Lendemains d’élections…

Lors du premier tour des présidentielles, j’ai voté pour François Bayrou. J’avoue qu’il m’a beaucoup déçu en soutenant François Hollande au second tour. Le centre est traditionnellement ancré à droite et, si pour des raisons que je puis comprendre, il ne voulait pas voter pour Nicolas Sarkozy, il convenait qu’il vote blanc.

Lors du second tour, je voulais ne pas aller voter. Pour montrer ostensiblement mon désaccord avec les deux finalistes.

Puis, au dernier moment, j’avoue avoir voté pour Nicolas Sarkozy – à contrecœur – pour faire barrage à une gauche que je juge dangereuse.

Je note qu’il y a eu 2,1 millions des votes blancs, c’est-à-dire d’électeurs qui ne se reconnaissaient ni dans Nicolas Sarkozy, ni dans François Hollande, et qui auraient pu faire pencher la balance pour la droite…

Une majorité de Français a donc élu François Hollande et je m’incline devant ce choix démocratique.

J’ai dans ma famille et dans mes proches des personnes qui ont voté pour François Hollande. Je les respecte tout à fait. Cela n’enlève rien aux sentiments d’affection ou d’amitié que j’ai pour elles, et même je me réjouis pour elles de la victoire de leur candidat.

Je pense que pour beaucoup, François Hollande est porteur de grands espoirs. Espoirs de davantage de justice sociale. Espoirs d’un retour à la croissance et d’une diminution du chômage. Espoirs d’une démocratie apaisée dans laquelle chacun aura vraiment sa place, sa considération, quel que soit son statut social.

Mais je voudrais dire mes craintes à la suite du retour de la gauche au pouvoir. J’ai grand peur de décisions purement idéologiques et sectaires :

Augmentation des dépenses pour relancer l’économie.

Retour aux 35 heures qui minent notre économie.

Rabaissement de l’âge de la retraite alors que, de toute évidence, vivant de plus en plus vieux, il convient que nous travaillons plus longtemps.

Création de 65 000 postes dans l’éducation nationale alors qu’il suffirait peut-être simplement de redéployer les effectifs et d’affecter à l’enseignement un grand nombre de professeurs qui sont employés à des tâches administratives.

Renforcement de l’assistanat qui fait qu’il est parfois plus lucratif d’être au chômage que de travailler !

Vote des étrangers aux élections municipales, mesure démagogique portée par la gauche et que ne demande d’ailleurs qu’une minorité d’étrangers. J’ai le plus grand respect pour tous les étrangers. Je suis d’accord pour qu’on leur donne la nationalité française quand ils sont depuis un certain nombre d’années en France et sont bien intégrés. Mais c’est seulement, quand ils auront acquis notre nationalité qu’ils pourront voter.

Moralement, je suis totalement opposé au mariage des homosexuels et à leur possibilité d’adopter des enfants. Le mariage doit être réservé aux couples hétérosexuels. Un enfant a besoin, de part la nature, d’un père et d’une mère. Cela dit, je respecte tout à fait les homosexuels et, si un sentiment d’amour les rapproche, je pense que le PACS doit leur donner toute la reconnaissance et tous les droits qu’ils méritent.

– Je suis totalement opposé à la modification de la loi Léonetti sur la fin de vie et sur les intentions de la gauche de légaliser l’euthanasie. Pour moi prime et résout bien des problèmes le commandement : « Tu ne tueras pas » et je me demande combien de personnes – partisanes de l’euthanasie surtout quand elles ne sont pas confrontées directement par cette douloureuse question – seraient prêtes à injecter elles-mêmes – et non par médecin ou infirmière interposés – un dose létale pour donner la mort à leur père, à leur mère ou à leur enfant qu’il n’y a plus d’espoir de sauver ?…

– Je regrette la chasse aux riches, entreprise par la gauche. S’il y a des mauvais riches, il y en a aussi de très honnêtes, de très généreux qui, avec leur richesse, donnent du travail à de très nombreuses personnes. Il n’est jamais bon de désigner des boucs émissaires et de monter les citoyens les uns contre les autres.

