Alors que le peuple grec est exsangue, et que le taux de chômage dépasse les 15% de la population active, l’Europe et le Monde lui demandent encore plus d’efforts, plus de sacrifices. Jusqu’où ira-t-on ?…
Quelle injustice faite à ce pays à qui le monde doit tant !… Les Grecs ont inventé la civilisation, l’art de vivre ensemble, la démocratie qui permet à chacun de participer à la vie publique, l’égalité des citoyens devant les lois, etc.
Les Grecs ont inventé la littérature – l’Iliade et l’Odyssée sont avec la Bible, les poèmes les plus lus dans le monde. Ils ont inventé le théâtre, la tragédie, la comédie, la rhétorique – rhétorique dont nos hommes politique contemporains ont tiré la perfection de leur « langue de bois » ! – Ils ont inventé l’Histoire, la philosophie, les sciences, la médecine – les jeunes médecins prêtent aujourd’hui encore le serment d’Hippocrate !
Ils ont inventé les arts et leurs artistes nous ont légué des œuvres qui défient le temps et dont feraient bien de s’inspirer nos pseudo-artistes d’aujourd’hui.
Près du Parthénon, plane l’ombre de Périclès. Pour mettre un terme au chômage, il lança une politique de grands travaux grâce à laquelle chaque Athénien eut de quoi manger et dont il nous reste les chefs-d’œuvre que nous admirons aujourd’hui encore.
Qu’attendons-nous, nous aussi, pour lancer des grands travaux qui remettrons les gens au travail et leur donnerons de quoi vivre ?!…
Hélas la Grèce aujourd’hui – et combien d’autres pays en Europe et dans le monde, dont la France ! – sont victimes de boursiers sans âme, jouant leur fortune sur l’effondrement économique de tel ou tel pays, et pratiquant la politique du chacun pour soi !…
Il est temps de remettre les pendules à l’heure. Stéphane Hessel a crié « Indignez-vous ! ». Moi je crie « Réveillons-nous et remettons les compteurs à zéro ! »
Il y a du travail pour tous dans le monde. Investissons dans les adductions d’eau et dans le traitement des eaux usées, dans la construction de logements, d’écoles, de dispensaires, d’hôpitaux, dans les routes, les voies ferrées, etc. Tout cela est parfaitement possible et assurerait un travail à chacun, et de quoi se nourrir et se loger.
Oui, tout cela est parfaitement possible. Hélas ! les hommes qui détiennent le pouvoir sont bien souvent ceux qui ont les plus grandes fortunes et ne sont guère partageurs…
Pour en revenir à la Grèce, si nous la laissons mourir si injustement et si tragiquement, c’est peut-être la mort qui nous attend demain à notre tour !…
Hélas, il est force de constater que les hommes politiques grecs actuels n’ont pas la même sagesse que ceux qui ont jadis inventé la démocratie. Ceux d’aujourd’hui ont longtemps vécu au dessus de leurs moyens, ce qui a très fortement endetté le pays (JO d’Athènes, retraite à 53 ans, fraude massive du peuple…). Ainsi, leur interdiction d’opérer sur les marchés financiers est selon moi le juste retour des choses, au même titre qu’une banque va refuser un prêt à une personne n’en n’ayant pas les moyens.
Vous titriez « Allons nous laisser mourir la Grèce », mais la situation est complexe. Aujourd’hui, la dette publique grecque est, et ne peut être, financer que par la BCE et le FMI (en effet, s’ils voulaient emprunter sur les marchés financiers, leur taux d’intérêt oscillerait entre 20 et 25% étant donné le risque porté par l’investisseur… ce qui serait insoutenable pour la Grèce). Nous ne pouvons pas dire alors – à mon avis – qu’à l’heure actuelle l’UE n’agit pas pour la Grèce, alors qu’une fond de réserve de 440 milliard d’euros, principalement financé par l’Allemagne et la France (les deux pays les plus puissants de l’UE), a été débloqué pour les situations d’urgences comme celles-ci. Mais cela suffira-t-il, lorsque l’on sait que la dette publique totale grecque s’élève à plus de 360 milliards, sans parler de la dette privée colossale?
