Conte de Noël…
Ce soir-là, comme tous ces soirs-là depuis sa plus lointaine enfance, le vieil homme, mit ses souliers devant la crèche qu’il avait installée, la veille, sur une commode avec tous les santons.
Mais une indicible tristesse le rongeait. Il savait qu’au petit matin, il serait seul, en ce jour de fête. Son épouse était partie dans le Mystère de l’Eternité, voici bien des années. Ses deux enfants et ses petits enfants étaient à l’étranger. Et puis, il ne pouvait s’empêcher de penser à toutes les misères, à toutes les souffrances du monde. Aussi, quand il s’endormit ses yeux étaient près de pleurer.
Et puis… Et puis voilà que la magie des rêves l’emporta quelque quatre-vingts ans plus tôt, quand il avait trois ans. Quelle JOIE, quel BONHEUR ! Il revoit l’enfant qu’il était alors, avec un père et une mère qu’il adorait, de grands frères et de grandes sœurs. Il les revoit tous déposer leurs petits souliers au pied de la crèche… Il se souvient de cette messe de minuit, du modeste mais chaleureux réveillon qui la suivait, et puis de l’impatience de découvrir, au petit matin, les cadeaux apportés par « l’Enfant Jésus. »
Oh ! Ils étaient bien modestes, ces cadeaux. Ses parents ne roulaient pas sur l’or. Mais ce qui comptait, c’était l’AMOUR et la PAIX qui inondaient le cœur de tous.
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Quand il se réveilla ce matin-là, il trouva dans ses souliers, la boîte de chocolats qu’il avait déposée la veille. Et alors qu’il s’apprêtait à prendre son petit déjeuner, on sonna à la porte d’entrée. Tiens ! Qui donc pouvait bien venir le voir à cette heure-là et en ce jour ?!..
A peine eut-il ouvert la porte, que des « JOYEUX NOËL, papa ! JOYEUX NOËL, papy ! » éclatèrent en chœur. Ses enfants et ses petits-enfants étaient tous les là, les bras chargés de cadeaux !…
Quelle JOIE ! Quel BONHEUR ! Alors vieil homme comprit que les promesses de l’enfant divin né voici deux mille ans, n’étaient pas vaines. Des milliers d’étoiles inondèrent son cœur, comme au temps jadis, et parmi elle brillait la plus petite, celle qui ne l’avait jamais abandonné et qui ne l’abandonnerait jamais : l’Etoile de l’ESPERANCE !