L’homme est-il responsable du dérèglement climatique ?…

Vaste question à laquelle il faut chercher à répondre avec la plus grande humilité…

Les phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents que nous connaissons – pluies diluviennes en l’espace de quelques heures, ouragans, tornades, cyclones, etc. -ne sont pas sans nous interroger.

Nous savons qu’au cours des siècles et des millénaires passés, la terre a connu des périodes de réchauffement et de refroidissement dans lesquelles l’homme n’avait aucune responsabilité et que, faute de mieux, on attribue à des explosions solaires inhabituelles, à des conjonctions de planètes, à une variation de l’inclinaison de l’axe de la terre, ou autres.

Il nous manquera toujours le témoignage des hommes préhistoriques, mais il semble que les phénomènes actuels sont marqués par leur fréquence de plus en plus importante et par leur caractère extrême. S’il ne fait pas de doute, que ces phénomènes sont dus au réchauffement climatique nous devons nous interroger, en toute objectivité, sur la part de responsabilité de l’homme dans ce réchauffement.

Témoignage du GIEC

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) composé de scientifiques dignes de foi, a publié le 9 août dernier, un état des lieux des connaissances sur le climat et ses perspectives d’évolution, en fonction des émissions de gaz à effet de serre, et a lancé un véritable cri d’alarme.

Selon ce rapport, la température moyenne de la planète a augmenté d’1,1°C depuis les débuts de l’ère industrielle, « un niveau de réchauffement qui n’a jamais été observé depuis au moins 2 000 ansʺ. Même dans le scénario le plus optimiste, avec une réduction des émissions de CO2 drastique et immédiate, un réchauffement de +1,5°C pourrait être atteint dès le début des années 2030. Mais le défi n’est pas encore perdu. Pour avoir 83 % de chance de rester sous la barre de +1,5°C, l’humanité doit émettre moins de 300 gigatonnes de CO2 estime le GIEC, soit l’équivalent de 10 a ns d’émissions au niveau de 2019.

Le GIEC a construit cinq scénarios d’évolution du climat en fonction des quantités d’émissions de gaz à effet de serre émises « à partir de maintenant« . Si l’humanité continue la trajectoire qu’elle est actuellement en train de suivre, nous nous dirigeons vers les deux projections les plus pessimistes, soit un réchauffement d’ici 2100 de 2,8°C à 4,6°C pour le quatrième scénario, ou de 3,3°C à 5,7°C pour le cinquième. Même s’ils étaient respectés, les engagements pris lors de l’Accord de Paris en 2015 nous mènent à un réchauffement à 3°C. La dernière fois que la température globale de la planète était 2,5°C supérieure à celle observée sur la période de 1850-1900, c’était il y a trois millions d’années.

D’ici 2100, l’élévation du niveau de la mer pourrait atteindre un mètre dans le cadre du pire scénario. La hausse du niveau global s’est élevée à 20 centimètres entre 1901 et 2018. Cette élévation a été plus rapide que tout ce qui a déjà été observé depuis au moins 3 000 ans. Un processus qui aura un impact sur le long terme : il est attendu que le niveau de la mer continue à augmenter pendant des siècles, voire des millénaires en raison de la fonte des glaciers et la hausse de la température des océans.

Du jamais vu depuis deux millions d’années au minimum : l’indice de concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère a atteint 410 ppm, ou « particules par millions« . Cette unité de mesure permet de savoir combien de molécules ayant un effet de serre se trouvent dans un million de molécules de l’atmosphère. Le GIEC réaffirme l’origine anthropique du réchauffement climatique. Depuis 1990, la production annuelle de CO2 a bondi de 63 %.

