par Henri LAFFORGUE | Sep 5, 2015 | Actualité, Littérature et poésie
Pauvre petit enfant,
Couché sur sable,
Le visage effleurant l’écume.
Tu dors d’un long somme,
Dans l’innocence de tes trois ans.
Tes parents ont fui la guerre et ses horreurs
Et – hélas ! – le bateau qui devait vous conduire vers la Liberté
a chaviré, et vous a emporté dans la mort,
Ton frère de cinq ans, ta maman de 27 ans et toi.
Seul, ton papa a survécu.
Ta photo fait le tour du monde,
Et déclenche une émotion
Souvent tardive,
Et peut-être trop facile.
Des centaines d’enfants,
Comme toi, meurent depuis des mois
Dans des naufrages en mer
Dans, sinon l’indifférence,
Du moins la passivité et le fatalisme
Du plus grand nombre.
Que faudra-t-il donc pour enrayer
L’absurdité et la stupidité des guerres
Et la mort de tous ceux qui n’aspirent qu’à vivre en paix ?
Pauvre petit enfant !
Emporté à jamais avec les rêves de tes trois ans !
Les bonnes âmes crient « Plus jamais ça » !
Mais que pouvons-nous faire ?!…
Sinon prier pour qu’un souffle d’Amour
Balaie notre pauvre terre
Et donne à tous les mortels que nous sommes,
Un peu de sagesse !
Dors, petit enfant !
Qui auras traversé si rapidement cette vie,
Et n’en auras connu que la mort injuste et prématurée.
Ami lecteur, tu ne le sais sans doute pas
Mais la ville de Bodrum,
Sur la plage de laquelle a été retrouvé
Ce jeune Kurde Aylan Kurdi,
S’appelait dans l’Antiquité Halicarnasse,
Et vit naître, voici 25 siècles,
Un certain Hérodote, le « père de l’Histoire »,
Dont les livres font le bonheur des historiens de tous les temps.
Que restera-t-il des dizaines de milliers chroniques quotidiennes
De nos journalistes dans vingt-cinq siècles ?!…
Qui se souviendra de ce jeune enfant
Qui aura traversé la vie comme une étoile filante ?!…
Que diront de nous, nos descendants ?
Pourront-ils croire que nous étions « civilisés » ?…
par Henri LAFFORGUE | Déc 23, 2014 | Littérature et poésie
Qu’est devenue la Lumière
Des noëls lointains de mon enfance ?
Qu’est devenue l’Espérance,
Née voici deux mille ans
Sur la terre de Judée ?…
Le monde semble emporté
Dans un hiver sans retour,
Et les hommes pris à jamais
D’une funeste folie.
Ce Royaume annoncé par Jésus
Sur les chemins de Galilée,
Ne serait-il donc qu’un rêve
Pour enfants attardés ?…
L’Amour, la Justice et la Paix?
Ne sont-ils donc que des illusions
Pour quelques idéalistes
Coupés des réalités ?…
Non ! Je veux croire au message
Des noëls de mon enfance.
Je vois croire en l’Espérance
Qui brille dans la nuit.
Non ! Le Royaume annoncé
Voici deux mille ans n’est pas un rêve.
Il est là. Il est en nous.
Il ne dépend que de nous.
L’Amour, la Justice et la Paix
Ne sont pas morts.
Il nous appartient de les semer
Autour de nous et d’en inonder
Le monde incrédule.
Jésus nous a montré le chemin.
A nous de le suivre !
« Aimez-vous les uns les autres
Comme je vous ai aimés. »
Dans cet unique commandement
Se trouve la clé de tous nos problèmes.
L’Amour peut tout,
Ou presque tout.
Il ne supprime pas la souffrance,
Mais il la rend plus supportable,
Et surtout il met fin
A tous les conflits, à toutes les guerres
Qui déchirent la terre.
L’Amour construit,
L’Amour rapproche,
L’Amour pardonne,
L’Amour libère.
Alors semons, semons,
L’Amour autour de nous.
Semons sans compter,
Sans rien attendre,
Et fleuriront dans un arc en ciel
La Justice et la Paix.
Vous qui êtes seuls
Dans la nuit de l’hiver.
Vous qui n’avez plus de famille.
Vous chez qui personne
Ne viendra frapper à la porte
La nuit de Noël,
Ne désespérez pas !
« Sans l’Espérance,
On ne trouve pas l’inespéré » !
Une étoile brille au cœur
Des nuits les plus profondes.
Vous ne la voyez pas ?
Qu’importe !
Elle est là.
Elle accompagne l’humanité
Depuis la nuit des temps.