Pour conclure je dirai que je partage les idéaux généreux de beaucoup de socialistes, leur soif de partage et de justice, mais je regrette que leur générosité se fasse bien souvent avec l’argent… des autres ! Trop souvent, ils ne mettent pas en pratique pour eux, la morale qu’ils prêchent sur tous les toits

Voilà les craintes que je nourris à propos des socialistes.

Je conclurai ce long article en espérant que l’amour de la France dans le cœur de chacun l’emportera sur les idéologies.

Quand les amis de DSK s’apprêtent à gouverner la France…

Je l’ai dit et je le maintiens : pour moi Dominique Strauss-Kahn est un salaud et un individu non fréquentable.

Mais j’aime la fidélité, aussi je ne saurais condamner catégoriquement les amis qui lui restent fidèles.

Mais n’y a-t-il pas d’autres lieux pour se rencontrer qu’un bar-restaurant installé dans un ancien sex-shop au nom éloquent de « J’ose », à la devise « Chez J’ose les langues se déhanchent et les corps se délient », dont les trois étages ont pour nom « le Paradis », « l’Enfer », et « le Purgatoire » et le plat de résistance, summum de l’appel au sexe : « orgasme » !

Vraiment ceux qui fréquentent un tel lieu n’ont rien compris, n’ont tiré aucune leçon de la débauche et de la lubricité d’un Dominique Strauss-Kahn, et n’ont aucune morale.

Et dire que dans cinq jours ces « notables » s’apprêtent à être ministres et à gouverner la France !

Français, réfléchissez à qui vous vous apprêtez à confier le sort de notre Patrie.

Algérie Française : un rendez-vous manqué…

J’avais dix ans en mai 1958. Je rêvais d’une Algérie, française et j’étais persuadé que le général de Gaulle allait donner vie à ce rêve. On connaît la suite…

Cinquante-quatre ans plus tard, je ne renie pas mes rêves d’enfant. Mais l’Algérie française dont je rêvais était une Algérie fraternelle, une terre sur laquelle tous, quelle que fussent la couleur de leur peau, leur origine ethnique et leur religion, musulmans, chrétiens, juifs et autres, auraient eu les mêmes droits. A tel point qu’un Arabe aurait très bien pu devenir ministre, voire président de la République…

Etait-ce possible ? Quand il est arrivé au pouvoir le général de Gaulle, a été poussé par un formidable élan populaire, et il pouvait tout, ou presque tout. Malheureusement, il ne voulait pas d’une Algérie française – pour de multiples et peut-être bonnes raisons – et il a laissé pourrir la situation et l’Algérie est devenue algérienne dans le sang, avec l’exil d’un million de pieds-noirs, avec le massacre de milliers de harkis, et avec des plaies qui, aujourd’hui encore, ne sont pas refermées…

L’Algérie française, un rêve d’enfant irréalisable ? Je pense aujourd’hui que les élans de fraternité qui ont uni les Français et les Arabes, en mai 1958, étaient surtout des élans émotionnels, dus à la lassitude d’une guerre qui durait depuis quatre ans et à l’espoir de tous se rassembler dans la paix. Mais, l’émotion retombée, le quotidien revenu, les Français étaient-ils vraiment prêts à partager leurs pouvoirs avec les Arabes ? Etaient-ils prêts à ce que les Arabes deviennent des Français « à part entière » ? Je n’en suis pas certain, même si le général de Gaulle, avec son charisme et son autorité, aurait pu imposer cette égalité…

Il y a plus. En 130 ans de colonisation, la France avait commis bien des injustices vis-à-vis de la population autochtone, avait commis bien des fautes, parfois des crimes, et avait ouvert de profondes blessures. On avait, par exemple, exproprié les Arabes de leurs meilleures terres pour les donner aux colons. On avait fait appel aux Arabes pour libérer la France en 14-18, puis en 39-45. Combien avaient laissé leur vie dans ces deux guerres – qui ne les concernaient pas – et qu’avaient-ils eu en retour ? Rien. Les appels légitimes à l’indépendance de certains d’entre eux, à la fin de la guerre, avaient été réprimés dans le sang.

