La sonde Rosetta : une remarquable et réjouissante prouesse scientifique !

Prévoir dix ans à l’avance, après un périple de six milliards de kilomètres, la rencontre d’une sonde d’une masse de trois tonnes, avec une minuscule comète de quatre kilomètres de diamètre, tient du prodige. Cela « représente la même performance que se poser sur un point précis d’une pièce de 1 centime d’euro posée à Berlin alors que vous êtes à Paris. », selon le CNES.

Il s’agit là vraiment d’un exploit scientifique dont il faut féliciter tous les artisans et qui illustre les heureux résultats d’une coopération entre les nations. L’ESA (Agence Spatiale Européenne) qui a mis au point ce projet regroupe vingt pays d’Europe.

Dans une actualité si douloureuse, dominée par les guerres, la violence, la haine, assombrie par une crise économique qui n’en finit pas et qui s’accompagne de tant de chômage et de misère, je me réjouis de l’annonce de cette prouesse.

D’aucuns trouveront sans doute un tel programme inutile et dispendieux, et pourraient croire que l’argent dépensé pour la conquête spatiale serait plus utile ailleurs ! Je ne partage pas cet avis.

Tout d’abord, la sonde Rosetta a coûté 1,5 milliards de dollars, c’est l’équivalent de deux stades de France. Elle a été payée par tous les pays européens participants, et représente pour chaque Français une dépense entre 3 et 4 centimes par an pendant 10 ans. On ne peut donc pas parler de dépense excessive.

De plus, elle assure des milliers d’emplois et, pour un euro investi, elle génère plusieurs euros dans l’économie. Financièrement et économiquement, c’est donc loin d’être un gouffre.

D’autre part, les retombées de la conquête spatiale dans la vie quotidienne et les nouvelles technologies sont innombrables.

On les retrouve dans les nombreux domaines de l’alimentation, de l’habillement, des sports, de l’automobile, de la micro-informatique, etc.

Il y a actuellement quelque 3 000 satellites en service autour de la terre. Sans eux, ce serait le chaos sur la planète. 33 000 chaînes de TV cesseraient de fonctionner ; il ne serait plus possible de surfer sur Internet ; ni de téléphoner. Fini les géolocalisations. Fini les prévisions météo, etc.

La conquête spatiale a entraîné des avancées fantastiques dans les domaines de la physique, de la chimie, dans le domaine médical, etc. Rappelons pour mémoire ce que leur doivent les valves cardiaques, les « stents », les dialyses, l’imagerie médicale, etc.

La recherche spatiale est donc loin d’être un luxe inutile. Mais il y a plus encore.

De même que l’orphelin fera tout pour retrouver la trace de ses parents, de même l’humanité, grain de sable dans le cosmos, doit tout faire pour savoir d’où elle vient. Cette quête est vieille comme le monde et durera autant que l’humanité.

Les comètes sont pratiquement inchangées depuis la naissance de notre système solaire, il y a 4,5 milliards d’années. Leur étude nous permet donc de mieux connaître nos origines. Certains pensent qu’elles auraient apporté l’eau à notre planète toute jeune, et peut-être même… la vie !

Nous ne sommes que de petites, de toutes petites fourmis à l’extrémité d’un rameau d’un arbre immense. Chaque fois que nous découvrons un nouveau rameau, nous croyons avoir découvert le tronc ! Mais nous en sommes loin, et nous ne le découvrirons jamais. D’autant plus que l’arbre croît plus vite que nos connaissances… Il ne faut jamais oublier que nous ne voyons que 5 % de l’Univers…

Aussi nous devons nous réjouir des nouvelles connaissances que fait l’humanité, mais toujours faire preuve de la plus grande humilité.

Je pense à la phrase de Youri Gagarine, le premier homme dans l’espace : « J’étais dans le ciel et j’ai bien regardé partout : je n’ai pas vu Dieu. » Quelle bêtise !

L’homme pourra faire la conquête de tous les espaces infinis, pénétrer toujours davantage dans l’infiniment grand et l’infiniment petit, sans jamais rencontrer Dieu. Dieu se cache dans la simplicité des cœurs. Il est là où il y a recherche d’AMOUR, de JUSTICE et de PAIX, et Il se dérobera toujours à ceux qui sont avides de preuves !

Quelles que soient nos croyances, que l’Univers et la Vie soient le fruit du seul Hasard ou d’une volonté divine, réjouissons de toutes les avancées de nos connaissances et mettons-les au service de toute l’humanité !

PS : les noms de Rosetta, la sonde, et de Philae, l’engin qui doit se poser sur la comète, ne sont pas dus au hasard. Ils rappellent la Pierre de Rosette et l’obélisque de Philae, qui ont permis Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens. Quant à Tchouri, le nom de la comète, c’est l’abrégé de Tchourioumov-Guérassimenko, noms des deux astronomes ukrainiens qui l’ont découverte en 1969.