Quelques mots sur le « transhumanisme »…

Très en vogue depuis quelques années, le transhumanisme se propose de transformer et d’améliorer l’homme, grâce aux avancées de la science et de la technique. Il s’agit d’améliorer la condition humaine par l’augmentation de ses capacités physiques et mentales, et de supprimer le vieillissement et la mort.

Pendant des siècles et des millénaires, l’homme s’est attaché à faire évoluer la nature. Ce furent l’invention de l’agriculture, la recherche de rendements de plus en plus importants, avec la lutte contre les parasites, la fertilisation des sols, etc., etc.

Dans le même temps, il a cherché à améliorer sa condition. Ainsi, il s’efforça, entre autres, de lutter contre les maladies, et réussit à augmenter sa qualité et son espérance de vie.

Il y avait là une volonté légitime, qui s’inscrivait dans un certain ordre naturel, et respectait également un ordre moral, d’origine divine ou humaine. Or aujourd’hui, les chantres du « transhumanisme » ont décidé de se passer de toute morale et de Dieu.

Le monde est victime d’un athéisme de plus en plus important, et l’humanité fait sienne cette pensée de Dostoïevski : « Si Dieu n’existe pas, tout est permis. »

Ainsi, estimant que tout est permis, l’homme veut être l’égal de Dieu, se prend pour lui et veut même le dépasser. Et le drame, c’est qu’il a désormais, techniquement et scientifiquement, les moyens de réaliser ses rêves les plus fous.

Il prétend réaliser des êtres « augmentés », en modifiant leur constitution biologique, ou en les hybridant avec des machines – cerveaux tout-puissants branchés sur des ordinateurs. Et il voudrait, en plus, formater des êtres qui soient naturellement heureux !… Hélas ! de tels êtres ne seraient plus des êtres humains, le plaisir et le déplaisir faisant partie de la condition humaine depuis toujours !…

Il veut supprimer la différence sexuelle entre l’homme et la femme et, en dépassant cette limite fondamentale, il veut faire de l’être humain, un être libéré de toutes ses contraintes biologiques, temporelles, spatiales ou sociales, liées à sa condition et, à terme, libéré de la mort !

Ce nouveau démiurge pousse des adolescentes et des adolescents, à un âge où leur sexualité est encore hésitante, à changer de sexe. Changements malheureusement irréversibles, que beaucoup regrettent amèrement plus tard, au point de suicider !…

Il a mis au point la GPA – ou « location de ventre » – possibilité scientifique totalement contre nature, légalisée par les législateurs !…

Il ouvre également la possibilité de mettre au monde des enfants – à des hommes comme à des femmes – sans partenaires, avec l’utilisation de gamètes artificiels, mâles (spermatozoïdes) et femelles (ovocytes), à partir de cellules adultes ou de cellules embryonnaires. Enfants dont on pourra choisir la couleur des yeux, des cheveux, etc.

Cela rappelle dramatiquement l’eugénisme, pratiqué par les nazis voici quelques dizaines d’années. Et tout cela a un nom : « l’hybris » – ou « démesure » – contre laquelle les tragiques grecs nous ont mis en garde voici 23 siècles.

Devant toutes ces performances déjà réalisées ou sur le point de l’être, d’aucuns sont « enthousiasmés » – au sens premier du terme grec « possédés par (en) le divin (théos = dieu) ou par la présence d’un dieu » – Cependant derrière tout cela, il y a un grand absent, un absent au fondement de notre humanité : l’AMOUR !

L’enfant doit être le fruit de l’AMOUR d’un père et d’une mère, qui ont décidé de lui donner la vie parce qu’ils s’aiment, parce qu’ils ont une certaine confiance dans l’avenir du monde et, pour les Chrétiens, parce qu’ils croient au message d’AMOUR de Jésus-Christ, rapporté par les Evangiles, voici deux mille ans.

En aucun cas, la « conception » d’un enfant, ne saurait être la réponse à un désir solitaire, égoïste et non partagé !

Un enfant – tout enfant – a besoin de l’AMOUR d’un père et d’une mère. De sa mère, plus particulièrement pendant sa vie utérine et dès sa naissance. On le sait, les premiers mois et ses premières années, sont capitales pour l’avenir d’un enfant. Il a besoin de partager avec sa mère et son père leur AMOUR, et s’il en est privé, il risque à l’adolescence d’être victime d’un « mal-être », de sombrer dans la délinquance ou de devenir le jouet d’un régime totalitaire.