Toutes ces injustices, toutes ces blessures, les massacres comme celui de Sétif en 1945, et – il ne faut pas l’oublier – les exactions des partisans de l’indépendance avaient sans doute provoqué un point de non retour, et fait naître des haines et des rancunes inexpiables…

Ma tristesse, aujourd’hui, c’est de voir que l’indépendance de l’Algérie n’a rien résolu. Le peuple algérien – riche de son pétrole et de son gaz – vit dans la misère ou la pauvreté. Et pour moi, les problèmes de nos banlieues, de la délinquance, des voitures brûlées, sont une des conséquences d’un ressentiment né de la colonisation et de la guerre d’indépendance…

Combien de temps faudra-t-il pour qu’Arabes et Français regardent sereinement un passé dont ils ne sont pas responsables et acceptent de construire un avenir fraternel et paisible ? Nous appartenons à un même monde, et nous ne pouvons indéfiniment ressasser les fautes, les crimes commis par ceux qui nous ont précédés. Nous ne pouvons rien construire dans la négation du passé, sans un respect réciproque, sans le dialogue.

Alors n’oublions pas le passé, mais dépassons-le. Unissons nos efforts pour redonner vie à cette amitié en entre l’Algérie et la France à laquelle nous devons tous aspirer et pour construire ce monde fraternel et sans haine dont nous rêvons tous.

Un monde fraternel et sans haine ?… N’est-ce pas, encore et toujours, mes rêves d’enfant qui me poursuivent ?… Non ! c’est l’Espérance inébranlable qui m’habite et que je veux partager avec le plus grand nombre…

 

Mort de sept innocents…

ll n’y a pas mots pour qualifier les tueries de Montauban et de Toulouse, et dire l’horreur de ces actes.

Trois jeunes parachutistes et quatre juifs (un père de famille de 30 ans et ses deux fils 5 et 4 ans, et une fillette de 7 ans) sont morts au petit matin de la vie.

Pourquoi ? Pour se venger de l’engagement de notre armée en Afghanistan et parce qu’ils étaient juifs ?…

Comme à la suite de tout drame apparaissent des polémiques. Le tueur était connu des services de police et de renseignement, et aurait donc dû être arrêté avant ces crimes. Le RAID aurait dû procéder autrement pour arrêter le tueur vivant.

Je ne prendrai pas part à ces polémiques et dirai simplement qu’il y en France et dans le monde des milliers de tueurs potentiels et qu’on ne peut pas arrêter systématiquement des personnes qui présentent un danger virtuel. Et il est trop facile, après un drame, de refaire l’histoire.

Je dirai, sans être fataliste, qu’il y a dans ce drame une part de fatalité qui nous échappe.

Je mesure la peine immense des familles, des amis, et des proches des victimes.

Je ne puis croire que la vie de ces innocents s’arrête à jamais en cette veille d’un nouveau printemps. Pour les croyants, elle se poursuit d’une façon qui nous échappe dans le bonheur et la joie, loin des peines de ce monde.

Que dire du « tueur » ? Un terroriste, un fanatique, un fondamentaliste, un djihadiste, un fou de de Dieu, ou un fou tout cout ?

Un peu tout cela, sans doute. Je ne sais quel mot employer, mais je refuse de le qualifier de « monstre » ! Ce tueur, hélas, est un homme. Un homme qui a basculé dans le mal le plus profond. Un homme qui incarne la face la plus sombre de l’homme.

Après avoir semé la mort, il a choisi la mort, privant les familles des victimes du face à face d’un procès qui leur aurait peut-être permis de comprendre les raisons d’une telle haine, d’une violence…

Dans un monde déchiré par les guerres, par la violence, par la haine, on ne saurait répondre par les mêmes armes à de tels actes. On ne saurait stigmatiser les musulmans qui, dans leur très grande majorité, n’aspirent qu’à la paix.

Ceux qui viennent de nous quitter si tragiquement en laissant des familles éplorées ne nous demandent pas de les venger.

Ils nous rappellent simplement peut-être, que la source de tous nos maux est un manque de dialogue, un manque de communication, un manque d’amour.

A l’heure où l’on parle tant de communication, il semble que nous soyons de plus en plus sourds, que nous vivions presque en autistes, qu’imbus de nos vérités, nous n’écoutons plus l’autre et nous soyons de plus en plus intolérants.