Sa lumière illumine nos cœurs.
Le Royaume est proche.
Il est en vous.
Laissez-vous porter
Par la formidable Espérance de Noël !
Elle rend tout possible,
Même l’impossible.
par Henri LAFFORGUE | Oct 3, 2014 | Littérature et poésie
Sous un ciel chargé de nuages, le vétéran contemple l’océan et ses vagues qui,
depuis des millions d’années et pour des millions d’années encore,
viennent s’écraser sur la plage sauvage…
Là, il y a un soixante-dix ans – une infinitésimale fraction de seconde dans l’histoire de l’Univers ! –
il débarquait avec les soldats de la plus grande armada de tous les temps !
Il pense à tous ses camarades disparus dans les flots au cours de l’opération,
Ou abattus au moment où ils touchaient le rivage.
Des hommes, au printemps de la vie, comme lui, fauchés, emportés pour toujours avec leurs rêves,
leurs espoirs, les amours de leurs vingt ans…
Une indicible tristesse l’envahit. Pourquoi, oui pourquoi, tous ces morts ?!…
La vie est courte. Si courte. Avec ses peines, ses souffrances inévitables, ses chagrins,
alors pourquoi rajouter l’horreur, la barbarie, la violence des guerres et leurs déchirures
que rien ne peut effacer, pas même le temps ? Le temps qui pourtant atténue tant de peines…
Indicible tristesse devant cette fatalité à laquelle semble inéluctablement soumise l’humanité…
Les marées et les années ont emporté le sang versé de tous ces jeunes,
et les ennemis qui se sont entretués hier ont fait la Paix
Mais le temps emporte les amours et les haines.
Du lointain des âges retentit le cri d’Ajax :
« On ne doit haïr son ennemi qu’avec l’idée qu’on l’aimera plus tard,
et pour l’ami, il faut l’assister, le servir qu’avec l’idée qu’il ne restera pas notre ami à jamais… »
Cruelle et implacable alternance des sentiments, des passions !
Panta rhei ! Tout passe ! comme disait Héraclite d’Ephèse, voici vingt-cinq siècles…
Pourtant, plus grands que la tristesse, plus bruyants que le tumulte des flots,
résonnent la fierté du devoir accompli et l’Honneur qui l’accompagne !
Quel plus beau sacrifice que de donner sa vie pour la Justice, la Liberté, la Paix !
Dormez en paix et soyez fiers, soldats de tous les temps,
qui avez versé votre sang pour la Liberté de tous !
Les vagues viennent mourir sur la plage. Aujourd’hui comme il y a soixante-dix ans.
Au seuil de l’Eternité, ce vétéran pense à ses camarades morts sur cette plage hier,
et à tous nos soldats dans le monde qui, aujourd’hui encore,
risquent et donnent parfois leur vie pour la Liberté.
Dans un monde où l’Honneur ne compte plus guère, ou l’individualisme est roi,
soyez fiers, soldats de France de vos sacrifices !
La France profonde, la France éternelle, la France qui se redresse toujours quand on la croit perdue,
ne vous oublie pas et sait tout ce qu’elle vous doit.
par Henri LAFFORGUE | Déc 11, 2013 | Actualité, Littérature et poésie
Ils s’appelaient Nicolas et Antoine.
Ils avaient vingt-deux et vingt-trois ans.
L’âge où la vie est pleine de promesses.
L’âge de tous les rêves.
La mort les a fauchés tous les deux,
Sur la terre africaine,
Loin de leurs familles,
Quelques jours avant Noël.
Mes pensées vont à tous leurs proches.
A leurs parents qui ont la douleur
de perdre un fils,
A des frères, des sœurs, des amis,
A un premier amour, peut-être,
Confronté à la perte de l’être aimé…
J’imagine leur peine à tous, leur douleur
Et peut-être leur révolte.
Que sont-ils allés faire dans cette galère ?!…
Ils auraient pu rester sagement en France
Avoir un métier sans danger
Plutôt que d’aller risquer et perdre leur vie
Sur une terre lointaine !
Oui ! Pourquoi se sont-ils engagés ?!…
Et j’imagine – à tort peut-être,
Je connais ni leurs familles, ni leurs amis –
J’imagine tous les conseils,
Toutes les mises en garde,
Qu’ils ont dû recevoir
Au moment de s’engager.
T’es fou ! Ne fais pas ça !
Tu peux y laisser ta peau !
Conseils, mises en garde
Qui reviennent tragiquement en mémoire
A l’heure de leur mort.
Mais nul n’échappe à son destin.
