La protection de la planète : un devoir pour tous et pas seulement l’affaire des écologistes…

L’écologie, quand elle n’est pas aux mains de partis sectaires et inconditionnels, qui prétendent avoir l’exclusivité de cette question, concerne tous les habitants de notre planète.

En effet, lutter contre les dérèglements climatiques – dus vraisemblablement en grande partie au réchauffement de la terre – et leurs conséquences ; lutter contre la pollution qui tue à grande vitesse toute vie sur terre ; renforcer la biodiversité qui s’amenuise d’année en année, et enfin tout faire pour laisser à nos enfants et à nos petits-enfants une planète sur laquelle les conditions physiques de vie soient les meilleures possibles, est l’affaire de tous et pas seulement de quelques partis.

Oui, nous avons tous l’impérieux devoir de protéger notre planète. Mais…

Mais – sans remettre une seconde en question ce devoir, et les efforts qu’il demande pour être accompli -, nous devons nous rappeler que nous sommes mortels et que le monde dans lequel nous vivons a eu un commencement et aura une fin.

Il est une évidence que nous ne pouvons nier : nous sommes des êtres éphémères dans un monde éphémère. Aussi, si nous ne voulons pas sombrer dans le pessimisme, l’inquiétude ou le fatalisme, dans lesquels nous plongent les médias à longueur de temps, en nous assénant des problèmes d’une telle ampleur que nous ne pourrons jamais totalement les résoudre, nous devons impérativement dépasser le matérialisme ambiant sans issue, et donner une dimension spirituelle à nos vies.

Les scientifiques s’accordent, aujourd’hui, pour dire qu’un Dieu a créé l’Univers. Ce Dieu s’intéresse-t-il au destin individuel de chacun de nous, sommes-nous promis à une vie éternelle au soir de notre séjour sur terre ? C’est à chacun de répondre.

Toujours est-il que quelle que soit notre réponse, cette affirmation de Jésus-Christ : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Mat. 24,35 ; Luc 21,33 ; Marc 13,31) est valable pour tous les temps, et nous invite à dépasser l’immédiateté et à nous inscrire dans la durée.

Certes, nous ne devons pas délaisser les soins dus notre planète, nous devons tout faire pour la protéger, mais nous réfugier dans le matérialisme et dans l’utilitarisme, ne saurait nous apporter un bonheur durable et combler nos peurs pour l’avenir.

Le spirituel et la conscience d’une indubitable transcendance, permettent peut-être d’écarter les peurs nées de la vraisemblable finitude de l’Univers, et de notre apparente finitude. Pour les croyants, tout cela s’inscrit dans le mystère d’une Eternité qui nous dépasse, et dans laquelle nous pourrons être tous rassemblés à la fin des temps…

A propos de l’existence de Dieu…

Selon de récentes statistiques, plus de la moitié des Français ne croit pas l’existence de Dieu.

On pourrait préciser que beaucoup croient en l’argent et aux plaisirs matériels, incapables cependant de combler une vie d’homme et d’apporter un bonheur véritable et durable.

Albert Einstein à qui l’on demandait un jour : « Maître, croyez-vous à l’existence de Dieu ? », répondit très pertinemment : « Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j’y crois. »

La vérité, lorsqu’on aborde une telle question, c’est qu’il faut faire preuve de la plus grande humilité : Dieu étant un Etre infini, comment nous, simples mortels, prisonniers de notre finitude, pourrions-nous le concevoir ?…

S’il existe, Dieu se manifeste dans les petites choses et non pas de façon spectaculaire. La Bible (1 Rois 19, 9a.11-16) relate la rencontre du prophète Elie avec Dieu, sur une montagne, à l’entrée d’une caverne.

« A l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan. »

« Après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre. »

« Et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. » Et dans cette brise légère, Elie entendit la voix du Seigneur.

Ce rappel, pour dire que Dieu, s’il existe, parle dans le silence de notre cœur, de notre conscience, et dans notre aptitude – propre aux hommes – à distinguer le Bien du Mal.

