Les médias se sont répandus en éloges envers le reporter de guerre Hervé Ghesquière, décédé le 14 juin dernier, des suites d’une longue maladie.

Rappelons que lors d’un reportage en Afghanistan, il avait été enlevé avec son collègue Stéphane Taponier, le 30 décembre 2009 et libéré le 29 juin 2011, après une captivité de 18 mois.

Personnellement, j’ai beaucoup d’admiration pour ces reporters de guerre qui risquent souvent leur vie pour informer le monde des terribles conflits qui déchirent notre planète. Une question se pose cependant : a-t-on le droit de risquer la vie d’autres personnes que la sienne, pour faire un reportage, pour obtenir un « scoop » ?

Dans le cas présent – et bien qu’il l’ait démenti – il semble qu’Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier avaient été avertis, par un militaire français, une heure avant leur enlèvement, des dangers qu’ils couraient, et n’aient pas tenu compte de cette mise en garde.

Paix à l’âme d’Hervé Ghesquière ! Mais j’aurais aimé que les médias rappellent le souvenir des trois militaires français qui ont trouvé la mort au cours des recherches des deux otages. Le père d’un soldat du 13° BCA écrivait sur Internet le 11 octobre 2013 : « Mon fils était sur place étant du 13ème BCA, et a bien dit qu’ils ont pris plus de risques pour les retrouver, et sortait plus souvent qu’à l’accoutumé, et donc augmentait le risque d’accrochage. » (sic)

Ces trois militaires français sont : les caporaux-chef Cyril Hugodot (24 ans, père d’une petite fille de 4 ans) et Florian Morillon (21 ans), et le Second-Maître Jonathan Lefort (27 ans).

La mort de ces trois soldats a plongé leurs familles dans le deuil et a laissé orpheline une petite-fille de 4 ans. Le devoir des médias eût été de le rappeler.