Insémination post-mortem…

Que l’on soit croyant ou non, il nous faut reconnaître que tout ce qui est techniquement possible, n’est pas permis.

C’est ainsi que j’estime qu’est absolument inacceptable moralement le vœu de cette jeune femme espagnole de 31 ans, Mariana Gonzalez-Gomez, de se faire inséminer avec le sperme de son mari, décédé d’un cancer, voici bientôt un an, à l’âge de 30 ans.

En France, une telle pratique est interdite afin de préserver l’intérêt de l’enfant qui serait délibérément privé de père. En Espagne non. Aussi, par un tour de passe-passe et au mépris du bien-fondé de la loi française, le Conseil d’Etat envisage d’autoriser le transfert en Espagne des gamètes du mari décédé et de permettre ainsi à Mariana d’être inséminée…

Quand comprendra-t-on qu’il y a sur cette terre deux sortes de filiations ? La filiation génétique à laquelle les couples bien évidemment sont attachés, et la filiation spirituelle qui la dépasse.

Nous sommes les propres artisans de notre destin. Nous trouvons, bien sûr, dans nos gènes l’héritage transmis par la longue chaîne de nos ascendants. Mais il s’agit là d’un héritage de qualités essentiellement physiques – bonnes ou mauvaises -. Notre destin dépendra avant tout de l’environnement géographique, familial, social, culturel, religieux, etc., dans lequel nous passerons nos premières années.

Au début des années 80, fut créée, aux Etats-Unis une banque destinée à recevoir le sperme des Prix Nobel ! Quel orgueil et quelle folie ! On retombait là dans les tentatives des nazis, entre 1935 et 1945, pour créer une race aryenne supérieure !…

Je comprends, bien évidemment, le désir d’un couple, de se perpétuer génétiquement. Et j’ai conscience également, qu’en cas de l’absence d’un père ou d’une mère – à la suite d’un décès, d’une séparation, ou autre – un enfant peut être entouré d’un amour constructif et recevoir une très bonne éducation, de la part du seul des deux parents restants.

Cela dit, j’ai le plus grand mal à comprendre que l’on prive délibérément un enfant, dès sa conception, d’un père. Qu’une femme se fasse inséminer avec le sperme de son mari mort. C’est considéré l’enfant comme une chose. C’est, à mon avis, faire preuve d’un grand égoïsme.

J’ajoute qu’il y a hélas des milliers d’enfants abandonnés dans le monde. Les personnes ne pouvant avoir d’enfants génétiquement, peuvent donc en parrainer ou en adopter, et leur transmettre ainsi l’héritage spirituel qu’elles auront reçu, les valeurs auxquelles elles croient, et les entourer de l’amour dont tout enfant a besoin.