Voilà donc pourquoi, le « transhumanisme » présente le plus grand danger pour l’humanité. Cette dernière a le devoir impératif de se plier à d’urgence, à nouveau au respect des lois morales d’origine divine ou humaine, fondement de toute vie en société. Respect sans lequel le monde, notre monde risque de connaître prochainement l’Apocalypse annoncée par Saint-Jean !

Reste-t-il encore un soupçon d’Espoir au fond de la boîte de Pandore ?…

Il y a longtemps. Bien longtemps. Quand tous les maux se furent échappés de la boîte de Pandore, la guerre qui déchire le monde, la jalousie, l’envie, la colère la vengeance stérile la méchanceté, la folie l’amour non partagé, et aussi la maladie et la mort, alors, quand tous ces maux se furent répandus sur la terre, apparut au fond de la boîte maudite l’Espérance !

Hélas ! hélas ! quand on jette un œil sur l’état de la France, du monde, de la planète, et de nos valeurs morales, aujourd’hui, il est permis de se demander si cette fameuse Espérance se trouve encore au fond de la boîte maudite.

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Pour ce qui est de la France, la grande majorité des Français prévoit des lendemains douloureux à la suite de l’incompétence, de plus en plus grande, de nos élus qui se succèdent depuis des dizaines d’années.

Nous sommes embarqués dans une tempête économique qui ne peut que croître ; une tempête sanitaire, la crise du Covid étant loin d’être achevée et la politique de santé étant, de notoriété publique, un désastre ; et peut-être une tempête sociale à la suite de la montée de l’inflation et de la raréfaction de certaines denrées.

A cela il faudra ajouter une crise identitaire et confessionnelle. A ce propos, il suffit de voir, que le tribunal administratif de Paris vient de suspendre l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen, réputé proche des Frères musulmans, et accusé par les autorités d’appels à la haine et à la violence visant les femmes, la communauté juive et LGBT. Expulsion suspendue parce que la vie familiale de cet imam, passant avant les intérêts de la République, aurait été perturbée !…

Voilà comment notre France défend son identité et ses valeurs !!!…

Par ailleurs, il faut constater que la sphère politique est dévastée.

La droite peine à retrouver des leaders et à imposer des idées utiles pour la France. A gauche, communistes, socialistes, France insoumise et Verts, rassemblés dans une union de circonstance, sont incapables de proposer un programme pour le redressement de notre pays et s’opposent systématiquement à toute politique qui s’orienterait vers le bien de la nation.

Les Verts, qui ont pris le pouvoir dans un certain nombre de grandes villes, diffusent leurs idéologies racistes et islamo-gauchistes. Si bien que ce sont les minorités qui font la loi, avec la bénédiction d’Emmanuel Macron qui, contrairement à ce qu’il prétend, est à la solde des séparatistes, et ne cesse d’accuser la France de crimes contre l’humanité envers nos anciennes colonies, rayant d’un trait tous les bienfaits qu’elle leur a apportés.

De plus, depuis des années, la France dépenses sans compter des milliards, sans s’inquiéter du poids de la dette colossale qu’elle laisse à nos enfants et petits-enfants.

Par ailleurs, la plupart des Français estiment que notre pays n’a plus les moyens de partager ses richesses et ses avantages sociaux, avec des migrants venus de toute la planète !

Il faut rappeler également l’insécurité complète qui règne maintenant en France. Il ne se passe pas de semaine sans que des commissariats soient attaqués – avec la volonté de « tuer » des policiers ! A Lyon, dans le quartier de la Guillotière, deux policiers ont été victimes, dernièrement, d’une tentative de lynchage, et le maire de Lyon, écolo-gaucho, a refusé de rencontrer le ministre de l’Intérieur, quand il est venu quelques jours plus tard !…

Enfin, tous sont écœurés par les propos d’un Jean-Luc Mélenchon : « La police tue ». Contre-vérité, que non seulement le gouvernement ne dément pas avec fermeté, laissant sans soutien véritable la police, la gendarmerie, les pompiers. Il suffit de constater que lorsque qu’un délinquant est tué par un policier à suite d’un refus d’obtempérer ou autre, la Justice se retourne contre lui. Justice qui se montre du plus grand laxisme pour condamner les délinquants et les criminels et, quand ils sont condamnés, ne se soucie pas de l’exécution de leurs peines.

Oui ! Inutile d’en dire davantage. Il est évident que la France, cette France magnifique et florissante que nous avaient léguée nos pères, est en danger de mort et est à la veille d’une révolution. Sa situation inspire le plus grand désespoir !…

Ce n’est hélas pas tout. Loin de là !

