Ils s’appellent Léon et Johannes…

Léon gautier Johannes Borner  B 2014-06-06

 

 

 

 

 

 

 

Ils s’appellent Léon et Johannes.

Léon est français. Johannes allemand.

Voici soixante-dix ans, ils avaient 21 ans et 18 ans.

Le 6 juin 1944, Léon a débarqué à Sword Beach

avec les 176 autres soldats du commando Kieffer.

Il est l’un des 25 hommes de ce commando

à ne pas avoir été blessé ou tué en Normandie.

Ce jour-là, la 3e division d’élite de la Wehrmacht

à laquelle appartenait Johannes se trouvait en Bretagne.

Cette unité rallia la Normandie après 350 kilomètres de marche,

fut déployée à Saint-Lô, puis battit en retraite dans le bocage normand.

Les deux hommes qui se donnent aujourd’hui l’accolade

n’ont donc pas combattu l’un contre l’autre.

Mais il appartenait à deux camps ennemis

luttant à mort l’un contre l’autre.

Quelle absurdité, quel échec que les guerres,

et l’obligation de s’entretuer !

Soixante-dix ans ont passé.

Les ennemis d’hier se sont réconciliés

mais que de sang versé,

que de morts, au printemps de la vie, emportés !

Dans cette accolade fraternelle,

ce Français et cet Allemand nous crient : « Plus jamais ça ! »

Et à tous les eurosceptiques et à tous les europhobes,

ils crient : « Restons unis ! Respectons nos différences,

mais de grâce restons en Paix et répandons la Paix autour de nous !

Et redonnons une âme à ce continent

victime de technocrates et ratiocineurs

qui nous écrasent sous des lois souvent absurdes

qui nous divisent au lieu de nous rassembler ! »

Puissiez-vous, Léon et Johannes,

passé l’euphorie de cet anniversaire grandiose,

entraîner le monde vers la Paix, la Justice et la Liberté !