Bahar. Une petite Afghane de quatre ans, vivant – ou plutôt « survivant » – dans la jungle de Calais, le plus grand bidonville d’Europe. Le seul espoir, pour son père : qu’elle rejoigne sa famille installée près de Leeds, en Angleterre.

Une occasion se présente. Celle d’un ancien militaire britannique, Rob Lawrie, âgé de 49 ans, père de quatre enfants et travaillant comme bénévole humanitaire à Calais.

Un soir, près d’un feu, la petite Bahar, s’endort dans ses bras. Son père insiste, une nouvelle fois, pour qu’il l’emmène en Angleterre rejoindre sa famille, et lui permette d’échapper à l’enfer de ce bidonville…

Rob a toujours refusé, mais ce soir-là, devant le désespoir de ce père et la misère de cette enfant, il « craque ».

Peu de temps après, les douaniers découvrent l’enfant cachée dans sa camionnette. Elle est renvoyée dans le bidonville. Lui doit être jugé le 14 janvier à Boulogne-sur-Mer. Il risque cinq ans de prison.

«Ce qui me préoccupe, dira-t-il, c’est que des enfants plus jeunes que le moins âgé des miens se promènent dans la jungle vêtus de quatre couches à cause du froid. Et nous ne sommes que début novembre».

Cette histoire a ému bien des personnes en Grande-Bretagne et en France, et a donné lieu à des pétitions dans les deux pays.

Elle illustre bien la bêtise et l’horreur d’une Justice froide et sans âme. Je n’ai bien évidemment pas de solution à proposer pour résoudre ce drame de Calais où survivent 6 000 migrants dans des conditions épouvantables. Et j’imagine qu’il n’est pas possible que l’Angleterre les accueille tous.

Mais cette fillette ! Cette seule fillette, qui a de la famille dans le nord pays, qui avait la chance, une chance unique, d’être arrachée à l’enfer de ce bidonville, et de retrouver la chaleur d’un foyer, pourquoi la refouler ?!… Cela n’aurait pas troublé l’équilibre – ou plutôt le « déséquilibre » ! – de la planète !…

Non ! Vraiment je ne comprends pas et ne comprendrai jamais la justice des hommes !