par Henri LAFFORGUE | Juil 1, 2013 | Actualité, Réflexions diverses
Selon la Fondation de France, 12 % des Français vivraient dans la solitude. Cinq millions d’entre nous n’auraient pas ou peu relations sociales.
Ces chiffres sont dramatiques et nous interpellent tous.
La solitude est peut-être le pire des maux sur cette terre. Nous avons tous besoin d’aimer et d’être aimés. Nous avons tous besoin au petit matin de notre vie, d’être entourés par des parents – ou des proches – dont nous partageons l’Amour et l’affection ; de même quand nous sommes adultes et, au soir de notre vie, qu’elle est précieuse cette main qui nous ouvre les portes de l’Eternité !
Jamais peut-être on a tant parlé de solidarité, et jamais l’individualisme n’a tenu tant de place.
Pourtant que vaut une vie sans partage ?!… Il n’y a pas de joie, pas de bonheur sans partage. Et les épreuves de la vie, les échecs, les maladies, etc. sont toujours moins lourds quand on a près de soi une oreille attentive, une âme compatissante.
Il est une solidarité d’Etat avec la redistribution de nos impôts dans les nombreuses aides sociales. Mais cela ne saurait suffire. Cela ne nous exempte pas de l’attention que nous devons porter à tous ceux dont nous croisons la route. Et cela demande si peu et produit tant. Un simple mot, un sourire, une formule de politesse, etc., qui sont pour un cœur souffrant un rayon de soleil.
par Henri LAFFORGUE | Oct 24, 2012 | Actualité, Réflexions diverses
Les médias n’en n’ont pas parlé, ou si peu ! David Pujadas a préféré se faire mousser pendant dix ou quinze minutes lors de son JT avec le scandale de Lance Armstrong ! Et pourtant l’affaire est terriblement dramatique.
Un homme, Alberto Rodriguez, né en Espagne en août 1921, a été retrouvé le 19 octobre mort à son domicile, dans le Vieux Lille. Le décès remonterait à quinze ans !!!
On a là un inimaginable drame de la solitude ! Comment imaginer, en effet, qu’un homme soit à ce point seul, n’ait plus de famille, n’ait pas au moins un ami ou une personne qui le connaisse, soit totalement inconnu des services administratifs (impôts, eau, gaz, électricité, banque, sécurité sociale, retaite, etc.) est reste quinze ans avant que quelqu’un s’aperçoive de sa mort !
Des voisins pensaient qu’il était parti dans le midi. Et il a fallu des problèmes d’infiltrations chez une voisine, pour qu’un agent de la ville, du service des Immeubles Menaçant Ruine (IMR) se présente chez lui.
Ce drame montre la faillite d’une société dans laquelle l’individu peut être complètement seul, privé de tout réseau social.
Les médias nous tiennent informés de malheurs qui se passent aux quatre coins du monde, et quelqu’un, à notre porte, meurt dans la solitude la plus complète sans que personne ne s’en aperçoive.
Je n’accuse personne. Le nombre d’habitants de nos villes et de nos immeubles ne nous permet plus de connaître tous nos voisins. Nous les saluons quand nous les croisons et nous ne nous étonnons pas toujours de ne plus les voir. Et puis, bien souvent, nous ne voulons pas porter atteinte à leur vie privée…
Et c’est ainsi que de tels drames peuvent survenir. Drames qui sont un terrible échec pour notre société.
par Henri LAFFORGUE | Août 18, 2012 | Actualité, Réflexions diverses
Wimereux. Vous ne connaissez pas ?… Il s’agit d’une petite station balnéaire de la côte d’Opale. Une petite ville sympathique de huit mille habitants, blottie confortablement dans sa vallée aux portes de Boulogne-sur-Mer et dont on vante le charme et la mer.
Pourquoi vous parlé-je de cette ville dont il y a quelques minutes encore je n’avais jamais entendu le nom ?
Tout simplement parce que j’ai entendu – par hasard, lors d’un bulletin d’information sur France Info – qu’on avait retrouvé morte, là-bas, au pied d’une falaise, une jeune femme d’origine asiatique, d’environ trente-cinq ans.