Et je voudrais dire ici,
A tous ceux qui pleurent aujourd’hui
Un être cher,
Quelques mots de réconfort.
Nicolas et Antoine
Ne sont pas morts pour rien.
Ils sont morts pour remettre de l’ordre
Là où se trouvait le chaos.
Ils sont morts pour que la Justice l’emporte
Là où régnait l’injustice.
Ils sont morts pour la Liberté et pour la Paix.
Et, osons le dire,
Ils sont « morts pour la France »
Pour une France généreuse
Qui au nom de la Liberté
Prend et prendra toujours
La défense des opprimés.
Alors, parents, amis, frères d’arme
Soyez fiers de Nicolas et d’Antoine !
Laissez couler vos larmes,
Mais soyez sûrs que ce sang si tôt versé,
Que ce sacrifice au printemps de la vie,
Participent à la Paix dans le monde.
Nous avons tous ici-bas notre rôle à jouer.
Et ceux qui donnent leur vie pour essayer
De mettre un terme à la violence et la guerre
Pour essayer d’apporter la Paix,
Méritent tous les honneurs,
Méritent notre respect.
En cette nuit de Noël tout proche,
J’aurai une pensée pour ces deux enfants
Si tôt arrachés à la vie.
Et j’aurai une pensée pour vous,
Chers amis, si éprouvés.
Une pensée. C’est bien peu, je le reconnais.
Mais elle se joindra aux pensées
Et aux prières – pour les croyants –
De milliers d’autres amis à travers la France
A travers le monde.
Derrière les pleurs, derrières les larmes
Nous verrons deux enfants rayonnants
Entrer dans l’Eternité,
Tenant chacun un rameau d’olivier.
par Henri LAFFORGUE | Sep 15, 2013 | Littérature et poésie
Pèlerins de la terre
Leurs empreintes s’enfoncent profondément
Dans le sable humide.
Bientôt la mer les emportera.
A jamais.
Mais le Mont Saint Michel
Se dresse au loin.
Immuable. Inébranlable.
Insensible aux assauts du temps.
Tous le rallieront.
Comme tous nous rallierons ce Port Ultime
Au soir de notre vie.
Là il n’y aura plus ni Passé, ni Futur.
Il n’y aura plus ni faim, ni soif.
Ni peines, ni larmes.
Mais une éternelle félicité
Dans un éternel présent
Au cœur de l’Indicible, l’Intraduisible
Et l’Intransmissible que, faute de mieux,
Nous appelons DIEU !
allée Marcel Pagnol
le jeudi 12 septembre 2013
HL
par Henri LAFFORGUE | Jan 12, 2013 | Actualité, Littérature et poésie
En ce début d’une année nouvelle,
j’adresse à tous mes frères de la terre
mes vœux fraternels.
A ceux qui sont seuls
je souhaite le soutien de l’amitié.
A ceux qui souffrent
je souhaite l’apaisement
du corps et de l’âme.
A ceux qui, avec le grand âge,
voient leurs forces diminuer,
je souhaite la sérénité.
A ceux qui sont dans la tristesse,
je souhaite la joie.
A ceux qui viennent de perdre un être cher,
je souhaite le réconfort.
A toutes les victimes du mensonge
je souhaite le rétablissement de la Vérité.
A toutes les victimes des guerres,
A tous ceux dont la liberté de pensée
est entravée,
je souhaite le retour de la Paix et de la Liberté.
A tous les accidentés de la vie,
Je souhaite le courage.
A tous ceux qui sont frappés par le chômage,
je souhaite un travail dans lequel
leur valeur sera reconnue.
A tous ceux qui sont sans logement
je souhaite un toit où s’abriter.
A toutes les victimes des fléaux de la nature,
je souhaite les bienfaits de la solidarité.
A tous ceux qui sont dans la nuit,
à tous ceux qui cherchent,
à tous ceux qui doutent,
à tous ceux qui n’espèrent plus rien,
je souhaite l’Espérance
qui réchauffe et ravive le cœur.
Puisse cette nouvelle année
à chacun apporter
BONHEUR, SANTE et JOIE !
Puisse tous se laisser combler
par les petites choses de la vie,
la beauté d’un rayon de soleil
dans une goutte de pluie
ou dans le froid de l’hiver.
Le bonheur d’un sourire partagé.
Un simple MERCI
reçu ou donné
Puisse chacun connaître les bienfaits de l’Amour
seul capable d’apaiser tous nos maux !
Puisse tous trouver la SAGESSE
qui rend supportable l’insupportable !
allée Marcel Pagnol
le 1er janvier 2013 – HL