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En ce qui concerne le monde

Les médias ne cessent de parler de la guerre en Ukraine. Certes, il s’agit là d’une guerre aux conséquences terribles dans le domaine humanitaire, économique et qui remet en cause, non seulement la paix en Europe, mais aussi la paix dans le monde.

Depuis quelques jours, l’attention se fixe également sur la Chine, Taiwan et les USA. Il s’agit là d’une inquiétante menace de guerre, dans laquelle il faut espérer que les adversaires n’en resteront qu’aux intimidations.

Cependant, alors qu’ils ont les yeux fixés sur l’Ukraine et maintenant sur Taiwan, les médias passent totalement sous silence, la guerre au Yémen. Conflit qui dure depuis huit ans, qui a causé la pire catastrophe humanitaire au monde ; qui a déjà fait 233 000 morts, dont 131 000 dus à des causes indirectes, telles que le manque de nourriture, de services de santé et d’infrastructures. Plus de 10 000 enfants sont morts en conséquence directe des combats.

Et la France, patrie des droits de l’Homme, vend des avions de combat à l’Arabie Saoudite pour rétablir la paix au Yémen !!!…

Il faudrait parler encore de la guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression meurtrière de manifestations pacifiques pour la démocratie. Ce conflit s’est transformé au fil des ans en une guerre complexe impliquant factions rebelles, groupes djihadistes et puissances étrangères. La guerre a dévasté ce pays et aurait fait au moins 384 000 morts, dont plus de 116 000 civils. Le régime de Bachar al-Assad contrôle aujourd’hui plus de 70 % d’un territoire morcelé, grâce à l’appui militaire de ses alliés indéfectibles : la Russie, l’Iran, ou encore le Hezbollah libanais.

L’Ethiopie n’est pas épargnée non plus. Le conflit, qui a éclaté en novembre 2020, serait l’un des plus brutaux du monde actuel, avec des rapports faisant état de meurtres de civils et de viols collectifs, selon Amnesty International. On compte actuellement 900 000 personnes affamées. Les rebelles, qui combattent dans le pays, affirment que plus de 9 millions d’Éthiopiens ont besoin d’une forme d’aide alimentaire

Nous pourrions ajouter la Birmanie, Haïti et encore bien d’autres pays. Tous ces conflits qui déchirent tant de territoires ont des origines ethniques, religieuses, économiques ou autres. Et sont bien souvent le fait de va-t-en guerre, qui imposent à leurs peuples les pires malheurs, les pires souffrances.

Toutes ces guerres, en tout cas, dévoilent un état du monde accablant, dans lequel la Paix ne semble jamais avoir été aussi éloignée ! Face à de tels désastres, peut-on encore espérer des jours meilleurs ?!…

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A propos de l’état de notre planète.

– Le dérèglement climatique – le réchauffement de la planète

Qu’ils soient dus à des facteurs naturels ou à des émissions de gaz à effet de serre, engendrés par les activités humaines, le dérèglement et le réchauffement climatiques sont sources des plus grandes inquiétudes pour l’humanité.

Ce sont là, des périodes de sécheresse, dont la répétition et la durée semblent ne s’être produites que très rarement, au cours de dizaines d’années précédentes – comme en France actuellement, avec une centaine de communes privées d’eau potable ; là, des pluies diluviennes, avec d’énormes grêlons, des tornades, provoquant d’immenses désastres ; là encore, des températures exceptionnelles, entraînant de dramatiques feux de forêts, etc., etc.

Face à ces changements climatiques, il faut faire preuve de la plus grande humilité. L’homme a vraisemblablement une part de responsabilité avec ses rejets massifs de CO2 dans l’atmosphère, mais il est permis de se demander si la position et l’inclinaison du soleil, au fil du temps, sa proximité de la Terre, les radiations qu’il émet ne jouent pas un rôle plus important que celui des activités humaines, rôle qui échappe totalement aux hommes.

Nous le savons, au fil des siècles, des millénaires, et des millions d’années qui nous précédés sur cette Planète, le climat n’a cessé d’évoluer, sans que l’homme n’y soit pour rien. Les mers et les océans sont montés et sont descendus de plusieurs dizaines de mètres. Il y a 9 000 ans, le Sahara était vert. Nous savons que les derniers mammouths en Europe se sont éteints voici environ 30 000 par suite du réchauffement climatique, etc…

Beaucoup précisent que ces changements se sont faits sur d’immenses longueurs de temps, tandis que ceux que nous constatons aujourd’hui sont brutaux. Soit. Mais peut-on prétendre pour autant la brutalité de ces changements soit provoquée par l’homme ?…

– La pollution

Il est un point, par contre, pour lequel l’homme a une totale et incontestable responsabilité : il s’agit de la pollution des sols, des sous-sols, et des océans dans lesquels il rejette, sans trop s’inquiéter, un très grand nombre de ses déchets.