Mes lecteurs l’auront constaté, j’évite dans mes chroniques, de parler à la première personne, et j’essaie de me faire l’interprète de la voix du plus grand nombre. Je me permets donc de faire ici, une exception et d’exprimer mes croyances personnelles.

Je suis partagé entre le cœur et la raison. La raison voudrait tout expliquer de façon rationnelle, et cherche toujours à « prouver ». Mais le cœur, lui, ne demande aucune preuve. Il ne cherche pas à comprendre. Il écoute simplement, dans le silence, les messages qui m’invitent à trouver un sens à ma vie…

Ayant été élevé dans une famille chrétienne, je reste profondément attaché à cette religion – qui pour moi est la plus belle de toutes – sans nier la valeur de beaucoup d’autres.

Je crois que Jésus de Nazareth a réellement existé et qu’il est mort crucifié. Ce sont là des faits historiques indéniables. Et je crois aux messages d’Amour et de Paix, que nous ont rapportés les Evangiles.

Au cours de ses trois années de prédication sur les chemins de Galilée, il a été un modèle unique pour l’humanité. Deux mille ans plus tard il reste un modèle pour tous. Il a invité à l’Amour, au respect des autres, à la fraternité, au pardon, valeurs universelles auxquelles mon cœur adhère sans la moindre hésitation.

Mais ma raison – qui voudrait toujours avoir le dernier mot – se heurte sur le mystère de cette Résurrection au petit matin de Pâques, fondement de la foi de tout chrétien, et se demande si Jésus était Dieu, fils de Dieu, prophète ou autre.

Mon cœur, lui, qui me pousse à la plus grande humilité, n’hésite pas à entrer en contradiction avec ma raison. Il me laisse penser que notre vie ne s’arrête pas au soir de notre séjour ici-bas, et que les personnes que nous avons aimées, restent présentes au plus profond de notre cœur et veillent sur nous.

Et, s’il doit y avoir un jugement, je n’ai pas la moindre inquiétude : tous ceux qui auront eu, au moins une fois sur cette terre, un élan d’Amour, seront sauvés.

Quels que soient mes doutes et mes contradictions, je crois que, Jésus nous a transmis avec le « Notre-Père » la plus belle prière qui soit au monde. Prière qui peut être récitée par tous, quelles que soient ses croyances.

En la récitant on fait un acte d’humilité. On reconnaît qu’il y a une transcendance qui nous dépasse ; on demande que la Paix et l’Amour promis par Jésus-Christ inondent l’humanité ; sans être fatalistes, on demande à Dieu la force d’accepter les épreuves que nous pouvons rencontrer sur notre route ; nous formulons également un vœu qui pourrait être qualifié « d’humanitaire » : que tous ici-bas aient à manger à leur faim et par suite aient des conditions matérielles décentes. Nous en sommes loin !…

N’étant pas parfaits, nous lui demandons de pardonner nos péchés. Jésus nous demande aussi de pardonner à ceux qui nous ont « offensés ». J’ai beaucoup réfléchi à ce dernier point. Il y a des cas où les victimes – comme celles du Bataclan – ne peuvent pas pardonner à leurs assassins et je pense que seul Dieu peut pardonner à ces derniers s’il juge qu’ils le méritent.

Nous avons une conscience qui nous permet de distinguer le Bien du Mal. En demandant à Dieu : « Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. », nous lui demandons de nous aider à toujours choisir le chemin du Bien.

Un prêtre à qui je faisais part un jour de mes doutes, me répondit : « Celui qui ne doute pas, n’a pas la Foi ».

Pour finir je dirai donc simplement que le chemin que Jésus a tracé sur cette terre, est pour moi le seul qui vaille, et j’essaie imparfaitement de le suivre. C’est un chemin qui n’épargne pas les épreuves mais qui me remplit d’une JOIE dont je voudrais inonder tous ceux qui croisent ma route.

L’homme et la religion…

« Le XXIe siècle sera religieux – ou spirituel ? – ou ne sera pas. » Il semblerait qu’André Malraux n’ait jamais écrit l’une ou l’autre de ces deux phrases.

Cependant il faut constater, au début de ces années 2000, un retour en force des religions sous forme de fanatisme et d’intolérance.

