La prostitution, un moindre mal ?…
Très idéaliste, j’ai toujours pensé que l’acte d’amour ne devrait pas se passer d’un sentiment d’amour. Je sais pourtant que la réalité est souvent différente, et que beaucoup recherchent avant tout, dans l’acte d’amour, le plaisir physique et se passent de tout sentiment.
Il en est ainsi depuis la nuit des temps, et les prostitués – hommes ou femmes – permettent à certains de soulager les pulsions physiques qu’ils ne peuvent soulager ailleurs.
Aussi, je trouve bien mal venu ce projet de lois de certains députés, de frapper d’une amende de 3.000 euros et d’une peine de six mois de prison, les clients des prostitués.
C’est plonger dans la clandestinité complète la prostitution, avec tous les risques sanitaires qui s’en suivent ; c’est donner plus de pouvoirs aux proxénètes – qu’il faudrait impérativement, eux, frapper dur et fort – ; et c’est risquer de voir les viols se multiplier.
Quand on sait la moralité d’un certain nombre de nos hommes politiques qui n’hésitent pas à recourir à prostitution de luxe – et quand on sait les « escort-girls » qui accompagnent tous les sommets internationaux – on est surpris par l’hypocrisie d’un tel projet de loi.
Là encore, il y aurait deux poids, deux mesures. D’un côté les riches qui pourraient satisfaire librement leurs fantasmes. De l’autre, les pauvres qui seraient obligés de se cacher et risqueraient de lourdes sanctions.
Nos députés moralistes prennent la Suède en exemple. Je ne suis pas certain que ce soit un bon modèle. Les prostitués de ce pays s’expatrient dans les pays voisins, Norvège, Danemark, ou se cachent et voient leur insécurité physique et sanitaire grandir. Des proxénètes amènent des mineures de Russie qui sont des proies faciles.
La prostitution est un mal, sans doute, un mal vieux comme le monde. Un mal qu’on n’a jamais réussi à éradiquer. Mais peut-être un moindre mal…
Elle naît de la misère des hommes. De la misère sociale. De la misère économique. De la misère morale. D’une dramatique solitude, et aussi, chez certains ou certaines, de l’appât du gain facile. Si l’on peut appeler « gain facile » le gain obtenu en faisant commerce de son corps… Elle naît peut-être surtout d’une carence d’éducation…
Plutôt que de sanctionner les clients des prostitués, ne faudrait-il pas mieux rouvrir les maisons closes ? Là, les prostitués seraient peut-être plus sécurisés, seraient suivis sanitairement… Je pose la question, mais je sais que la chose est très complexe et que le remède – la réouverture des maisons closes – risque d’être pire que le mal – la prostitution clandestine.
A l’heure où l’on parle tant de débats – qui souvent n’accouchent que de souris ! – ne serait-il pas bon de réunir une table ronde entre des représentants de toutes les parties : les prostitués, les clients, les responsables de la santé, des affaires sanitaires et sociales, de l’Education, de la police, etc.
Et surtout, il conviendrait plus que jamais, de faire la chasse aux proxénètes qui s’enrichissent du commerce abject d’êtres humains.
Et enfin, il faudrait apprendre dans nos collèges et dans nos lycées, le respect de l’autre. La beauté de l’Amour partagé. Non seulement physique mais aussi enrichi de sa dimension spirituelle.