L’autopsie a révélé que cette femme était morte à la suite d’une chute naturelle – non provoquée par un tiers. Et on sait qu’elle était revêtue d’une combinaison de nageur – probablement achetée à Paris – sous laquelle elle avait glissé des vêtements secs. Qu’elle s’était enduit les aisselles de vaseline. Qu’elle avait une sacoche étanche avec des aliments énergisants. Et enfin qu’elle avait une boussole accrochée à son cou.
Il s’agit très certainement d’une migrante, sans papier, qui voulait gagner l’Angleterre à la nage et dont le rêve s’est brisé au pied de cette falaise, en ce dimanche 12 août 2012.
Ô femme dont le nom demeurera à jamais inconnu, quelles furent votre solitude et vos souffrances, combien de kilomètres avez-vous parcouru avant de venir mourir là ?…
Que de dangers avez-vous bravés ! Vous avez connu la faim, la soif, l’obligation de vivre cachée dans des pays dont vous ignoriez la langue et où vous n’aviez personne pour vous secourir. Vous avez dû franchir, dans les pires conditions, maintes et maintes frontières, en vous en remettant au bon vouloir de passeurs plus ou moins honnêtes. Et vous avez connu tout au long de votre long parcours la peur et le risque permanent d’être refoulée.
Et puis votre périple a pris fin là, sur cette plage du Pas-de-Calais, si prêt du but, persuadée que vous alliez franchir l’infranchissable.
Je pense à votre père, à votre mère, à vos frères, à vos sœurs qui attendront désespérément un mot de vous, et qui ne sauront jamais ce que vous êtes devenue.
Qui viendra se recueillir sur votre tombe sans nom ? Qui viendra y verser une larme ? Y déposer une fleur ? Y dire une prière ?
Que la vie est injuste ! Mais si les mots ont un sens et si les souffrances de cette terre ne sont pas vaines, je demande à Dieu de vous ouvrir tout grand les portes de son Paradis. Lui n’a pas besoin de papiers et se moque des couleurs de peau, des lieux de naissance, de l’appartenance à telle ou telle religion, etc. Dans Son infinie bonté, Il accueille tous ceux qui souffrent.
Et je Lui demande, enfin, d’adresser un signe à celles et ceux qui vous avez quittés, que vous aimiez et qui vous aimaient. Qu’ils sachent, dans le secret de leur cœur et dans le mystère de l’Espérance, que vous avez atteint des rivages où il n’y plus ni souffrances, ni peur, mais félicité éternelle ! Qu’ils sachent que désormais vous veillez sur eux !
par Henri LAFFORGUE | Avr 16, 2011 | Actualité, Réflexions diverses
Très idéaliste, j’ai toujours pensé que l’acte d’amour ne devrait pas se passer d’un sentiment d’amour. Je sais pourtant que la réalité est souvent différente, et que beaucoup recherchent avant tout, dans l’acte d’amour, le plaisir physique et se passent de tout sentiment.
Il en est ainsi depuis la nuit des temps, et les prostitués – hommes ou femmes – permettent à certains de soulager les pulsions physiques qu’ils ne peuvent soulager ailleurs.
Aussi, je trouve bien mal venu ce projet de lois de certains députés, de frapper d’une amende de 3.000 euros et d’une peine de six mois de prison, les clients des prostitués.
C’est plonger dans la clandestinité complète la prostitution, avec tous les risques sanitaires qui s’en suivent ; c’est donner plus de pouvoirs aux proxénètes – qu’il faudrait impérativement, eux, frapper dur et fort – ; et c’est risquer de voir les viols se multiplier.
Quand on sait la moralité d’un certain nombre de nos hommes politiques qui n’hésitent pas à recourir à prostitution de luxe – et quand on sait les « escort-girls » qui accompagnent tous les sommets internationaux – on est surpris par l’hypocrisie d’un tel projet de loi.
Là encore, il y aurait deux poids, deux mesures. D’un côté les riches qui pourraient satisfaire librement leurs fantasmes. De l’autre, les pauvres qui seraient obligés de se cacher et risqueraient de lourdes sanctions.
