et 100 millions de morts dans le monde, dont plus de 150 000 Français ! Nous sommes loin de ces chiffres…

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Pour mémoire, une importante épidémie – de peste ? – frappa Athènes, à l’époque de Périclès, entre 429 et 425 av. J.C.. Il n’est pas possible de connaître le nombre exact de victimes, mais l’on sait qu’il fut « considérable ».

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Au XIVe, la « peste noire » décima, en l’espace de cinq ans, le quart ou le tiers de la population de l’Europe, soit environ 25 000 millions de personnes !…

Cette épidémie s’accompagna d’une vague d’antisémitisme : les Juifs en étant rendus responsables.

Ces épidémies de peste seraient à l’origine de la bague de fiançailles : elle était censée protéger de cette maladie.

La peste accentuait les divisions entre les classes sociales : les pauvres devenaient plus pauvres, et les riches plus riches. L’homme se trouvait seul face à la mort, à la peur de l’enfer, et c’était le temps des « danses macabres ».

Pendant trois siècles, il y eut une accoutumance au mal. Ainsi Richelieu, au XVIIe siècle, lors du siège de la Rochelle, n’hésitera pas à traverser la France avec ses troupes atteintes de la peste…

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Marguerite Yourcenar, dans son roman « L’œuvre au noir » décrit ainsi l’évolution de l’épidémie de peste qui frappa les Pays-Bas, au XVIe siècle :

« La peste venue d’Orient, entra en Allemagne par la Bohême. Elle voyageait sans se presser, au bruit des cloches, comme une impératrice. Penchée sur le verre du buveur, soufflant la chandelle du savant assis parmi ses livres, servant la messe du prêtre, cachée comme une puce dans la chemise des filles de joie, la peste apportait à la vie de tous un élément d’insolente égalité, un âcre et dangereux ferment d’aventure.

« Le glas répandait dans l’air une insistante rumeur de fête noire : les badauds rassemblés au pied des clochers ne se lassaient pas de regarder, tout en haut, la silhouette du sonneur tantôt accroupi, tantôt suspendu, pesant de tout son poids sur son grand bourdon. Les églises de ne chômaient pas, les tavernes non plus. »

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« Entre 1629 et 1631 une épidémie de peste « bubonique », dite « la grande peste de Milan » coûta la vie à plus d’un million de personnes, en Italie septentrionale, sur 4 millions d’habitants.

On nota alors « l’accroissement de la dépravation dans des proportions effrayantes. Une frénésie de jouissance s’empara de ceux que le fléau épargnait et tous les moyens parurent bons pour s’enrichir afin de satisfaire cette soif de voluptés, avant de succomber à l’épidémie. » (cf Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide – Garnier Flammarion – traduction de Jean Voilquin – note n°16

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Enfin, nous avons tous en mémoire, le roman d’Albert Camus, « La peste », dans lequel l’auteur décrit une épidémie frappant la ville d’Oran, en Algérie.

J’en retiens les citations suivantes : « Les fléaux, en effet, sont une chose commune, mais on croit difficilement aux fléaux lorsqu’ils vous tombent sur la tête. Il y a dans le monde autant de pestes que de guerres. Et pourtant pestes et guerres trouvent toujours les gens aussi dépourvus. »

« Ils continuaient de faire des affaires, ils préparaient des voyages, et ils avaient des opinions. Comment auraient-ils pensé à la peste qui supprime l’avenir, les déplacements et les discussions ? Ils se croyaient libres et personne ne sera jamais libre tant qu’il y aura des fléaux. »

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Pour en revenir à ce fameux « coronavirus », je note l’attitude paradoxale des différents gouvernements dans le monde. Ainsi, alors qu’en Italie du nord, où se trouve un foyer important, les autorités placent dans une quarantaine draconienne certaines cités, à Lyon on maintient un match de foot qui accueille de nombreux supporters italiens !…

Je note également la fragilité de l’économie mondiale, dont l’équilibre ne tient qu’à la confiance de tous les actionnaires de la planète. Il suffit qu’une menace pèse sur le rendement de leurs actions, pour qu’ils les vendent massivement, et entraînent le monde dans une crise financière, boursière et politique dont les conséquences peuvent être dramatique