La répétition des mêmes drames, quelle qu’en soit l’horreur, risque de créer une certaine accoutumance chez ceux qui ne sont pas directement, intimement concernés par eux. Notre sensibilité s’émousse. Notre empathie et notre compassion risquent de sombrer l’indifférence.

Ainsi, il ne se passe de semaines – voire de journées – sans que les médias nous apprennent la mort ou la disparition par noyade d’un grand nombre de migrants, dont les embarcations ont chaviré en pleine mer.

Nous ne sommes pas responsables de ces drames, mais ils ne peuvent nous laisser indifférents.

Ces hommes, ces femmes, ces enfants sont victimes d’un monde injuste et d’odieux passeurs qui profitent de leur misère. Ils fuient des pays en guerre ou des pays touchés par la famine et par la faillite de systèmes économiques, qui ne profitent qu’à une poignée de dirigeants.

Poussés par l’espoir d’une vie meilleure, ils viennent pas centaines de milliers en Europe et leur arrivée provoque des mouvements de rejet, de replis légitimes…

Je l’ai souvent dit, et je le répète, la solution des phénomènes migratoires se trouve dans les pays d’où viennent tous ces migrants. On assiste, hélas, à l’impuissance de l’ONU à imposer la Paix là où il y a la guerre, et à imposer des systèmes économiques et démocratiques plus justes, plus équitables.

D’aucuns soutiennent que l’Europe et ses 500 millions d’habitants peut absorber sans problème un ou deux millions de migrants. Voir. Là encore, je me pose une question. Pourquoi l’Europe ? La plupart de ces migrants sont musulmans. Pourquoi les richissimes pays du Golfe, de populations musulmanes, n’en accueillent-ils aucun ?…

Je pose des questions. Je n’ai malheureusement pas de réponse. Qui en a ? Mais je dis haut et fort que je ne puis rester indifférent à la disparition en mer de tous ces hommes, de toutes ces femmes et de tous ces enfants.

Le croyant aura une prière pour eux. Le chrétien de cœur que je suis – en marge de l’Eglise et de sa kyrielle de dogmes – a une pensée émue pour eux.