Viol et assassinat d’Agnès Marin : fiction et réalité…
Le petit village du Chambon-sur-Lignon et la France tout entière sont bouleversés par le viol et l’assassinat d’Agnès Marin, cette collégienne de 13 ans. Une famille connaît un deuil cruel.
Mathieu, le meurtrier, un jeune collégien de 17 ans, avait déjà été inculpé pour un viol sur mineure en août 2010.
Ce drame soulève une nouvelle fois la question des lenteurs de la justice et du maintien liberté de certains criminels : pourquoi ce jeune, qui avait été inculpé en août 2010, n’avait-il pas encore été jugé et placé dans un centre de détention adapté ?…
Il soulève également la question de la récidive et des expertises psychiatriques. On pose aux psychiatres des questions auxquelles nul ne pourra jamais répondre : comment savoir si un criminel n’est plus dangereux, est guéri et ne recommencera pas ?…
Enfin, nous savons tous que les suivis psychiatriques imposés à certains, très souvent ne se font pas, faute de moyens.
Nos responsables politiques devront répondre à ces questions, mais je voudrais ici en poser d’autres.
Je veux parler de la violence des jeux vidéo, de nombreux films, et de la banalisation de la pornographie. Dès leur plus jeune âge, les jeunes baignent dans cette atmosphère immorale, malsaine et pernicieuse.
Au point qu’ils ne font plus la différence entre la fiction et la réalité, au point qu’ils ne sont plus retenus par la moindre barrière morale.
Les parents et les éducateurs ont une lourde responsabilité dans les crimes que nous rapportent chaque jour les journaux.
Mais plus que les parents encore, les responsables d’un grand nombre de dérives de nos adolescents, sont ceux qui commercialisent ces jeux, ces films, et tous les médias qui rapportent chaque jour des crimes et des scènes de guerre.
Nous avons deux petits-enfants de 5 et 3 ans. Ils viennent souvent chez nous. Là nous jouons avec eux au jeu de l’oie, aux petits chevaux, aux dames. Nous leur lisons ou racontons de saines histoires et, quand nous leur mettons des dessins animés, c’est pour regarder « Choupi et Doudou », la « Panthère rose », « Boule et Bill », « Tintin au Tibet » et autres.
Bref, des dessins animés dans lesquels il n’y a pas de scènes de violence, ni de viol. Pas des scènes de guerre. Pas de sang.
D’aucuns diront que nous sommes ringards. Je ne crois pas.
La personnalité du petit l’homme se forge dès ses premières années. Et c’est en baignant dès le plus jeune âge dans une atmosphère harmonieuse d’amour et de fraternité, qu’il deviendra un être droit, honnête et respectueux des autres.
Bien évidemment cela n’empêchera pas certains de sombrer dans la délinquance, la drogue et le crime. Il est, hélas, des adultes qui rejettent les valeurs apprises dans leur enfance. C’est là la rançon de la liberté.
Mais cela limitera le nombre des dérives à l’heure de l’adolescence.
Au nom de la sacro-sainte liberté, la censure est interdite et pourtant tout n’est pas bon pour les enfants. Loin de là.
Il appartient bien sûr aux parents de faire cette censure. Mais, bien souvent – trop souvent ! – pris par le temps et la fatigue, ils adoptent la solution de facilité et laissent leurs enfants jouer à la guerre sur leurs consoles ou regarder n’importe quoi à la télévision.
Et il y a de plus en plus de familles monoparentales dont le responsable n’a plus le temps de veiller aux activités de ses enfants.
Je prétends donc que les créateurs de jeux violents, les producteurs de certains films qui banalisent la cruauté et la barbarie, les médias – TV et radios – qui se repaissent de scènes morbides ou qui incitent à la débauche avec des numéros de téléphone où joindre des prostituées, ont une grande part de responsabilité dans les drames de notre triste époque !…
Pour finir, je rappellerai que les habitants de ce petit village du Chambon-sur-Lignon si cruellement marqué aujourd’hui, ont sauvé un très grand nombre de juifs pendant la dernière guerre.
C’est cette image de dévouement aux autres, avec tous les dangers qu’il comportait, que je veux garder. Et qu’il faut garder. C’est cet exemple de fraternité courageuse qu’il faut avant tout rappeler.