Dans les sols et sous-sols, il rejette des produits chimiques de la plus grande toxicité, pour lui, pour la faune et pour la flore. Et pour augmenter ses rendements agricoles, il n’hésite pas à utiliser les pesticides et les engrais les plus dangereux, que nous retrouvons dans notre alimentation. Certes, une prise de conscience sur ces dangers semble apparaître aujourd’hui avec l’agriculture « bio » mais on est encore loin – et très loin ! – de sa généralisation.

De plus pour répondre aux besoins croissants de pétrole et de gaz – en augmentation à la suite de l’embargo sur les hydrocarbures russes – la technique de la fracturation hydraulique de roches se généralise avec tous ses dangers : impacts environnementaux, plus particulièrement contamination des eaux, séismes induits, et torchage et mise à l’air du méthane et d’autres gaz.

Par ailleurs, la volonté absurde de la plupart des dirigeants et économistes du monde entier, de remplacer les voitures thermiques par des voitures électriques, entraîne l’extraction de minéraux polluants – cobalt, lithium, entre autres – par de jeunes enfants ou adolescents qui ruinent leur santé. La République démocratique du Congo, qui possède les plus grandes richesses mondiales de minéraux, n’hésite pas à sacrifier la santé et la vie des jeunes qui exploitent les mines.

Pour finir sur cette question, on ne saurait passer sous silence, ce continent de plastique situé au Nord-Est de l’océan Pacifique et d’une surface de plus de six fois la France. Les poissons s’en nourrissent et de micro éléments de plastique se retrouvent dans notre alimentation.

On le voit : l’état de notre planète n’a jamais été aussi préoccupant. Il est même de plus en plus désespérant et il serait tentant de dire que tout le monde – ou presque – s’en f… !

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La perte des valeurs morales…

A tout cela, il faut ajouter un drame encore plus terrible, la perte de toutes les valeurs morales. Que ces dernières soient d’inspiration divine ou d’inspiration humaine, l’humanité, s’en détourne de plus en plus !…

Dieu, s’il existe, laisse les hommes totalement libres de croire ou de ne pas croire en Lui. Mais Il leur demande de faire preuve d’humilité. Or, dans notre monde de plus en plus marqué par l’athéisme, les hommes commettent un sacrilège suprême, en se prenant pour Lui.

« Si Dieu n’existe pas, tout est permis », disait Dostoïevski. Le malheur du monde athée d’aujourd’hui c’est précisément que les hommes se croient tout permis.

Ils se permettent tout, sans retenue, sans barrière, sans la moindre contrainte morale, selon les avancées de la science et des techniques, et selon les horizons illimités qu’elles leur ouvrent.

La formule de Rabelais : « Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme », n’a jamais été autant d’actualité !

Alors que le bonheur se trouve dans le partage, dans l’Amour réciproque entre les hommes, l’humanité le cherche vainement dans le matérialisme ! Posséder avant tout, sans se soucier de ceux qui n’ont rien ou si peu, est devenu le leitmotiv des plus riches, et l’ambition de ceux qui n’ont rien.

Il est un courant de pensée de plus en plus important et dangereux, dont nous avons omis de parler, le transhumanisme. Selon ce mouvement – qui fera l’objet d’une prochaine chronique – l’homme prétend s’affranchir de toutes les contingences matérielles, voire de la mort !…

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Oui, sans vouloir noircir le tableau davantage, tout nous porte à croire que l’humanité est en danger de mort. Que la fin du monde est proche et les plus lucides ont du mal à retenir leurs larmes.

Pourtant, rappelons-nous que, envers et contre tout, malgré ce découragement qui peut nous accabler, rappelons-nous que derrière les larmes, se cache, à qui veut la voir, l’aube d’un Espoir nouveau !…

Assignation de députés en cour d’assises…

Profitant des vacances, les députés ont adopté sans bruit, dans la nuit du vendredi 31 juillet au samedi 1er août, un peu avant 4 heures du matin, un amendement criminel, dans le cadre de la révision des lois de bioéthique, qui mériterait la cour d’assises à ceux qui l’ont voté.

