Churchill – DSK – vie publique – vie privée…

En visitant à Londres, le cabinet de guerre où Winston Churchill avait son PC souterrain, je ne puis m’empêcher de penser à Dominique Strauss-Kahn.

Winston Churchill souffrait d’une addiction à l’alcool et au tabac, comme DSK souffre d’une addiction au sexe. Cela n’a pas empêché le premier d’être un remarquable chef de guerre et un brillant homme politique, et le second – l’histoire le dira peut-être – d’être un bon gestionnaire du FMI et d’avoir su remettre de l’ordre dans cette grande maison.

Cela nous montre que les vices de la vie privée, ne retentissent pas forcément sur la vie publique.

Mais, de telles addictions ne doivent pas dépasser certaines limites. Ainsi, on ne saurait accepter que l’addiction au sexe s’accompagne de harcèlement et pire de viol.

Si DSK a réellement violé cette malheureuse femme de chambre – comme j’en ai peur – il ne se grandit pas en plaidant non coupable.

On ne peut que condamner le viol, mais on peut comprendre – sinon excuser – qu’un homme cède à une pulsion irrésistible. Si tel est le cas pour DSK, qu’il le reconnaisse, qu’il plaide coupable et ne jette pas la honte sur sa victime dont il a déjà brisé la vie.

Hélas, la toute-puissance de sa fortune et de ses réseaux peut transformer le mensonge en vérité, et faire d’une malheureuse victime une parfaite coupable…

Affaire DSK : le pot de terre contre le pot de fer ?…

J’ai souhaité que Dominique Strauss-Kahn soit traité comme un homme et j’ai été révolté par la façon dont la Justice américaine et les médias l’ont humilié.

Mais je souhaite ardemment aujourd’hui qu’il n’utilise pas la puissance de sa fortune et de ses réseaux pour imposer sa vérité et étouffer la vérité de la victime ou la Vérité tout court.

Certes Dominique Strauss-Kahn est, aux yeux de notre Justice française, présumé innocent et nous ignorons le témoignage de la victime.

Mais, je ne voudrais pas que les rôles soient inversés et qu’il se place à son tour en victime.

Deux phrases dans sa lettre de démission adressée au FMI m’inquiètent : « A tous, je veux dire que je réfute avec la plus extrême fermeté tout ce qui m’est reproché.

[…] et surtout, surtout, je veux consacrer toutes mes forces, tout mon temps et toute mon énergie à démontrer mon innocence ».

Ne risque-t-on pas d’assister maintenant à la lutte du pot de terre contre le pot de fer et de voir Dominique Strauss-Kahn acheter à coup de centaines de milliers de dollars – qui apparemment ne lui coûtent guère ! – le témoignage de la victime ?…

Je demande donc à cette Justice américaine où les plus fortunés peuvent retrouver la liberté en échange de millions de dollars, de défendre les droits de cette malheureuse femme de chambre qui a tout contre elle : la pauvreté, la religion – elle est musulmane – et l’absence de puissants réseaux sociaux…