J’ai toujours eu la conviction que la Vie ne nous envoie que des épreuves à notre échelle. Que des épreuves que nos fragiles épaules sont en mesure de supporter.
J’avoue cependant que certains drames ébranlent ma conviction. Je pense à ce père de famille dont la femme est dépressive, et qui vient d’étrangler sa petite fille de six ans, lourdement handicapée.
Pour moi, il ne peut s’agir que du geste de désespoir d’un père qui aimait profondément sa fille et qui n’a plus eu la force de supporter son handicap.
Je lis, sur Internet, des avis très tranchés sur cet infanticide et sur ce père. Je serai plus nuancé.
Certes, il convient de condamner tout assassinat et de poursuive tout assassin. Et il faut absolument refuser de banaliser l’infanticide. A ce propos, j’ai trouvé totalement déplacé le journal télévisé d’Antenne 2, hier soir, qui, en même temps qu’il dévoilait cet horrible drame, rappelait la clémence habituelle de la Justice face à de tels cas. Il y avait là précisément une banalisation et presque un encouragement au crime. Pourquoi s’abstenir de supprimer la personne handicapée ? La Justice acquittera dans tous les cas, l’assassin !…
Cela dit, je le répète, cet infanticide est, pour moi, celui d’un père désespéré. D’un père dont les épaules n’ont plus été assez fortes pour porter le poids de l’épreuve qui pesait sur elles. Car, il faut vraiment être à bout de forces pour commettre un tel acte.
Et c’est peut-être aussi le drame de la solitude. Sa femme étant dépressive, ce père s’est sans doute trouvé trop seul devant l’épreuve. A-t-il été entouré par des proches ? Par de la famille, par des amis dont l’attention, l’affection, l’amitié lui auraient donné la force et le courage dont il avait tant besoin, qui lui ont si cruellement manqué, et qui lui auraient évité de commettre l’irréparable à l’aube de cette nouvelle année.
Je n’en dirai pas plus. Seul le silence – un silence de tristesse, de respect et de compassion pour cette petite fille et pour son père – sont à la mesure d’un tel drame.
J’ajoute que je connaissai cette fillette, elle s’appellai Johanna. Lorsque je la voyai en promenade, en poussette avec sa mere elle souriait, heureuse de rencontrer les autres.elle n’etait pas un legume. Si seulement j’avais pu deviner le sort funeste qui l’attendai, je j’aurai adoptee.
Si vous connaissiez cette fillette, vous êtes beaucoup mieux placée que moi pour parler de ce terrible drame. Pour moi, je ne puis que me taire et dire simplement ma profonde, profonde tristesse. Bien cordialement. HL
Qu’importe quelques annees de prison pour ce pere, face a un responsabilite kil n’a plus a avoir.