Nos députés moralistes prennent la Suède en exemple. Je ne suis pas certain que ce soit un bon modèle. Les prostitués de ce pays s’expatrient dans les pays voisins, Norvège, Danemark, ou se cachent et voient leur insécurité physique et sanitaire grandir. Des proxénètes amènent des mineures de Russie qui sont des proies faciles.
La prostitution est un mal, sans doute, un mal vieux comme le monde. Un mal qu’on n’a jamais réussi à éradiquer. Mais peut-être un moindre mal…
Elle naît de la misère des hommes. De la misère sociale. De la misère économique. De la misère morale. D’une dramatique solitude, et aussi, chez certains ou certaines, de l’appât du gain facile. Si l’on peut appeler « gain facile » le gain obtenu en faisant commerce de son corps… Elle naît peut-être surtout d’une carence d’éducation…
Plutôt que de sanctionner les clients des prostitués, ne faudrait-il pas mieux rouvrir les maisons closes ? Là, les prostitués seraient peut-être plus sécurisés, seraient suivis sanitairement… Je pose la question, mais je sais que la chose est très complexe et que le remède – la réouverture des maisons closes – risque d’être pire que le mal – la prostitution clandestine.
A l’heure où l’on parle tant de débats – qui souvent n’accouchent que de souris ! – ne serait-il pas bon de réunir une table ronde entre des représentants de toutes les parties : les prostitués, les clients, les responsables de la santé, des affaires sanitaires et sociales, de l’Education, de la police, etc.
Et surtout, il conviendrait plus que jamais, de faire la chasse aux proxénètes qui s’enrichissent du commerce abject d’êtres humains.
Et enfin, il faudrait apprendre dans nos collèges et dans nos lycées, le respect de l’autre. La beauté de l’Amour partagé. Non seulement physique mais aussi enrichi de sa dimension spirituelle.
par Henri LAFFORGUE | Jan 6, 2011 | Actualité

J’ai toujours eu la conviction que la Vie ne nous envoie que des épreuves à notre échelle. Que des épreuves que nos fragiles épaules sont en mesure de supporter.
J’avoue cependant que certains drames ébranlent ma conviction. Je pense à ce père de famille dont la femme est dépressive, et qui vient d’étrangler sa petite fille de six ans, lourdement handicapée.
Pour moi, il ne peut s’agir que du geste de désespoir d’un père qui aimait profondément sa fille et qui n’a plus eu la force de supporter son handicap.
Je lis, sur Internet, des avis très tranchés sur cet infanticide et sur ce père. Je serai plus nuancé.
Certes, il convient de condamner tout assassinat et de poursuive tout assassin. Et il faut absolument refuser de banaliser l’infanticide. A ce propos, j’ai trouvé totalement déplacé le journal télévisé d’Antenne 2, hier soir, qui, en même temps qu’il dévoilait cet horrible drame, rappelait la clémence habituelle de la Justice face à de tels cas. Il y avait là précisément une banalisation et presque un encouragement au crime. Pourquoi s’abstenir de supprimer la personne handicapée ? La Justice acquittera dans tous les cas, l’assassin !…
Cela dit, je le répète, cet infanticide est, pour moi, celui d’un père désespéré. D’un père dont les épaules n’ont plus été assez fortes pour porter le poids de l’épreuve qui pesait sur elles. Car, il faut vraiment être à bout de forces pour commettre un tel acte.
Et c’est peut-être aussi le drame de la solitude. Sa femme étant dépressive, ce père s’est sans doute trouvé trop seul devant l’épreuve. A-t-il été entouré par des proches ? Par de la famille, par des amis dont l’attention, l’affection, l’amitié lui auraient donné la force et le courage dont il avait tant besoin, qui lui ont si cruellement manqué, et qui lui auraient évité de commettre l’irréparable à l’aube de cette nouvelle année.
Je n’en dirai pas plus. Seul le silence – un silence de tristesse, de respect et de compassion pour cette petite fille et pour son père – sont à la mesure d’un tel drame.