A propos des cours de morale et de la suppression des notes dans les écoles.

Notre ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud Belkacem, a décidé de remettre à l’ordre du jour les cours de morale dans les écoles, et souhaite supprimer les notes qui traumatisent certains élèves.

Rétablir les cours de morale. Excellent idée. Mais je veux rappeler à cette excellente dame que la morale s’apprend moins par des belles formules que par l’exemple.

Pour que nous jeunes aient, dès leur plus jeune âge et plus tard dans la vie, une conduite morale, il est indispensable qu’ils aient l’exemple au-dessus d’eux de personnes menant une vie droite.

Cela concerne leurs parents, bien sûr, mais aussi tous nos responsables politiques – de gauche comme de droite – qui se doivent d’avoir une conduite irréprochable. Tel n’est malheureusement pas le cas !

Pourquoi ne pas tricher, ne pas voler, quand on voit des secrétaires d’Etat, des députés, frauder le fisc, sans être inquiétés le moins du monde et même en reprenant leur place à l’Assemblée nationale, comme si de rien n’était, avec l’assentiment de tous leurs pairs – et je dirais même, si j’osais, de leurs complices ?

Pourquoi ne pas mentir, quand on voit un conseiller d’Etat, Jean-Pierre Jouyet, mentir effrontément aux journalistes à propos de prétendues demandes de François Fillon d’accélérer les procédures judiciaires contre Nicolas Sarkozy, et conserver son poste sans le moindre problème ?…

Pourquoi enfin, et je ne crains pas de le rappeler ici, essayer de se dépasser, de s’élever dans le respect des valeurs qui font notre dignité d’hommes, quand on voit un Président de la République, en janvier 2014, envoyer nos soldats risquer leur vie en Centre-Afrique, et dans le même temps sacrifier aux plaisir de la « bagatelle » – comme aurait dit le Général de Gaulle – dans les bras de sa maîtresse ?

Non ! n’en déplaise à Madame Najat Vallaud Belkacem, ce n’est pas ainsi qu’on incitera nos jeunes à mener une vie droite ! Elle pourra multiplier les cours de morale, tant que nos jeunes auront de tels exemples, et des exemples impunis, rien ne les poussera sur les chemins de la vertu.

Quant à la suppression des notes, on a là, une fois de plus la volonté d’égalitarisme de nos idéologues de gauche.

Un enfant, plus que tout autre, a pour grandir besoin de racines. Il a besoin de situer dans le temps et il faut rappeler ici la stupidité de certains intellectuels qui ont voulu remplacer l’enseignement chronologique de l’Histoire, par un enseignement par thèmes.

Il a besoin de se situer parmi les élèves de sa classe, de son école, de son collège. Une note dans la mesure où elle est équitable et juste n’a jamais tué personne.

Elle crée au contraire une saine émulation entre les meilleurs qui rivalisent, comme dans un jeu, pour les meilleures places, et elle invite les derniers à faire des progrès et – éventuellement – s’ils n’en sont pas capables – questionneront leurs parents sur une nouvelle orientation à prendre.

Personnellement, il m’est arrivé, au cours de toutes mes études, d’avoir de très mauvaises notes. Elles ne m’ont jamais découragé, car je les savais méritées. Loin de là, je me suis « accroché », et j’ai remonté jusqu’à la moyenne et souvent davantage au cours de mois suivants, pour ma plus grande satisfaction et souvent pour la plus grande surprise de mes professeurs.

J’ajouterai qu’une note, qu’un devoir doivent toujours s’accompagner d’annotations. Félicitations pour l’ensemble, ou pour tel ou tel passage. Rectification pour les erreurs éventuelles. Mention des omissions. Et toujours encouragements pour les plus faibles. J’ai toujours été déçu, même lorsque j’avais une très bonne note, qu’un professeur ne mette pas le moindre commentaire à côté de cette note. J’avais l’impression qu’il n’avait pas lu mon devoir…

Je dirai également qu’un enfant et un maître doivent être unis par un sentiment d’amour. Que les mauvais esprits ne déforment pas ici le sens de mes propos ! Je pense qu’un maître doit aimer les matières qu’il enseigne et doit chercher à faire partager cet amour à ses élèves. Et qu’un élève donnera des résultats d’autant meilleurs qu’il aime et qu’il se sent aimé de son maître. Tel fut en tout cas, mon cas.

Enfin, il faut en finir avec cette idéologie ridicule et dangereuse de l’égalitarisme. Nous ne sommes pas égaux mais complémentaires ! L’école doit essayer de donner des bases fondamentales à tous – la maîtrise de la lecture, de l’orthographe, et du calcul – qui serviront à chacun toute sa vie. Mais elle devrait également arriver à déceler et développer les aptitudes personnelles de chacun.

Certains diront que je suis en train de refaire le monde. Soit. Mais je demande à tous ceux qui veulent supprimer les notes, quand et comment on sélectionnera ensuite les cadres et les dirigeants de notre société, les ingénieurs, les techniciens, les professeurs, etc., toutes les personnes dont l’intelligence, les connaissances, les compétences sont indispensables aux avancées de notre monde…

Mort de Laëtitia : quand Sarkozy fait du Sarkozy !…

Vous croyez que Nicolas Sarkozy a changé ?!… Ecoutez-le, mardi, à Saint Nazaire, parler de la terrible mort de Laëtitia, à Pornic, une semaine plus tôt.

« Un tel drame ne peut rester sans suite. Des tels actes criminels, si l’enquête les confirme, ne peuvent rester impunis… Je souhaite que la justice travaille très vite… Je recevrai la famille dès mon retour. Mais, je veux vous dire que la récidive criminelle n’est pas une fatalité, et je ne me contenterai pas d’une enquête sans suite… Faudra des décisions, et pas des commissions de réflexion. Il y a eu trop de cas comme celui-ci… »

Une nouvelle fois, notre Président réagit dans l’émotionnel, annonce de nouvelles lois ou le durcissement des anciennes.

Qui peut encore croire en ses paroles indignées et ses promesses du plus jamais ?!!! D’après mes informations, nous en serions à la cinquième loi sur la récidive depuis 2004, époque où il était ministre de l’Intérieur !…

Nicolas Sarkozy a toujours les mots les plus durs pour les criminels, des mots inspirés par la haine et le désir de vengeance, des mots méprisants pour tous les magistrats et indignes d’un Président de la République « Le juge qui a osé remettre en liberté un monstre pareil en liberté conditionnelle doit payer pour sa faute. » C’était après le meurtre de la joggeuse Nelly Crémel, le 2 juin 2005.

Plutôt que de nous dire chaque fois qu’il va durcir la loi, il ferait mieux de faire appliquer les lois en vigueur. Nous ployons sous une avalanche de lois dont les décrets d’application d’un grand nombre, ne sont jamais publiés, ou dont les coupes budgétaires drastiques dans les domaines de la sécurité, ne permettent pas l’application !

Comment la sécurité pourrait-elle s’améliorer, quand les effectifs des forces de l’ordre et le nombre des magistrats sont continuellement réduits, quand les tribunaux sont engorgés, les prisons surpeuplées, etc ?…

Oui, Nicolas Sarkozy n’est pas digne de gouverner la France. Le malheur, le grand malheur, c’est que je ne vois aucun homme et aucun parti, auxquels nous puissions confier notre destin.