La fuite du temps…

Qui n’a jamais été pris de vertige
par la fuite du temps ?!…
Les poètes savent particulièrement
traduire cet effroi…

Tout s’écoule
et les êtres ne revêtent
qu’une forme fugitive
Le temps lui-même passe
d’un mouvement ininterrompu,
tout comme un fleuve.
Car, pas plus que le fleuve
l’heure rapide ne peut s’arrêter ;
mais, comme le fleuve est poussé par le flot,
comme la même onde pressée dans sa course
presse à son tour celle qui la précède,
du même mouvement égal,
ainsi les heures fuient et se suivent
toujours différentes ;
car ce qui fut un instant auparavant
est déjà loin,
ce qui n’avait jamais été, est
et tout instant de la durée
et une création nouvelle.

Ovide – Les Métamorphoses – XV, vers 178-185
GF Flammarion – traduction de Joseph Chamonard.
Poète latin très en vue, Ovide (-43 +17)
fut exilé, à l’âge de 50 ans par Auguste,
pour une raison inconnue,
et finit tristement sa vie loin de Rome,
à Tomes, au bord de la mer Noire
(l’actuelle Constantza en Roumanie).

Inondations dans le Sud-Est

Les terribles inondations dont viennent d’être victimes les habitants du Sud-Est, nous rappellent, une nouvelles fois, la toute-puissance de la Nature et la faiblesse de l’homme.
La météo est de plus en plus précise, mais ne peut – et ne pourra sans doute jamais – annoncer à l’avance où, exactement, se produiront ces pluies diluviennes et qu’elle sera leur intensité.
On parle de dérèglements climatiques à propos de ces phénomènes qui semblent de plus en plus fréquents. Mais, sur la grande échelle du Temps, il est probable que les climats n’ont jamais cessé de varier et qu’il y a eu de tout temps des précipitations de ce genre.
Le drame, dans tout cela, c’est qu’il y a de plus en plus de zones construites, de zones bétonnées ou goudronnées, de cours d’eau canalisés, sur lesquels l’eau ruisselle sans que rien de l’arrête et emporte tout sur son passage…
Ce qui nous manque, peut-être, c’est la sagesse de nos anciens qui évitaient de construire dans les zones à risques…
Nous ne pouvons que regretter notre faiblesse face à la nature, les dommages terribles humains et matériels causés par ces inondations, et même temps il faut se réjouir des magnifiques élans de solidarité qui ont lieu, lors de toutes ces catastrophes. En cela, l’homme dévoile sa fragile grandeur et sa frêle supériorité.