101 députés étaient présents dans l’hémicycle – sur 577 ! – 60 ont voté pour ; 37 contre.

Il s’agissait d’autoriser l’infanticide ! En effet, cet amendement – n°524 – s’il est adopté après son retour du Sénat – permettra dans le cadre de l’IMG (Interruption Médicale de Grossesse) de mettre un terme à une grossesse au neuvième mois, pour cause de « détresse psychosociale de la mère » !

Il s’agit là d’un meurtre, ni plus ni moins, et j’aimerais que les noms des députés qui ont voté un tel amendement soient publiés et que ces derniers soient poursuivis.

La loi autorisant l’IVG – Interruption Volontaire de Grossesse – avait été portée par Simone Veil et adoptée le 17 janvier 1975. La ministre de la santé avait la conviction que l’avortement était et resterait toujours un drame. Elle voulait qu’il reste l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issues.

Il est très difficile de connaître le nombre des avortements clandestins effectués par les « faiseuses d’anges », avant cette loi. Simone Veil évoquait le nombre de 300 000. Toujours est-il que – loin de les encourager ou de les banaliser – Simone Veil voulait les encadrer et les contrôler.

Il y en aurait actuellement plus de 200 000 et ils sont autorisés jusqu’à la fin de la douzième semaine de grossesse.

Cette loi sur l’IVG a ses détracteurs, bien sûr. Au nom du respect sacré de la vie et au rappel du serment d’Hippocrate, prêté par les médecins.

Certes tuer une vie en devenir n’est pas un acte innocent. Cependant soigneusement encadrée, autorisée en des cas précis et limitée dans le temps, comme elle l’était jusqu’à présent, elle constitue, à mon avis, un bien contre un mal.

Non seulement les députés qui viennent d’adopter un tel amendement, n’ont visiblement pas conscience du drame terrible que constitue pour toute femme un avortement, mais ne réalisent pas le traumatisme irréparable pour une mère de voir mis à mort l’enfant qu’elle aura porté pendant neuf mois !…

Oui, comme je l’ai dit plus haut, ces députés sont des criminels et méritent la Cour d’assises. Hélas ! ces mesures soi-disant de « bioéthique » n’ont plus le moindre rapport avec les notions élémentaires de morale, qui ont été enseignées pendant des siècles dans nos sociétés, en ont été le fondement, et laissent présager les pires lendemains.

Dans le passé, des civilisations sacrifiaient de jeunes enfants pour s’attirer la faveur des dieux. Je pensais ces temps révolus. Et je constate que notre civilisation, qui se prétend supérieure à toutes celles qui l’ont précédée, si elle a acquis infiniment plus de connaissances, est en train de perdre complètement de son âme.

Or, comme le disait très justement François Rabelais, voici 500 ans : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

La morale a-t-elle encore une place dans notre monde ?…

Au risque de passer pour un affreux conservateur et réactionnaire, j’ose dire que j’ai été scandalisé par les affiches de la campagne contre le VIH placardées ici et là, au vu de tous, y compris des plus jeunes, et que je suis atterré par la disparition complète de la morale dans notre société.

Je l’ai dit souvent, j’ai le plus grand respect pour les homosexuels mais quand je lis sur des affiches – concernant les homosexuels comme les hétérosexuels – les messages suivants : « Coup de foudre, coup d’essai, coup d’un soir » – « avec un amant, avec un mari, avec un inconnu » – « s’aimer, s’éclater, s’oublier, pour la vie, pour un week-end, pour une fois. » je dis – pardon pour la vulgarité !- que ce n’est qu’une invitation à la « baise », sans le moindre sentiment, sans la moindre retenue, et répondant exclusivement à des pulsions charnelles non contrôlées.

Où est l’Amour dans ces « coïts » d’un soir et sans lendemain ? Où est la lente et merveilleuse recherche de la connaissance de l’autre ? La lente construction qui rapproche puis unit un couple ?…

Ces rencontres ne sont même pas calquées sur le règne animal, dans lequel mâles et femelles ne s’unissent que pour la reproduction…

Il y a plus encore. Je suis absolument scandalisé quand j’entends, sur certaines stations de radio, des publicités pour des sites de rencontres « extra-conjugales », vantant l’adultère !

Lors de leur mariage, les époux ont lecture du passage du code civil qui leur rappelle qu’ils se doivent mutuellement fidélité, secours et assistance. (Art. 21) On en est bien loin avec les invitations de ces sites de rencontres !

