Les derniers et odieux attentats de Bruxelles suscitent plusieurs réactions chez les politiques sur les peines à appliquer aux coupables de tels crimes.
A ces réactions, nées souvent de l’émotion, je voudrais ajouter mes propres réflexions que je mûris depuis des années et que j’ai déjà exposées plusieurs fois dans ces chroniques.
Toute faute mérite une peine. Une peine graduée selon l’importance de cette faute qui permet au coupable de se racheter et qui apporte une certaine réparation à la victime.
C’est à la Justice de fixer cette peine, et il est bien évident que parfois, dans un certains crimes, aucune réparation ne sera à la hauteur du préjudice subi.
Quoi qu’il en soit, dans un pays comme la France qui est à l’origine des droits de l’homme, je pense que tout criminel, dès l’instant où il est condamné à une peine de prison, doit avoir l’espoir de pouvoir se racheter un jour, de pouvoir s’amender, d’être libéré un jour ou l’autre, et de recommencer une nouvelle vie.
C’est pourquoi je pense que rien ne serait plus inhumain et barbare que de condamner un criminel à la perpétuité en le privant de tout espoir de s’amender, de se racheter.
Mais il est hélas certains crimes si horribles – comme les meurtres de jeunes enfants innocents, et comme les attentats de Paris en novembre dernier ou de Bruxelles en début de semaine – qu’aucune peine n’est à leur mesure, et qu’aucune expiation n’est possible, les criminels étant allés trop si loin dans l’horreur et dans la barbarie.
Seule, pour moi alors, convient la peine de mort, par respect pour leurs victimes et par respect de la Justice. Peine qui marque l’exclusion de la société dont ils se sont odieusement retranchés et peine beaucoup plus humaine qu’une condamnation à perpétuité sans espoir de rachat. Peine enfin qui n’est nullement vengeance mais réponse d’une Justice qui se veut à la hauteur des crimes commis.
Je ne sais pas si une telle peine serait dissuasive. Quelquefois, peut-être, quand je vois la lâcheté d’un Salah Abdeslam, qui n’a pas hésité à tuer des dizaines d’innocents, et n’a pas eu le courage de se faire « sauter » et s’est arrangé pour être pris vivant par la police. Le risque de la peine de mort l’eût peut-être dissuadé de perpétrer de tels crimes…
Quoi qu’il en soit, je refuse une Justice arbitraire et dans l’émotion. Je pense que tout criminel doit avoir droit à un procès équitable et doit pouvoir bénéficier d’un avocat – même si ce dernier me semble parfois défendre l’indéfendable !
Et je pense qu’en dernier lieu, dans le cas d’une condamnation à mort, le condamné doit pouvoir demander sa grâce au Chef de l’Etat. L’abolition de la peine de mort par François Mitterrand a déchargé trop facilement les Chefs d’Etat de la plus grande responsabilité qui leur incombait – décider de la vie ou de la mort d’un homme.
Et si le recours en grâce est rejeté, je souhaite que l’exécution ait lieu rapidement. Je suis scandalisé par la barbarie des Américains qui gardent des condamnés dans les couloirs de la mort pendant dix ans, vingt ans et plus.
Il est bien évident qu’une condamnation à mort ne pourra être prononcée que s’il n’y a aucun doute sur la culpabilité du criminel.
Mon opinion choquera peut-être certains lecteurs. Pourtant elle est inspirée par un sentiment d’humanité, et non de haine ou de de vengeance. Et j’ajoute que lors de l’abolition de la peine de mort, en 1981, on trouva, parmi les opposants… des aumôniers de prison qui se faisaient les interprètes de criminels condamnés à la perpétuité !…
Sujet bien délicat que de trouver la peine à appliquer dans ce genre de cas