Dieu, le meilleur et le pire…

Que Dieu soit une invention des hommes ou non, un constat s’impose : depuis des siècles et des millénaires, il ne cesse de les diviser !

Que de crimes, que de massacres, en effet, pour le simple nom de Dieu !

On pense, bien sûr, aux terroristes islamistes qui, aujourd’hui, au nom d’Allah n’hésitent pas à perpétrer les pires attentats, mais l’Eglise, dans le passé, n’a pas été en reste : les Croisades, l’Inquisition, la conquête du Nouveau Monde, etc., etc.

Et pourtant, si l’on voulait bien réfléchir…

Qu’entend-on par Dieu ? Ce n’est peut-être qu’un nom sous lequel les hommes – attirés par la transcendance mais incapables de la définir – désignent ce qui les dépasse et les dépassera toujours. Sans nier son existence, les hommes rangent sous ce nom des concepts différents, se tuent et s’entretuent depuis des siècles, alors qu’ils devraient se rassembler et mettre commun, dans une même tolérance et dans une même humilité, ce que l’intelligence et le cœur de chacun les invitent à imaginer.

Le drame c’est que chacun prétend détenir La Vérité et veut l’imposer de force aux autres !

Dans sa pièce « Ajax », Sophocle, voici plus de 2400 ans, faisait dire à Ulysse : « Je vois bien que nous ne sommes, nous tous qui vivons ici, rien de plus que des fantômes ou que des ombres légères. » -Ajax v. 125-126

Quelles que soient nos croyances, que nous soyons juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, hindouistes, animistes, athées ou autres, nous ne pouvons échapper aux questions existentielles : d’où venons-nous ? Où allons-nous ? Y a-t-il une Vie après la vie ?

Et il faut reconnaître que personne ne peut prétendre répondre à ces questions inéluctables. Il faut donc faire preuve de la plus grande humilité.

On ne saurait faire l’impasse de « Dieu » mais il faut reconnaître qu’on range sous ce mot – d’une façon souvent sectaire – tout ce que l’on veut : les notions de Bien, de Mal, de vie éternelle, de libre arbitre, etc. Ce sectarisme est très regrettable. Les hommes devraient être capables de discuter sereinement et sans haine, de toutes ces questions. Ce n’est malheureusement pas le cas.

Un mot pour finir, à propos de la Foi : ce n’est pas, selon moi, un catalogue de dogmes à croire ou à ne pas croire, mais une confiance à toute épreuve en l’avenir et au Royaume promis par Jésus-Christ, dans les Evangiles. Royaume, « hic et nunc », « ici et maintenant », marqué par l’Amour, la Paix et la JOIE. L’avènement de ce Royaume ne dépend que de chacun de nous.

Noël

Noël. Les lointains noëls de mon enfance
Remontent dans ma mémoire.
Les souliers déposés au pied de la crèche.
La féerie de la messe de minuit.
L’impatience de se lever au petit matin
Pour découvrir les cadeaux
Apportés dans le mystère de la nuit.

Il y avait là une joie simple et profonde.
La joie de fêter l’anniversaire de la naissance
De l’enfant Jésus, deux mille ans plus tôt.
Et le bonheur de partager un même amour
Au sein d’une famille unie.

Les années ont passé et ont emporté
Dans leur marche sans fin
Bien des êtres aimés.
Et me voici grand-père de deux petits-enfants
De treize et onze ans.

A mon tour de leur transmettre
L’Espérance et la Joie
Que m’ont transmises mes parents.

Il m’arrive de me laisser envahir par le doute
Et de me demander si le monde
Sortira un jour de cet hiver
De plus en plus sombre
Dans lequel il s’enfonce.
Les guerres, le terrorisme,
Avec leur cortège de violences.
Les maladies, les misères
Et toutes leurs souffrances.
Tous ces hommes cheminant avec peine
Sur des terres hostiles
A la recherche de havres de paix.
Et puis maintenant ces dérèglements climatiques
Qui menacent le monde.
Oui. Tout nous pousse à désespérer.
Et pourtant, en cette veille de Noël,
Je m’accroche à cette Etoile de l’Espérance
Qu’un père et une mère aimés
M’ont fait découvrir dans mon enfance.

