Sensibles, comme le plus grand nombre, aux malheurs des autres – maladie, misère, solitude, etc. – mon épouse et moi-même, nous efforçons de faire des dons, de temps à autres, à des associations caritatives et humanitaires.
Mais je veux dire ici ma colère : en l’espace d’un mois, nous avons reçu, par la poste, plus de vingt appels aux dons, accompagnés de toute une panoplie de gadgets : stylos, agendas, cartes de vœux vierges, feuilles de papier à lettre avec nos initiales, etc.
Je constate donc que la collecte de dons est devenue un véritable « business » et que tous les moyens sont bons pour sensibiliser les éventuels donateurs.
Je me demande si les associations caritatives et humanitaires ne sont pas devenues de véritables entreprises commerciales, qui échangent – ou vendent ? – leurs fichiers, qui n’hésitent pas à consacrer des sommes importantes pour appâter les donateurs, et qui jouent sur la misère du monde pour collecter le plus possible de fonds.
J’avoue que je suis très déçu par cette évolution et cette pratique de « forcer la main » des donateurs en leur distribuant des cadeaux, et en culpabilisant ceux qui ne répondent pas à leurs appels.
Continuerons-nous à faire des dons à certaines associations, malgré leur matraquage publicitaire et nos moyens limités ? Je n’en sais rien. Mais pour l’heure, nous avons choisi une autre solution : aider au moment des fêtes, telle ou telle personne de notre entourage, en difficulté financière.
C’est un don libre et gratuit, pour lequel nous ne subissons aucune pression et dont nous savons que le – ou la – bénéficiaire l’utilisera à bon escient… Cela s’appelle la solidarité sans publicité. Nous n’aurons pas d’autocollant à apposer au dos de nos courriers, signalant à tous, les associations auxquelles nous avons fait des dons.
Mais nous essayons d’être fidèles à cette recommandation du Christ : « Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse en secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » (Matthieu 6, 3-4)