L’homme est devenu humain à compter du jour, où il a commencé à enterrer ses morts, et les premières tombes retrouvées, se trouvent en Israël et datent de 100 000 ans.

Le sentiment religieux n’a cessé d’évoluer depuis, au cours des dizaines de milliers d’années qui ont suivi, avec l’apparition des notions de sacré, de sacrifice, de prière, de rites, de clergé, etc.

Et la majorité de l’humanité est passée, peu à peu, de la croyance en plusieurs dieux à la croyance en un dieu unique.

Le sentiment religieux est sans doute né de la peur de la mort, et de la volonté de concilier les forces de cette nature au cœur de laquelle l’homme vivait. Ce dernier était partagé entre un sentiment de peur et d’émerveillement.

Peur devant les déchaînements inexpliqués d’une nature imprévisible et souvent hostile, et émerveillement face la beauté d’un lever soleil ou tel autre spectacle. Et peu à peu sont nées les religions.

Au sens initial les religions « relient » les hommes entre eux et sont en rapport avec une transcendance qui les dépasse. Mais elles sont ambivalentes : si elles sécrètent du lien social, elles engendrent aussi de la violence ; à côté de la compassion pour autrui, elles donnent naissance à de l’exclusion ; parallèlement à la liberté, elles entraînent de l’aliénation ; en même temps qu’elles produisent du savoir, elles génèrent de l’obscurantisme…

Il faut donc admettre que, selon les époques, les religions ont été des ferments de paix et de progrès, ou au contraire des lieux d’obscurité et de violence.

Alors que, voici 100 000 ans, l’homme a commencé à s’humaniser, comme nous l’avons rappelé ci-dessus, nous assistons aujourd’hui à la déshumanisation du monde. L’individualisme et le matérialisme croissants, isolent de plus en plus les hommes les uns des autres, et coupent les liens qui les ont reliés pendant des millénaires.

La perception sentimentale et émotionnelle du monde tend à s’effacer devant un rationalisme froid et sans âme, et bien souvent les croyants – comme les athées – font preuve d’une même intolérance, veulent imposer « leur » vérité, alors que personne ne détient La Vérité, et que le Mystère de la Vie et de l’Univers demande la plus grande humilité.

Les chasseurs-cueilleurs, d’il y a des dizaines de milliers d’années, vivaient en symbiose totale avec la nature. Les mouvements écologistes contemporains pourraient traduire un retour salutaire à cette nature, dont l’homme a pillé outrageusement les richesses au cours des dernières décennies, mais encore faudrait-il que leurs membres ne soient aveuglés par des idéologies totalitaires, et fassent preuve d’un minimum de bon sens.

Comme le dit Frédéric Lenoir dans son « Petit traité de l’histoire des religions » : « Il est vain de vouloir enfermer les religions dans une case « blanc » ou « noir » et de ne voir en elles que des ferments de paix et de progrès, ou au contraire que des lieux d’obscurité et de violence. »

Terminons ces quelques lignes par une note d’espoir. Que nous soyons croyants, non-croyants, athées, agnostiques, un message d’Amour et de Paix, a été délivré à l’humanité voici 2000 ans.

Ce message nous a été transmis par les Evangiles, qui ont rapporté les paroles d’un certain Jésus de Nazareth.

D’aucuns voient en lui Dieu, le fils de Dieu, un prophète, un sage ou autres.

Les paroles de ce dernier sont valables pour tous les temps : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. » (Matthieu, 24 :35).

Malheureusement, au fil des siècles, ce message qui prônait la tolérance a été trahi et a souvent donné lieu à la plus grande intolérance et aux pires violences.

Mais rien n’est perdu : ce message s’adresse à tous les hommes de bonne volonté – et ce sont les plus nombreux sur cette terre – et les invite à construire ce monde d’amour juste et fraternel dont rêvons tous.

Les croyants tireront leur force de leur foi en Dieu, et tous les autres de l’amour et du respect des hommes, de leur volonté de bâtir un monde plus humain, dans lequel chacun aura sa place et dans lequel il n’y aura aucun d’exclus.

