Ils s’appellent Léon et Johannes…
Ils s’appellent Léon et Johannes.
Léon est français. Johannes allemand.
Voici soixante-dix ans, ils avaient 21 ans et 18 ans.
Le 6 juin 1944, Léon a débarqué à Sword Beach
avec les 176 autres soldats du commando Kieffer.
Il est l’un des 25 hommes de ce commando
à ne pas avoir été blessé ou tué en Normandie.
Ce jour-là, la 3e division d’élite de la Wehrmacht
à laquelle appartenait Johannes se trouvait en Bretagne.
Cette unité rallia la Normandie après 350 kilomètres de marche,
fut déployée à Saint-Lô, puis battit en retraite dans le bocage normand.
Les deux hommes qui se donnent aujourd’hui l’accolade
n’ont donc pas combattu l’un contre l’autre.
Mais il appartenait à deux camps ennemis
luttant à mort l’un contre l’autre.
Quelle absurdité, quel échec que les guerres,
et l’obligation de s’entretuer !
Soixante-dix ans ont passé.
Les ennemis d’hier se sont réconciliés
mais que de sang versé,
que de morts, au printemps de la vie, emportés !
Dans cette accolade fraternelle,
ce Français et cet Allemand nous crient : « Plus jamais ça ! »
Et à tous les eurosceptiques et à tous les europhobes,
ils crient : « Restons unis ! Respectons nos différences,
mais de grâce restons en Paix et répandons la Paix autour de nous !
Et redonnons une âme à ce continent
victime de technocrates et ratiocineurs
qui nous écrasent sous des lois souvent absurdes
qui nous divisent au lieu de nous rassembler ! »
Puissiez-vous, Léon et Johannes,
passé l’euphorie de cet anniversaire grandiose,
entraîner le monde vers la Paix, la Justice et la Liberté !