J’entends les mécréants, les sceptiques,
Les rationalistes de tout poil,
Se moquer et dire :
« Depuis deux mille ans, elles se font attendre
Les promesses de votre enfant Jésus
L’Amour, la Justice et la Paix,
Sont-ils autre chose que des illusions
Pour quelques idéalistes
Coupés des réalités ?!… »

Et je réponds : le Royaume n’est pas à venir.
Il est ici et maintenant. Hic et nunc.
Il est dans l’AMOUR, dans la Générosité,
Dans le Partage et la Solidarité,
Plus forts que les guerres.
Plus forts que les misères.
Plus forts que toutes les catastrophes

Vous qui êtes seuls
Dans la nuit de l’hiver.
Vous qui n’avez plus de famille.
Vous chez qui personne
Ne viendra frapper à la porte
La nuit de Noël,
Ne désespérez pas !

Il y a quelque part dans la Ciel,
Une étoile, la petite étoile de l’Espérance,
Qui veille sur chacun de nous.
Oui, que vous soyez croyants ou non croyants
Laissez-vous porter par l’Espérance
Et souvenez-vous de cette parole
D’un ancien philosophe grec :
« Sans l’Espérance on ne trouve pas l’inespéré ! »

Noël, la fête de l’Espérance.

Qu’est devenue la Lumière
Des noëls lointains de mon enfance ?
Qu’est devenue l’Espérance,
Née voici deux mille ans
Sur la terre de Judée ?…

Le monde semble emporté
Dans un hiver sans retour,
Et les hommes pris à jamais
D’une funeste folie.

Ce Royaume annoncé par Jésus
Sur les chemins de Galilée,
Ne serait-il donc qu’un rêve
Pour enfants attardés ?…

L’Amour, la Justice et la Paix?
Ne sont-ils donc que des illusions
Pour quelques idéalistes
Coupés des réalités ?…

Non ! Je veux croire au message
Des noëls de mon enfance.
Je vois croire en l’Espérance
Qui brille dans la nuit.

Non ! Le Royaume annoncé
Voici deux mille ans n’est pas un rêve.
Il est là. Il est en nous.
Il ne dépend que de nous.

L’Amour, la Justice et la Paix
Ne sont pas morts.
Il nous appartient de les semer
Autour de nous et d’en inonder
Le monde incrédule.

Jésus nous a montré le chemin.
A nous de le suivre !
« Aimez-vous les uns les autres
Comme je vous ai aimés. »
Dans cet unique commandement
Se trouve la clé de tous nos problèmes.

L’Amour peut tout,
Ou presque tout.
Il ne supprime pas la souffrance,
Mais il la rend plus supportable,
Et surtout il met fin
A tous les conflits, à toutes les guerres
Qui déchirent la terre.

L’Amour construit,
L’Amour rapproche,
L’Amour pardonne,
L’Amour libère.

Alors semons, semons,
L’Amour autour de nous.
Semons sans compter,
Sans rien attendre,
Et fleuriront dans un arc en ciel
La Justice et la Paix.

Vous qui êtes seuls
Dans la nuit de l’hiver.
Vous qui n’avez plus de famille.
Vous chez qui personne
Ne viendra frapper à la porte
La nuit de Noël,

Ne désespérez pas !

« Sans l’Espérance,
On ne trouve pas l’inespéré » !

Une étoile brille au cœur
Des nuits les plus profondes.
Vous ne la voyez pas ?
Qu’importe !
Elle est là.
Elle accompagne l’humanité
Depuis la nuit des temps.

Sa lumière illumine nos cœurs.
Le Royaume est proche.
Il est en vous.
Laissez-vous porter
Par la formidable Espérance de Noël !
Elle rend tout possible,
Même l’impossible.