Depuis 1750, la concentration de méthane dans l’atmosphère a augmenté de 156 % pour atteindre un taux inégalé depuis 800 000 ans. Une tonne de méthane a un pouvoir de réchauffement global 84 fois plus élevé en moyenne qu’une tonne de CO2 sur une période de vingt ans. Dans ce nouveau rapport, le GIEC alerte plus que jamais sur la nécessité de réduire les émissions de méthane, sans quoi l’objectif d’1,5°C serait hors de portée. Environ 60 % des émissions de méthane sont imputées à l’agriculture, liées notamment à l’élevage de ruminants. Environ un tiers seraient émises dans le cadre de l’exploitation et du transport d’énergies fossiles. 

Les hommes parviendront-ils à contrer les perspectives les plus pessimistes de ce rapport ? Pas sûr.

Possibilités offertes à l’humanité…

Mais ce qui est certain, c’est que les hommes ont la possibilité de limiter les conséquences dramatiques de ce réchauffement. En remettant à nouveau des haies autour des champs et des prés, qui avaient été supprimées à tort, en creusant des fossés tout autour pour l’écoulement des eaux, en cessant bétonner d’immenses surfaces autour des habitations, en respectant les zones inondables connues depuis des décennies voire des siècles, on évitera ou on limitera les effets des pluies torrentielles et de plus fréquentes, qui emportent tout sur leur passage.

De même, en cessant de construire des habitations au bord des côtes maritimes, on évitera les dommages provoqués par la montée des eaux océaniques. Et il faut bien avoir conscience que cette montée de eaux va entraîner des défis inéluctables pour l’humanité : des villes et de vastes contrées risquent d’être submergés, entraînant de considérables déplacements migratoires.

Doit aller jusqu’à dire que c’est un monde « apocalyptique » que nous risquons de laisser à nos enfants ?!… Cette vision pessimiste se renforce encore en constatant qu’en plus de ces dérèglements climatiques, l’humanité doit affronter dès maintenant deux problèmes majeurs : un problème de pollution dont elle est totalement responsable et qu’elle doit impérativement résoudre, et un problème de surpopulation crucial… Jamais, au cours son histoire plurimillénaire, elle n’a eu à faire face à autant de difficultés.

Ne perdons pas espoir pour autant ! S’il est vrai que c’est un avenir sombre qui se profile à l’horizon de nos descendants, ne doutons pas qu’ils seront capables de prendre à bras le corps les redoutables problèmes qui se posent à eux, et qu’ils sauront faire refleurir notre terre en pleine déliquescence !

Surpopulation carcérale…

La maison d’arrêt de Dunkerque compte actuellement 157 détenus pour 90 ou 100 places. De plus cet établissement doit être fermé car il ne respecte pas les normes européennes…

Je me suis donc réjoui de la décision du Procureur de la République de Dunkerque de suspendre les incarcérations jusqu’au 5 septembre pour les peines les moins graves.

« Quand vous faites coucher des gens sur des matelas, vous vous heurtez aux obligations liées au respect de la vie humaine, aux problèmes d’hygiène, au risque de violences… »

J’ai salué le courage de ce Procureur qui osait attirer l’attention du Gouvernement sur un problème absolument scandaleux en France, pays des droits de l’homme !

Il y avait au 1er juillet près de 65 000 personnes incarcérées pour un peu plus de 56 000 places !

Une telle surpopulation carcérale ne peut qu’engendrer ou accentuer la désocialisation, la délinquance, la criminalité. Sans parler de l’augmentation des risques d’agression pour le personnel.

Malheureusement le Chef de l’Etat, prompt à parler et plus lent à agir, ne fait rien pour résoudre ces problèmes. Sa décision de faire encadrer les délinquants par des militaires arrive à point pour les prochaines présidentielles, mais un peu tard quand on sait qu’il était déjà Ministre de l’Intérieur en 2002 !…

Et j’attends que cette décision rentre dans les faits…

Pour l’heure, j’aurais aimé que Philippe Muller, Procureur de la République de Dunkerque, démissionne de son poste plutôt que de céder aux injonctions du Ministre de la Justice.

C’eût été courageux de sa part. Et cela aurait peut-être incité d’autres magistrats à s’élever contre une situation absolument scandaleuse et inacceptable.