Quelques réflexions sur le premier tour des élections régionales, ce dimanche 6 décembre 2015
Selon moi, les Français ont voté massivement pour le FN par dépit. Ils ne croient plus dans aucun parti, sont las de la démagogie, des promesses jamais tenues, et se sont donc tournés vers l’extrême-droite.
Que se passera-t-il dans deux ans, si on a un face à face Marien Le Pen, François Hollande ?…
La droite et la gauche s’accusent mutuellement de la montée et de la percée du FN. Mais elles en sont toutes deux aussi responsables.
Elles ont fermé les yeux sur les problèmes dramatiques de l’immigration et ont tout accepté, même l’inacceptable. Quoi de plus normal que les gens de Calais confrontés depuis des années à une jungle à laquelle personne ne trouve de solution, aient voté massivement pour Marine Le Pen ?…
Droite et gauche ont montré leur incapacité à assurer notre sécurité ; les derniers attentats marquent la faillite de leurs politiques.
Comment accepter également qu’une personne au chômage gagne souvent plus qu’en travaillant ? Que des agriculteurs en retraite gagnent moins qu’un immigré qui n’a jamais travaillé en France ?!… Et tutti quanti…
Comment s’étonner, dans de telles conditions, face à de telles faillites de partis de droite comme de gauche, face à de telles injustices, que les électeurs se soient massivement tournés vers l’extrême-droite qui leur promet monts et merveilles.
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Hélas, si le Front National – grâce à sa démagogie et à son populisme, et du fait de la lassitude d’une majorité d’électeurs – prend la tête de plusieurs régions, il ne faut pas croire que nous aurons des « lendemains qui chantent » !
Le programme économique de Front National est catastrophique. La sortie de l’euro et le retour au franc, loin de doper l’économie sera suivie d’une dévaluation qui se soldera par un appauvrissement et une explosion de la dette publique.
D’autre part, le protectionnisme et la quasi-autarcie proposés par Marine Le Pen ne s’accompagneront pas d’une croissance vigoureuse et d’une industrie florissante. D’autant plus que nous faisons la moitié de notre commerce extérieur avec la zone euro et que nos partenaires ne manqueront pas de riposter durement.
Enfin, jamais le Front National ne pourra tenir ses promesses concernant l’augmentation des bas salaires, la revalorisation des retraites, le rétablissement de la retraite à 60 ans, la baisse des tarifs du gaz, de l’électricité, du train, des prix de l’essence, etc. Ce sont là des promesses purement démagogiques et absolument irréalisables, à moins de ruiner à jamais les finances publiques, déjà si mal en point…
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Je ne sais pas si les électeurs du Front National ont conscience de tout cela, et j’ai peur qu’ils se laissent berner par des promesses sécuritaires fondées souvent sur le rejet de l’autre et sur l’émotion.
Personnellement, au terme de longues réflexions, je suis partisan de la peine de mort, sans croire pour autant qu’elle ait un pouvoir dissuasif et sans en faire un instrument de vengeance. Je pense seulement que la peine de mort est la seule peine à la mesure de certains crimes, par lesquels leurs auteurs se sont exclus de la communauté et ne peuvent la réintégrer
Mais j’estime qu’elle doit être sérieusement encadrée. Que les criminels doivent avoir droit à des procès équitables en étant assistés d’avocats. Et je pense qu’il reviendrait, en dernier lieu, au Président de la République, le droit de les gracier ou non. Peut-être alors ce dernier s’investirait-il davantage dans sa fonction, en ce moment sublime ou la vie et la mort d’un homme seraient entre ses mains.… On est loin ici, en tout cas, d’une justice expéditive et émotionnelle, comme le prône Marine Le Pen, par pure démagogie, pour récolter des voix.
D’autre part, gauche et droite ont montré leur incapacité totale et égale, à gérer le problème de l’immigration, et Marine Le Pen en fait maintenant ses « choux gras », surfant sur les inquiétudes et les peurs légitimes devant les vagues migratoires.
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Pour finir, je me demande également si le vote massif des électeurs pour le Front National ne traduit pas un rejet de Nicolas Sarkozy qui s’est imposé chef de l’opposition, qui brigue à nouveau la présidence de la République alors que les Français l’ont rejeté en 2012, et qu’ils ne veulent plus au sommet de l’Etat !…
Le vote de dimanche a été un vote de dépit et de sanction. Il faut attendre maintenant le vote de dimanche prochain. Mais quels qu’en soient les résultats, je doute que gauche et droite modifient pour autant leurs politiques. Les candidats – élus ou non – tireront des leçons stratégiques pour se maintenir en place ou pour l’emporter une prochaine fois, mais nous serons toujours les victimes et les jouets de leurs ambitions personnelles, de leur boulimie de pouvoir, et du peu d’intérêt qu’ils portent aux pauvres citoyens que nous sommes, passé les élections.