Honte à la justice américaine !…

Ainsi, Troy Davis, condamné à mort en 1989, vient d’être exécuté en Géorgie, montrant la barbarie de la justice américaine.

Trois fois déjà la peine avait failli être exécutée, et cette fois encore, l’exécution a eu lieu avec quatre heures de retard.

Quel calvaire pour cet homme, indigne d’une nation civilisée !

Personnellement, au risque de passer pour un affreux réactionnaire, je suis partisan de la peine de mort. Mais dans des cas bien précis. Tout d’abord quand il n’y a pas l’ombre d’un doute sur la culpabilité du criminel. Et ensuite, pour des crimes si odieux qu’aucune peine ne peut être à leur mesure.

Mais je suis absolument scandalisé par une justice qui fait languir pendant vingt ans un condamné dans les couloirs de la mort, entre espoir et désespoir, pour finalement l’exécuter. C’est de la pure barbarie.

Je pense, je viens de le dire, que dans des cas très précis et très limité, la peine de mort peut se justifier. Mais je ne suis en aucun cas motivé par la vengeance. Condamner un criminel à la perpétuité, en le privant absolument de tout espoir d’être libéré un jour et de pouvoir se racheter répond davantage, à mon avis, à de la vengeance qu’à de la justice.

Car toute peine de prison doit répondre à l’acquittement d’une dette contractée envers des victimes ou envers la société, et doit en même temps être une période de rédemption, de préparation à un nouveau départ dans la vie et à une réintégration dans la société dont les condamnés se sont exclus.

Une peine à perpétuité qui ne comporte pas cette lueur espoir de pouvoir se racheter et d’être réintégré un jour dans la société est totalement inhumaine.

Il est bien évident que tout criminel – même pour des crimes particulièrement odieux (meurtres d’enfants ou de personnes âgées, assassinats précédés de tortures, etc.) – doit avoir droit à un avocat qui essaiera de sauver sa tête et – si les juges le condamnent à la peine capitale – il devra pouvoir demander sa grâce, en dernier ressort, au Chef de l’Etat.

L’abolition en France de la peine de mort, a déchargé les Chefs d’Etat de ce droit de vie et de mort qui était leur plus lourde responsabilité…

Et, en tout cas, si la peine capitale est décidée, elle devra être exécutée rapidement, et non pas après vingt ans d’atermoiements inhumains comme c’est si souvent le cas aux Etats-Unis et comme ça vient d’être le cas en Géorgie avec Troy Davis.

D’ailleurs, qu’il soit coupable ou non, l’homme qui a été condamné à mort vingt plus tôt, n’est plus le même homme, il a eu le temps de mûrir, de regretter sa faute – s’il est coupable – de l’expier, et ne peut être que gracié…

Telle est ma conception d’une justice humaine qui laisse une chance à ses condamnés…