Réflexions sur l’argent et les banques, suite à l’appel d’Eric Cantona…

L’argent et les banques seraient-ils à l’origine de tous les maux que nous connaissons ? Beaucoup le pensent en voyant se creuser l’écart entre les riches et les pauvres et en constatant que les banques ne cherchent souvent que le profit.

Pourtant argent et banque font partie des plus grandes inventions de l’humanité.

Grâce à l’argent on peu évaluer la valeur des biens, les échanger, en évitant les lourdeurs d’un troc qui de nos jours serait impossible, et différer dans le temps des dépenses.

Les banques en collectant l’argent du plus grand nombre, permettent aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités, de financer des investissements que seuls, ils n’auraient pas les moyens de faire, ou ne pourraient le faire qu’après biens des années d’attente.

Le drame aujourd’hui, c’est que l’argent n’est plus un moyen mais une fin. Il n’est plus, bien souvent, pour les plus riches, la contrepartie d’un travail ou de services mais un bien virtuel dans une économie elle aussi virtuelle, cinquante fois plus importante que l’économie réelle.

Nous sommes dans des systèmes totalement viciés où tout est transformé en produits financiers, dans lesquels les actionnaires font la pluie et beau temps et cherchent avant tout à s’enrichir sans se soucier d’améliorer, grâce à leur argent, la condition de leurs frères humains.

Argent, banques et économies ont pour fondement la confiance. Or, aujourd’hui cette confiance est fortement ébranlée. La crise que connaît le monde aujourd’hui – et dont, on l’oublie souvent, les plus grandes victimes sont les pays pauvres pour lesquels les produits de première nécessité atteignent des prix exorbitants – est avant tout une crise de confiance.

Doit-on condamner l’argent et les banques, et suivre le mot d’ordre ridicule d’un Eric Cantona de retirer tout son argent des banques ? Encore faudrait-il en avoir ! Beaucoup ne vivent que prêts et de découverts… Et pour ceux qui en ont, que feront-ils de toutes ces liquidités, où les mettront-ils pour échapper à la menace des voleurs ?!…

Non, ce ne sont pas l’argent et les banques qu’il faut condamner. C’est l’usage qui en est fait.

Je crois à la solidarité. Je prends la défense des riches qui gagnent honnêtement leur vie et partagent leurs richesses avec les plus pauvres. Je crois aux banques et aux banquiers qui sont au service de la communauté, et non pas seulement de quelques privilégiés.

Serais-je en train de rêver ?… Je sais que l’homme, malgré son égoïsme foncier, est capable du meilleur. Beaucoup sont généreux et même très généreux, et il faudrait quelques lois simples – avec des jeux d’encouragements et de contraintes, la carotte et le bâton pour parler familièrement – pour répartir équitablement les richesses et pour qu’argent et banques jouent le rôle bénéfique et régulateur qu’ils peuvent et qu’ils doivent avoir.