Le port du voile et l’islamisation de la France…

J’ai toujours pensé que les religions devraient rapprocher, unir les hommes, dans un même élan vers Dieu ou vers une transcendance qui les dépasse.

Tel n’est malheureusement pas le cas : depuis des millénaires nous constatons qu’elles les divisent, les déchirent. Alors que pour moi, chacune ne possède qu’Une part de Vérité, je constate que, la plupart du temps, toutes prétendent détenir La Vérité et veulent l’imposer aux autres, et souvent par la force.

Chrétien de cœur, je crois au message d’Amour des Evangiles, tout en reconnaissant que l’Eglise s’en est souvent éloignée, au cours des siècles passés. Il suffit de se rappeler des Croisades, de l’Inquisition, des guerres de religion, etc.

Quant à l’islam, beaucoup d’amis ne cessent de m’affirmer qu’il s’agit, comme le christianisme, d’une religion d’Amour et de Paix. Mais je peine à les croire quand je vois le Coran prêcher la « mort du mécréant » et vouloir imposer la Charia dans le monde !…

Il ne s’agit d’ailleurs pas d’une religion au sens propre mais d’une idéologie qui ne sépare pas le temporel du spirituel.

Pour croire que l’islam soit une religion d’Amour et de Paix, il faudrait que je vois tous les musulmans de France se lever en masse et condamner en bloc tous les crimes odieux d’Al-Quaida, de Daesh et autres mouvements islamistes. Ils ont le devoir de s’en désolidariser pour être crédibles. Tel n’est pas le cas.

Le drame dans tout cela c’est que, si l’Eglise du XXIème siècle s’est apaisée, a rompu avec les violences des siècles passés, l’Islam n’a pas évolué, en est resté à la barbarie du VIIème siècle de ses origines.

Le grand débat, actuellement, est celui de l’autorisation ou non du port du voile pour les mères accompagnant les sorties scolaires. Personnellement je crains qu’en leur accordant ce droit de plus, on glisse un peu plus vers l’islamisation de la France.

La France, pays de tradition judéo-chrétienne, qui a inventé la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, et qui prône la laïcité dans l’espace public, voit peu à peu cette laïcité grignotée par un islam qui impose ses règles, avec l’aval de nos dirigeants, depuis des décennies.

Ce sont la nourriture hallal dans les cantines scolaires, d’hôpitaux, ou autres. Ce sont ces musulmans qui refusent que leur épouse soit soignée par un homme, ou qui refusent de serrer la main d’une femme. Ce sont encore, et de plus en plus, ces piscines dans lesquelles il faut réserver des plages horaires pour les musulmanes, qui refusent la mixité, ou encore qui veulent imposer le burkini contraire à toutes les règles d’hygiène, et tutti quanti…

Ne risque-t-on pas en autorisant le port du voile de glisser un peu plus vers l’islamisation de la France, en s’ajoutant aux mœurs imposées ci-dessus ? … Mais ne risque-t-on pas, en l’interdisant, d’inciter, par réaction, de plus en plus de femmes à le porter ?… Doit-on s’offusquer pour un simple foulard, car il y a voile et voile ? Ne sommes-nous pas victimes d’un emballement médiatique dont les partis politiques font leurs choux gras ?…

Après tout, direz-vous, nos prêtres hier, portaient bien la soutane, et certaines religieuses, aujourd’hui encore ont bien un habit particulier… Oui, certes, mais elles faisaient partie notre civilisation judéo-chrétienne, et tel n’est pas le cas avec l’islam… Je pose la question sans y répondre.

Je souhaite l’entente entre les communautés différentes, mais cela suppose un respect réciproque de chacune. Tel n’est pas le cas, je le répète avec l’islam, qui interdit le culte chrétien et nos églises en terres musulmanes…

Un mot pour finir sur l’attentat de la mosquée de Bayonne par un octogénaire qui a blessé deux personnes. Je condamne bien évidemment un tel acte, mais n’est-ce pas là les prémices de cette guerre civile – ou guerre de religion ? – annoncée par les plus pessimistes d’entre nous ?

