La mort de 43 personnes dans l’accident de car, vendredi dernier, dans la Gironde, est un événement dramatique et je partage la peine de toutes les familles touchées par cette épreuve.

Mais je voudrais dénoncer ici le voyeurisme et la curiosité malsaine et totalement déplacée de certains journalistes.

En quoi est-il utile, enrichissant pour le téléspectateur – ou pour l’auditeur de radio – d’interroger des parents lointains des victimes, de faire des gros plans sur des personnes effondrées de douleur, de vouloir les faire parler à tout prix, etc. ?

Je le dis tout net : tout cela pour moi s’apparente à une agression de l’intimité des familles et des proches des victimes. Et tout cela n’ajoute strictement rien au partage de la peine, de la tristesse que tous nous éprouvons devant un tel drame.

Et puis est-il nécessaire de revenir en boucle, chaque soir, lors du journal télévisé, sur ce terrible accident, de montrer les mêmes images, de poser les mêmes questions ?…

Une cérémonie religieuse à la mémoire des victimes aura lieu ce mardi. On nous annonce la présence du Président Hollande. J’estime que ce n’est pas sa place. C’est la place d’un ministre, mais le Président de la République n’a pas à se montrer après chaque drame.

Il y a donc une nouvelle fois, avec cet accident, une récupération médiatique totalement déplacée – cela fait de l’audience alors les médias s’en donnent à cœur joie ! – et une récupération politique tout aussi déplacée.