par Henri LAFFORGUE | Août 7, 2012 | Actualité, Réflexions diverses
Mes fidèles lecteurs s’étonneront peut-être que je n’aie jamais parlé de la Syrie dans mes chroniques. Ce silence est loin d’être indifférence devant une guerre qui a fait plus de vingt mille mort en un peu plus d’un an, devant la barbarie sans nom d’odieux criminels qui tuent, violent, torturent hommes, femmes, enfants.
Mon silence est celui de la colère rentrée contre l’impuissance des Nations Unies à ramener la paix sur cette terre de souffrances.
Mon silence est celui d’innombrables hommes de bonne volonté à travers le monde glacés par l’horreur des crimes quotidiens au point d’en perdre la parole, et en rage de ne rien pouvoir faire pour y mettre un terme.
La vérité, c’est que tout le monde est dépassé par la situation, à l’exception des marchands d’armes qui s’enrichissent sans état d’âme, et des fanatiques qui espèrent à la faveur des événements prendre le pouvoir et remplacer une dictature par une autre, et de victimes devenir bourreaux.
La vérité, c’est qu’on ne peut ramener la paix et la démocratie en Syrie en fournissant des armes à l’ASL (Armée Syrienne Libre). Le risque est trop grand de les voir tomber entre les mains de terroristes qui s’en serviront demain contre les démocraties qui les leur auront fournies. Et on paye aujourd’hui, en Afghanistan, l’erreur d’avoir armé, hier, les Talibans contre les Russes.
Alors que faire ? Doit-on accepter d’assister impuissant au massacre d’un peuple ?
Pour le croyant, il reste la prière. Et pour celui qui ne croit pas, il reste la force de la pensée compatissante. Et pour tous, il reste l’Espérance.
Ce drame qui se déroule en direct, sous nos yeux, ne doit pas nous faire désespérer de l’Homme. Les nazis, dans la haine et la barbarie de leurs camps « Nuit et brouillard », n’ont pas réussi à étouffer les flammes de la Résistance, de la Liberté et de l’Amour. C’est toujours elles qui l’emportent et l’emporteront. Mais au prix de combien de sang ? De combien de souffrances ?
Quoi qu’il arrive, la victime reste et restera toujours supérieure au bourreau.
Je voudrais dire, pour finir, toute mon admiration pour ces journalistes – hommes et femmes – qui risquent chaque jour leur vie – et parfois la laissent – pour témoigner des tragédies que vivent les victimes de la guerre. Leur témoignage est précieux. Grâce à eux, nous ne pourrons pas dire le jour où cette guerre prendra fin : « Nous ne savions pas », comme le monde, en 1945, en découvrant les camps de concentration et les chambres à gaz.
par Henri LAFFORGUE | Juin 23, 2011 | Actualité, Réflexions diverses

Alors que le peuple grec est exsangue, et que le taux de chômage dépasse les 15% de la population active, l’Europe et le Monde lui demandent encore plus d’efforts, plus de sacrifices. Jusqu’où ira-t-on ?…
Quelle injustice faite à ce pays à qui le monde doit tant !… Les Grecs ont inventé la civilisation, l’art de vivre ensemble, la démocratie qui permet à chacun de participer à la vie publique, l’égalité des citoyens devant les lois, etc.
Les Grecs ont inventé la littérature – l’Iliade et l’Odyssée sont avec la Bible, les poèmes les plus lus dans le monde. Ils ont inventé le théâtre, la tragédie, la comédie, la rhétorique – rhétorique dont nos hommes politique contemporains ont tiré la perfection de leur « langue de bois » ! – Ils ont inventé l’Histoire, la philosophie, les sciences, la médecine – les jeunes médecins prêtent aujourd’hui encore le serment d’Hippocrate !
Ils ont inventé les arts et leurs artistes nous ont légué des œuvres qui défient le temps et dont feraient bien de s’inspirer nos pseudo-artistes d’aujourd’hui.
Près du Parthénon, plane l’ombre de Périclès. Pour mettre un terme au chômage, il lança une politique de grands travaux grâce à laquelle chaque Athénien eut de quoi manger et dont il nous reste les chefs-d’œuvre que nous admirons aujourd’hui encore.
Qu’attendons-nous, nous aussi, pour lancer des grands travaux qui remettrons les gens au travail et leur donnerons de quoi vivre ?!…
Hélas la Grèce aujourd’hui – et combien d’autres pays en Europe et dans le monde, dont la France ! – sont victimes de boursiers sans âme, jouant leur fortune sur l’effondrement économique de tel ou tel pays, et pratiquant la politique du chacun pour soi !…
Il est temps de remettre les pendules à l’heure. Stéphane Hessel a crié « Indignez-vous ! ». Moi je crie « Réveillons-nous et remettons les compteurs à zéro ! »
Il y a du travail pour tous dans le monde. Investissons dans les adductions d’eau et dans le traitement des eaux usées, dans la construction de logements, d’écoles, de dispensaires, d’hôpitaux, dans les routes, les voies ferrées, etc. Tout cela est parfaitement possible et assurerait un travail à chacun, et de quoi se nourrir et se loger.
Oui, tout cela est parfaitement possible. Hélas ! les hommes qui détiennent le pouvoir sont bien souvent ceux qui ont les plus grandes fortunes et ne sont guère partageurs…
Pour en revenir à la Grèce, si nous la laissons mourir si injustement et si tragiquement, c’est peut-être la mort qui nous attend demain à notre tour !…