A propos de tous les attentats, les autorités nous mentent bien souvent, quand elles refusent de qualifier d’attentats terroristes, des actes commis aux cris « d’Allah akbar ! » – « Allah est [le] plus grand », et prétendent que leurs auteurs sont victimes de troubles psychiques, de discrimination – du fait de sa surdité pour le tueur de la Préfecture de Police de Paris – ou autres.

Cependant la peur ne mène à rien. Il faut, envers et contre tout garder la confiance en l’avenir, garder l’espoir en un monde meilleur. L’espoir n’est pas un vain mot, mais la volonté de donner vie à nos plus beaux rêves. L’annonce de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) du recrutement de plus de mille agents, est un signe encourageant de cette volonté.

Nos pères ont donné leur vie pour nous assurer la Liberté et la Paix. Montrons-nous dignes d’eux. Gardons courage !

La mouche, le miracle et Dieu…

Un magnifique soleil inonde cette première journée de printemps. Une lumière vive et une chaleur délicieuse emplissent notre séjour.

Le bourdonnement d’une mouche se fait entendre. L’insecte va et vient dans la pièce, puis finit pas se jeter sur la baie vitrée, qui la sépare de l’extérieur. Il bute contre cette frontière invisible qu’il voudrait franchir à tout prix pour rejoindre l’immensité des espaces ensoleillés.

La mouche va. Vient. Recule puis revient et se heurte plus fort encore contre l’obstacle. Elle insiste. Son intelligence de mouche – ou plutôt son instinct – ne lui permet pas de comprendre pourquoi son vol est entravé en cet endroit.

Elle insiste et insiste encore, et va sans doute mourir d’épuisement devant cette invisible et infranchissable barrière.

C’est alors que se produit le miracle, c’est-à-dire cet événement que son intelligence de mouche ne peut comprendre et qui va la sauver.

Il se trouve que je n’ai jamais pu supporter de voir souffrir le moindre être vivant, quelle que soit sa taille. A tel point qu’il m’arrive souvent, en période de pluie, de remettre sur une plate-bande un escargot ou un simple ver de terre égarés sur le goudron d’un trottoir.

J’ouvre donc la baie vitrée. Mais la mouche veut forcer le passage en se collant contre la partie fermée. Il me faut donc prendre un journal et, après bien des efforts, je réussis à la mettre sur le chemin de la liberté.

Si cette mouche pouvait parler, elle raconterait sûrement à ses congénères son aventure extraordinaire : une barrière invisible qui se dressait devant elle, qu’elle n’arrivait pas à franchir, et derrière laquelle elle allait sans doute mourir. Puis soudain, le miracle : l’obstacle infranchissable a disparu !

Elle ignore à qui ou à quoi elle doit son salut. Mais elle l’attribuera au Hasard, à la Chance, à la Providence, voire au Dieu des mouches dont j’aurai été l’humble instrument.

N’en est-il pas de même pour nous, les hommes, à propos des phénomènes qui dépassent notre intelligence, le dénouement heureux et inattendu de telle ou telle situation, une guérison inespérée, etc.

Là où l’athée et l’agnostique ne verront que Chance et Hasard, je veux voir la main d’un Dieu d’Amour, la Providence bienveillante d’un père pour son enfant.

Je sais pertinemment qu’en progressant sans cesse, la science finit par expliquer bien des phénomènes, et que ce qui paraît miracle aujourd’hui trouvera une explication parfaitement rationnelle demain.

Qu’importe ! Je sais aussi que nul ne pourra jamais m’expliquer le miracle de la Vie, ni le miracle de l’Amour. L’indicible bonheur d’aimer et d’être aimé. Et à défaut d’autre mot, j’en attribue humblement la paternité à la Providence et à Dieu, qui accompagnent inlassablement et fidèlement mes pas depuis bientôt soixante-sept ans, et à cette petite étoile du ciel qui brille dans mon cœur, sous les ciels clairs comme dans les nuits le plus sombres.

PS : Rendons à César ce qui revient à César : cette chronique a été inspirée par un article de Rémi Brague intitulé « Le Seigneur des mouches » et paru dans le Monde des Religions de novembre-décembre 2013

allée Marcel Pagnol, le mercredi 23 avril 2014 Fête de Saint Georges – HL