Des hommes et des dieux.

Vu ce très beau film dont j’ai admiré la profondeur.

J’ai trouvé ce film magnifique. Il montre de façon bouleversante le dilemme tragique des moines de Tibhirine. Doivent-ils partir et se réfugier dans un lieu sûr où leur vie ne serait plus en danger ? Ou doivent-ils rester avec tous les risques qui accompagnent une telle décision.

Ces hommes ne cherchent pas le martyre. Ne cherchent pas à être des héros.

Simplement, ils refusent d’abandonner leurs frères musulmans dont ils partagent les peines et les joies et, porteurs de paix, ils refusent de céder au chantage de la violence.

Ce sont des hommes pleins d’humanité que l’on voit. Partageant leur temps entre la prière et les travaux de la vie quotidienne. Jardin, marché, aides administratives, tenue d’un dispensaire, etc.

Quel beau témoignage que celui de Luc, ce moine médecin qui, malgré la fatigue, soigne les malades avec tant de dévouement, sans faire de distinctions ni de préférences !

Quelle belle figure que celle de Christian, supérieur de cette petite communauté, à l’écoute de ses frères en religion.

Et enfin quel beau visage que celui de frère Amédée, pétri de la sagesse et de la sérénité apportées par le grand âge !

On a là, vraiment, de belles âmes, remarquablement bien rendues par le cinéma.

Ce film pose la question de tous les humanitaires dans le monde, qui, laïcs ou religieux, sans chercher à convertir quiconque, se mettent au service des plus pauvres, et sont victimes de la violence et de la folie d’extrémistes.

Comment ne pas penser, en le voyant à Michel Germaneau, 78 ans, récemment exécuté au Niger, par des membres d’Al Qaïda au Maghreb ?

Oui ce film donne à réfléchir. Il nous montre, à nous qui avons encore la chance de vivre dans un pays en paix, jusqu’où peuvent aller l’engagement et le sacrifice d’hommes dévoués, généreux, au service des plus pauvres.

Au rappel du sort tragique des moines Tibhirine, une pensée de l’Inde ancienne me revient à l’esprit : « Quiconque entre dans notre demeure, fût-ce un ennemi, a droit à l’hospitalité. L’arbre ne refuse pas son ombre, même à celui qui vient l’abattre »…