La vie privée des individus s’arrête à la porte de leur chambre à coucher, et il ne m’appartient pas de m’en mêler, ni de la juger. Et je sais que la morale varie avec le temps et que parfois, derrière une apparence de morale, se cache beaucoup d’hypocrisie.

Mais quand même ! Quelle image nos publicitaires donnent-ils de l’Amour à nos jeunes, sinon celle de la facilité, du laxisme, de la permissivité ? Quels idéaux leur proposent-ils ?… Aucun, sinon ceux du plaisir facile et sans contrepartie !…

Face à cette déferlante du tout permis, et du refus de tout engagement, je dois dire ici mon admiration pour l’exemple donné par certains couples, touchés par la maladie ou par les épreuves d’un des deux partenaires, qui restent fidèles l’un à l’autre, contre vents et marées !

Enfin, je dois dire ici, mon effarement devant ces femmes seules, en Grande-Bretagne, qui commandent , sur Internet, le sperme congelé d’un donneur dont elles ont choisi, sur catalogue, la taille, la couleur des yeux et des cheveux, la couleur de peau, la situation, les violons d’Ingres, etc. Quel monde sommes-nous en train de construire ?!…

Ainsi, les unions charnelles se passent désormais de tout sentiment. La conception d’enfants n’a plus besoin de pères, et les enfants ne sont plus que des objets de consommation !

« Si Dieu est mort. Tout est permis ! » lançait Dostoïevski. Je ne sais pas si Dieu est mort. Mais j’estime que tout n’est pas permis. Qu’il faut des règles et garde-fous, sans lesquels, d’ailleurs, nous ne trouverons jamais le bonheur et la plénitude auxquels nous aspirons tous. Et je pense que l’Amour ne se limite pas au frottement de deux épidermes.

Les néologismes. « Sécurisation »…

Les langues sont des êtres vivants. Les mots naissent, vivent un certain temps, meurent, puis parfois renaissent, plus ou moins longtemps après et avec d’autres sens.

D’autre part, les découvertes scientifiques, médicales, techniques, l’apparition de nouveau concepts ou autres, conduisent à créer de nouveaux mots – les néologismes – tirés de mots ou de racines du passé, empruntés à des langues étrangères ou forgés de toute pièce. Certains se justifient. D’autre pas.

Ainsi, j’ai entendu toute la journée d’hier, les journalistes des stations radio parler de « sécurisation » à propos des tentatives des migrants de traverser le tunnel sous la Manche. Pourquoi ce nouveau mot dont s’empare soudain la sphère médiatique, quand on a le terme « sécurité » qui convient parfaitement.

De même, aujourd’hui, quand on rencontre une difficulté, un obstacle, on ne parle plus de « problème » mais de « problématique » !… Pourquoi ce changement ?…

De même encore, il est maintenant dans l’usage de parler « d’éthique » et non plus de « morale », alors que les deux mots, à l’origine, ont le même sens, « d’usages », « d’habitudes », de « mœurs », l’un étant tiré du grec, le second du latin. Il est vrai que les spécialistes donnent aujourd’hui des nuances différentes à chacun. Selon le philosophe Roger-Pol Droit, la morale s’adresse plutôt aux valeurs héritées du passé, de la tradition, de la religion. Et l’éthique, c’est le domaine où les normes et les règles sont à inventer. Dans les deux cas, éthique et morale se préoccupent des valeurs du bien et du mal.

Un mot, pour finir, qui illustre bien la tendance des langues à toujours renforcer les mots dont le sens s’use. « Aujourd’hui » se disait en latin « hoc die » – « ce jour » – qui s’est transformé en « hodie » puis a donné en ancien français « hui ». « Hui » ayant vieilli, n’étant plus assez fort, on s’est mis à dire « au jour d’hui », ce qui est une répétition. Et il n’est pas rare d’entendre, de nos jours, des personnes dire : « au jour d’aujourd’hui », ce qui revient à dire trois fois la même chose !…

Ces phénomènes illustrent l’heureuse et parfois amusante vie des mots. Mais je soupçonne un brin de snobisme chez certains journalistes à utiliser soudainement certains mots, plus ou moins disparus de l’usage, comme ce « sécurisation » objet de cette chronique, et à les remettre en vogue !…

En approfondissant mes recherches, je découvre que « sécurisation » et « sécurisant » sont apparus à la fin des années soixante. Ils sont issus du latin « securitas » qui a donné notre français « sécurité » fin XIIe, et le doublet « sûreté » au XVIe.