Je n’ai pas à prendre la défense de Mohamed Merah, dont les crimes sont horribles et dépassent l’entendement. Mais, d’après le peu que je sais, il semble avoir une enfance très perturbée et chaotique qui peut expliquer – sans justifier – sa dérive.

Que de choses se forgent dans la petite enfance qui contribuent à faire d’un enfant aujourd’hui un criminel demain !… Et la prison loin de remettre les égarés sur la bonne voie, est trop souvent un lieu de perdition…

Il n’y a qu’une réponse pour éviter que le petit de l’homme ne sombre dans la violence, l’écoute, le dialogue et l’Amour. Ils n’empêcheront jamais, hélas, tous les crimes dus à notre liberté, mais en éviteront beaucoup.

Mes pensées au terme de ces quelques réflexions, vont pour les familles de ces sept victimes. Je partage leur peine, leur souffrance. Je comprends leurs sentiments peut-être de révolte. Je leur souhaite de trouver l’apaisement dont elles ont besoin grâce à leur foi, et grâce à l’aide, à la solidarité de leurs proches.

Et si la crise mondiale était aussi une crise spirituelle ?…

Le monde traverse la plus grave crise économique, financière, sociale, de l’Histoire. Nous le savons tous.

L’injustice du chômage frappe de plus en plus de familles, et personne ne se montre capable d’enrayer un mal qui semble inéluctable.

Chacun propose ses solutions mais, il faut bien le reconnaître, aucune n’est totalement satisfaisante.

La vérité, c’est que personne n’a de solution, et que chaque remède a des effets pervers parfois pires que le mal.

La vérité, c’est que le monde traverse peut-être la plus grande crise spirituelle de son histoire.

Pendant des siècles, le christianisme a été la colonne vertébrale du monde occidental. Or, Mai 68, a balayé un grand nombre de nos certitudes, et n’a rien mis à place. Il a démoli d’un revers de main et sans discernement ce que des siècles avaient construit et n’a rien rebâti.

Des ruines de Mai 68 sont sortis un monde du doute, de la désespérance. Un monde où la vie s’arrête au terme de notre séjour ici-bas et n’a plus aucun sens. Un monde où les valeurs de fidélité, de confiance, de sacrifice sont hélas rejetées par de plus en plus d’individus. Un monde où l’Honneur n’a plus sa place. Un monde où Religion se confond avec aliénation mentale. Un monde où les idéaux sont de plus en plus matériels. Un monde où l’individualisme est roi.

Or, on ne pourra résoudre cette terrible crise, sans un retour aux valeurs de la spiritualité.

Biens souvent – trop souvent – les religions sont cause de divisions et de guerres sans merci, alors qu’elles devraient rassembler.

Mais elles sont aussi porteuses de valeurs d’altruisme, de générosité, de solidarité, d’Amour et d’Espérance dont on ne peut se passer.

Je le sais, l’Amour ne redonne pas ses jambes à un cul-de-jatte, ou ses bras à un manchot. Il ne redonne pas sa famille à un orphelin dont les parents viennent d’être emportés par un un tsunami, ou un fils trop tôt disparu à ses parents brisés.

Mais l’Amour et l’Espérance sont les seuls capables de rendre plus supportables les épreuves dues de notre condition.

Comme l’a dit André Malraux, « le XXIe sera spirituel ou ne sera pas ». Le grand malheur actuellement c’est qu’on ne propose aux peuples que des aspirations matérielles qui jamais ne les combleront.

Quand un quart de l’humanité vit dans la misère totale et manque du strict nécessaire, notre devoir, bien sûr, est de l’aider à profiter des progrès matériels qui rendent moins lourd le poids des jours.

Mais les biens matériels appellent toujours d’autres biens matériels et ne sauraient combler une vie d’homme. A quoi sert d’allonger sans cesse la durée de la vie, si au moment de la quitter, on ne sait jamais interrogé sur son sens, sur sa finalité ?…

Tout cela pour dire que les remèdes proposés pour résoudre la crise que connaît le monde aujourd’hui, ne pourront se limiter à l’économique, au financier, au politique, etc., mais doivent impérativement donner leurs places aux valeurs spirituelles qui sont les marques évidentes et indispensables de notre humanité.