Par ailleurs, l’UE ne peut pas laisser tomber la Grèce. En effet, si les banques grecques venaient à être liquidées, c’est une véritable réaction en chaîne qui s’abattrait sur l’Europe, étant donné que de nombreuses institutions financières sont exposées à la dette (en France la plus exposée serait le Crédit Agricole) et nous pourrions revivre alors un nouveau Novembre 2008…
En conclusion, je pense sincèrement que le sujet n’est pas de savoir si nous allons laisser mourir la Grèce, mais « Pouvons nous encore sauver la Grèce, et à quel prix »? Selon les spécialistes, un défaut de la Grèce serait difficile à éviter dans la mesure où une restructuration de la dette serait considéré comme telle (certains investisseurs ne retrouveraient alors pas leurs deniers, ce qui est la définition du défaut). Dans ce cas là quelle solution/sanction? Une exclusion de la Grèce de la zone euro? Que ce pays soit sous la tutelle de l’union européenne? Bien malin sera celui qui aura la réponse. Et puis la Grèce aujourd’hui, mais demain…?
En bref, je ne suis que très peu optimiste quant au futur économique de notre zone euro, et par extension, de notre patrie.
(PS: Pour rappel, la médecine et les mathématiques sont arabes, et la civilisation la plus ancienne est apparue il y a 5000 ans, il s’agit de la Chine)
MERCI de ce long et très intéressant commentaire. Je suis tout à fait d’accord avec vous pour dire que « la situation est complexe » et je reconnais que le titre « Pouvons nous encore sauver la Grèce, et à quel prix ?» serait plus judicieux.
Les Grecs ont bien sûr une part de responsabilité dans la faillite de leur économie aujourd’hui, un grand nombre d’entre eux ayant vécu au-dessus de leurs moyens. Mais l’Europe aussi a sa part de responsabilité : elle a intégrée la Grèce dans la zone euro en 2001 alors qu’elle ne remplissait pas les critères économiques exigés.
Aujourd’hui, le sort de l’Europe est lié à celui de la Grèce. Si la Grèce sort de la zone euro, ce sera un coup dur pour l’Europe.
Vous me dites que la BCE et le FMI font de gros efforts pour sauver la Grèce. Je le reconnais. Mais, le drame, ce sont les conditions déchirantes imposées aux plus pauvres.
Il y aurait un remède pour sortir de cette longue crise économique : la SOLIDARITE. Malheureusement j’ai bien peur que, comme toujours, les riches ne soient obligés de donner que du superflu – quand on arrive les imposer ! – tandis que les plus pauvres sont condamnés à se priver du nécessaire, de l’indispensable. Voilà l’injustice contre laquelle je m’élève.
C’est aux plus pauvres que les nantis demandent le plus d’efforts et c’est là profondément injuste.
Je ne suis ni pessimiste, ni optimiste sur le « futur économique de notre zone euro et de notre patrie ». L’Europe et le monde ont connu bien des crises, ils surmonteront celle-ci.
Mais, il eût fallu, avant de faire une Europe monétaire, abandonnée à des techniciens, organiser une Europe politique, capable de parler d’une seule et même voix, tout en respectant les particularités de chacun de ses membres. On en est loin. Hélas !
Une remarque encore : je m’attriste et m’inquiète en voyant le port du Pirée racheté par les Chinois. N’est-ce pas là le début du démantèlement de la Grèce ?…
Enfin, je ne prétends pas que la civilisation grecque soit la plus ancienne, mais elle a illuminé l’Europe et le monde. Et, si les Arabes ont inventé les mathématiques, la médecine a été inventée par les Grecs qui nous l’ont transmise.
Bien cordialement.